Violon, de la voix mélodique à la voie thérapeutique

Geneviève Joseph-Pierre Groupe 66
chanter et jouer du violon en même temps alors parfois j’arrête de jouer pour les
remettre sur la voie mais le groupe a un effet entraînant.
La séance arrive à sa fin toujours trop vite et je récolte leurs commentaires. Je donne
la parole à chacun car c’est le moment où se font quelques confidences, le climat de
confiance le permettant.
La chanson, par son contenu, sa mélodie, ce qu’elle rappelle, est un outil puissant qui va
chercher les émotions. Il arrive donc fréquemment que des larmes se mettent à
couler. Alors je vais vers la personne et l’invite à s’exprimer et à se confier. J’insiste
sur le fait que la musique a provoqué cela et que nous avons chacun une chanson ou une
musique qui nous rappelle un moment chargé d’émotion. C’est souvent la personne qui a
demandé la chanson qui est cueillie par l’émotion, mais elle ne se doutait pas de l’effet
qui en résulterait et elle en est surprise, comme André qui m’a demandé de jouer l’Ave
Maria alors que nous étions dans un répertoire de chansons populaires. Au fur et à
mesure que je jouais, ses larmes ont commencé à couler, j’ai continué à jouer jusqu’à la
fin avec une intention particulière pour lui puis lui ai pris la main. Il nous a confié qu’il
avait perdu une petite sœur et qu’on avait joué du violon au cimetière. Il est important
qu’il ait pu le dire à ce moment là et dans le cadre approprié de la séance. C’était le
moment opportun pour libérer cette confidence.
Le violon est toujours bien accueilli, on me dit qu’il a un joli son !
Paulette m’a confié : « j’aime le son du violon, il me touche, …je ne sais pas expliquer,
c’est triste, … mais c’est agréable ».
Page 43 sur 82