Violon, de la voix mélodique à la voie thérapeutique

Geneviève Joseph-Pierre Groupe 66
la salle en parlant toute seule pour me présenter… puis j’ai sorti mon violon et ai essayé
vainement d’obtenir une réaction ! Ce moment inconfortable a duré 5 minutes
interminables, puis Chantal est arrivée et dès le seuil de la porte s’est adressée aux
jeunes filles en parlant d’une voix enjouée. Qu’elle ne fut pas ma surprise de voir pour
la première fois une réaction de leur part ! Puis nous avons écouté de la musique en
chantant et jouant au plus près des patientes, pour apparemment leur plus grand
bonheur et une bonne détente !
C’était donc une toute première approche du handicap et pas la plus facile, mais j’ai
été rassurée et prête à aborder ce public.
Ces deux jours m’ont appris que la vie est là aussi, qu’il s’agit de personnes à part
entière qu’il est bon d’envisager et que la musique est un langage universel. Là encore,
mes instruments ont été ma voix. J’avais bien sûr apporté mon violon mais aussi ma
vièle et les flûtes à bec. Tous ces instruments ont été appréciés et touchés avec
beaucoup de bonheur comme une jolie nouveauté. Quant à savoir s’ils étaient
thérapeutiques, je n’ai pas eu assez de recul pour pouvoir en juger mais là encore je me
suis servi des instruments comme médiateurs et comme voix là où les mots étaient
vraiment trop difficiles à comprendre et à placer.
Je suis retournée dans cet établissement début mai 2012 et j’ai pu me rendre compte
du changement qui s’est opéré en moi. J’ai pu animer une partie des séances, avec
beaucoup de plaisir et de facilité car j’ai beaucoup moins d’appréhension à aller vers
les personnes, et de même qu’en gériatrie, le langage émotionnel est là aussi très
important.
Page 64 sur 82