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Ys. Réécriture d'une Légende Armoricaine. - Ker Morigan - Free

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réécritures littéraires, picturales, romanesques, musicales ou autres. C’est également<br />

cette légende dans une version diminuée qui circule sur l’internet, se transmettant de<br />

site en blog, sans source, comme une nouvelle littérature orale devenue écrite, se<br />

modifiant au fil des pages. Ce texte est intéressant en ce qu’il ramène Dahud, et donc la<br />

femme de l’autre monde, au centre de l’action, avec un Gradlon inspiré des différentes<br />

versions déjà existantes, de même qu’il place dans son texte saint Corentin et saint<br />

Gwenole. Dans cette version figure également le personnage de Malgven, mère de<br />

Dahud et sorte de fée nordique d’une grande beauté qui mourra en couche, laissant<br />

Gradlon désespéré. Enfin, le roi s’échappera sur un cheval nommé Morvark 16 qui<br />

semble avoir la faculté de marcher sur l’eau. L’intervention de fées, korrigans, et de<br />

Morvark rattache ce récit à ce que le professeur Guyonvarc’h nomme avec mépris de la<br />

« celtomanie commerciale », mais n’en recrée pas moins ce qu’il est possible de<br />

nommer la nouvelle variante de la légende, suite aux versions hagiographiques qui ne<br />

sont pas plus fantaisistes que les autres du point de vue strict des légendes anciennes de<br />

l’Irlande.<br />

L’œuvre suivante est plutôt atypique, puisqu’il s’agit non pas d’un roman,<br />

nouvelle ou pièce de théâtre, mais d’une bande dessinée, une nouvelle graphique,<br />

comme certains aiment à les appeler pour les rapprocher de la littérature, ou pour<br />

atténuer l’opprobre jeté sur un genre hybride. Il s’agit donc d’une BD de Claude Auclair<br />

sur un scénario d’Alain Deschamps, qui présente une version alternative de la ville <strong>Ys</strong>.<br />

Claude Auclair 17 voit le jour en 1943 à la Barre des Monts pour mourir le 20<br />

janvier 1990 à Nantes. Dessinateur et scénariste, il est tout d'abord étudiant à l’école des<br />

beaux arts de Nantes. Après avoir été décorateur dans un théâtre, il entame<br />

véritablement sa carrière vers la fin des années soixante, en illustrant des revues de<br />

science-fiction, dans un style bien différent de ce qu’il fera plus tard pour le compte des<br />

éditions Opta, puis pour le journal Pilote où il réalise des pages d’actualité en 1970. Il<br />

16 Morvark : l’orthographe habituelle est Morvac’h et signifie littéralement « cheval de mer ». Mais le<br />

mot peut aussi se traduire par « hippocampe », ce qui désigne, autant le poisson que la créature<br />

fantastique dont la partie antérieure est celle d'un cheval et la partie postérieure celle d'un poisson. Le<br />

professeur Guyonvarc’h donne pour traduction « morse » à Morvark, et remarque qu’il s’agit là d’un nom<br />

bien peu noble pour le cheval d’un roi. Cependant, si morse peut effectivement se dire ainsi, il peut<br />

également se dire koele mor ce qui signifie littéralement « taureau de mer ».<br />

17 Biographie établie à partir des articles Wikipedia, confronté à l’« Entretien avec Claude Auclair », paru<br />

dans Les Cahiers de la bande dessinée, n°58, juin-juillet 1984, p. 7-13, entretien mené par Thierry<br />

Groensteen. Les informations complémentaires viennent des préfaces de Bran Ruz, paru dans la revue<br />

(A Suivre) dans ses éditions de 1978, pp. 31-36, et de 1981 pp. 6-7 et p. 24.

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