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Ys. Réécriture d'une Légende Armoricaine. - Ker Morigan - Free

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constituait la référence essentielle. Tout cela est, au mieux, une plaisanterie 70 ». Ce<br />

passage illustre bien l’animosité qu’entretient le chercheur vis-à-vis du poète, une<br />

rancœur que l’on retrouve de manière systématique dans les ouvrages de Christian-J.<br />

Guyonvarc’h, que ce soit explicitement, par des notes en bas de page indiquant des<br />

ouvrages pour signaler qu’ils présentent des faits erronés, soit par allusions dans le<br />

texte. « Mais ce ne sont plus des hagiographes qui sont désormais en cause, ce sont, soit<br />

des littérateurs, soit des érudits ou, au moins, des gens ayant une quelconque teinture<br />

d’érudition bretonne, plus souvent folklorique que philologique 71 ». De la même<br />

manière que les contradicteurs de Théodore Hersart de La Villemarqué critiquaient ses<br />

méthodes, Markale est attaqué sur sa maîtrise des langues anciennes, sur son habitude<br />

de reconstruire des textes et de les adapter à partir de textes anciens et disparates, mais<br />

sans citer de sources exactes ni publier ces sources sans altérations. Cette méthode est<br />

aux antipodes des méthodes rigoureuses de Christian-J Guyonvarc’h, dont les travaux<br />

de traduction et d’établissement de textes anciens sont reconnus pour leur sérieux et<br />

pour leur fiabilité.<br />

Ainsi, la première annexe de La <strong>Légende</strong> de la ville d’Is présente le Livaden Geris<br />

au travers d’une grille critique qui ne manque pas de rappeler les deux polémiques, et<br />

dont la lecture linguistique linéaire s’emploie à relever chaque incorrection dans la<br />

langue bretonne employée par Théodore Hersart de La Villemarqué. Les deux<br />

chercheurs démontrent ainsi encore une fois que les versions des chants rapportées dans<br />

le Barzaz Breiz, et le Livaden Geris en particulier ne sont pas des originaux mais des<br />

reconstitutions à partir de plusieurs variantes traduites et réécrites en français,<br />

retravaillées dans cette langue, puis traduites à nouveau en breton. L’étude de la<br />

chanson pointe également sur la langue employée, amalgame de gallois, de breton et de<br />

vannetais. « L’examen linguistique ayant été fait et s’étant révélé profondément négatif,<br />

il reste à examiner les données conceptuelles 72 ». Analyse rapidement effectuée, les<br />

deux chercheurs réaffirment le caractère tantôt faux, tantôt invérifiable des assertions de<br />

Théodore Hersart de La Villemarqué dans l’argument qui précède la pièce et dans la<br />

70 Christian-J. Guyonvarc'h, Textes Mythologiques Irlandais I, Rennes, Ogam-Celticum, 1978, p. 39.<br />

71 Françoise Le Roux et Christian-J Guyonvarc’h, op. cit., p. 113.<br />

72 Op. cit.,pp. 86-87.

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