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Ys. Réécriture d'une Légende Armoricaine. - Ker Morigan - Free

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présente dans le récit. Mais le plus souvent dans ces versions hagiographiques, Dahud<br />

n’apparaît pas ou est éclipsée, Gradlon est en quelque sorte victime passive des péchés<br />

de la ville dont il est roi, tandis que les saints sont sur le devant de la scène.<br />

Le second saint fréquemment associé à la légende est Saint Corentin, un<br />

personnage particulièrement important puisqu’il s’agit de l’un des sept saints fondateurs<br />

de la Bretagne. Il apparait dans la pièce de théâtre populaire à caractère fortement<br />

hagiographique présentée en annexe par Le Roux et Guyonvarc’h dans leur ouvrage sur<br />

<strong>Ys</strong>. Mais c’est dans Les Vies des Saints de la Bretagne Armorique par Albert Le Grand<br />

vers 1636 que Saint Corentin est relié à Gradlon. Il est ainsi possible d’y lire la légende<br />

d’un miracle accompli par Corentin pour Gradlon, miracle qui figure également plus<br />

tard dans L’Histoire de Bretagne 50 de Pierre Le Baud en 1638, puis dans de nombreuses<br />

réécritures dont celle de Souvestre et de Charles Guyot. Ce miracle n’est autre qu’une<br />

multiplication de victuaille et une conversion d’eau en vin, « l'eau qui avait été puisée<br />

dans la cruche d'or se changea en un vin aussi doux que le miel et aussi chaud que le<br />

feu, tandis que, de l'autre, le petit morceau de poisson se multiplia de manière à<br />

rassasier deux fois plus de convives que le roi n'en avait à sa suite 51 » ce qui n’est pas<br />

sans rappeler deux autres miracles du christianisme. On ne trouve pas d’allusion à cette<br />

légende dans le Livaden Geris, ni dans Bran Ruz, même si le saint vieillard y occupe<br />

une grande place. La sainteté de Corentin, mais surtout de Gwénolé est un élément fort<br />

développé dans le mystère ainsi que dans la tragédie dont Christian-J Guyonvarc’h et<br />

Françoise le Roux nous proposent la lecture. Dans La Vie de Saint Guénolé, Abbé, saint<br />

Corentin ordonne Guénolé, le faisant abbé. Par ailleurs, la naissance de Gwénolé fait<br />

dans les deux pièces l’objet d’une annonciation.<br />

50 Dont le titre complet est : Histoire de Bretagne, avec les chroniques des maisons de Vitré, et de Laval<br />

par Pierre Le Baud, chantre et chanoine de l'eglise collegiale de Nostre-Dame de Laval, tresorier de la<br />

Magdelene de Vitré, conseiller & aumosnier d'Anne de Bretagne reine de France. Ensemble quelques<br />

autres traictez servans à la mesme histoire. Et un recueil armorial contenant par ordre alphabetique les<br />

armes & blazons de plusieurs anciennes maisons de Bretagne. Comme aussi le nombre des duchez,<br />

principautez, marquisats, & comtez de cette province. Le tout nouvellement mis en lumiere, tiré de la<br />

bibliotheque de monseigneur le marquis de Molac, & à luy dedié: par le sieur d'Hozier, gentil-homme<br />

ordinaire de la Maison du roy, & chevalier de l'ordre de sainct Michel.<br />

51 Emile Souvestre, « variante cornouaillaise d’Emile Souvestre », in La <strong>Légende</strong> de la ville d’Is,<br />

Françoise Le Roux et Christian-J Guyonvarc’h, op. cit., Chapitre II, le Thème de la Submersion, p. 79.

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