Ys. Réécriture d'une Légende Armoricaine. - Ker Morigan - Free
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noter une volonté, certes peu philologique mais néanmoins intéressante, de mêler en<br />
permanence les mythes et légendes de Bretagne au fil des pages, dans des détails<br />
picturaux que permet la bande dessinée par rapport aux récits. Ce sont des apparitions<br />
du petit peuple 21 dans les images du paysage, la présence de l’Ankou dans certaines<br />
planches, ou encore, de manière plus significative, les images de rites celtiques, ou<br />
pseudo-celtiques.<br />
A ce corpus littéraire, il faut ajouter l’ouvrage de mythographie La <strong>Légende</strong> de la<br />
ville d’Is de Christian-J. Guyonvarc’h et Françoise le Roux. Ces deux chercheurs ont<br />
étudié la légende au travers du Mythe de la femme de l’Autre Monde, et leurs analyses<br />
historiques et linguistiques sont fondamentales pour appréhender pleinement le récit<br />
légendaire.<br />
Françoise Le Roux, historienne des religions, est née en 1927 à Rennes et y est<br />
décédée en 2004. Elle a été l’élève de George Dumézil dont elle reprendra les<br />
méthodes, en les transposant au monde celtique. Professeur d’université et époux de<br />
Françoise Le Roux, Christian-J Guyonvarc’h est un spécialiste du monde celtique, et<br />
particulièrement du monde celtique irlandais. Conjointement, et séparément, les deux<br />
chercheurs ont publié un nombre considérable d’ouvrages de références, reconnus en<br />
France comme à l’étranger. Dans La <strong>Légende</strong> de la ville d’Is, les deux chercheurs<br />
s’attachent à retracer la généalogie mythique de la légende, et plus particulièrement la<br />
résurgence du mythe de la femme du sìd dans le personnage de Dahud.<br />
Les œuvres finalement retenues présentent des spécificités appréciables.<br />
Certaines versions sont mentionnées, citées ou même reproduites intégralement dans<br />
l’ouvrage de Françoise le Roux et Christian-J. Guyonvarc’h, livre qui à eu sur ce<br />
mémoire une influence déterminante. Les versions d’Emile Souvestre, de Charles Guyot<br />
et de Théodore Hersart de La Villemarqué, œuvres reconnues, qu’elles soient appréciées<br />
ou non, par les deux chercheurs, sont ainsi analysées partiellement dans leur ouvrage.<br />
Le Livaden Geris de Théodore Hersart de La Villemarqué présente en outre par sa<br />
forme de gwerz une attache forte à l’oralité, caractéristique tout à fait intéressante, et<br />
son inclusion dans le Barzaz Breiz en fait une pièce capitale, de par l’importance de ce<br />
recueil pour la littérature de Bretagne. La version d’Emile Souvestre, extrêmement<br />
21 Le petit peuple est le nom donné aux habitants de l’autre monde en Bretagne, représentés en Armorique<br />
essentiellement par des fées, les korred ou korriganed et des lutins, les korrigans. Cette dénomination<br />
provient probablement de la racine de leurs noms « korr » qui signifie nain.