29.06.2013 Views

Ys. Réécriture d'une Légende Armoricaine. - Ker Morigan - Free

Ys. Réécriture d'une Légende Armoricaine. - Ker Morigan - Free

Ys. Réécriture d'une Légende Armoricaine. - Ker Morigan - Free

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

- 34 -<br />

reine du Nord 77 » qui ne semble apparaître nulle part dans les textes anciens, d’autant<br />

que cette mère hypothétique de Dahud n’est pas compatible avec le mythe de la femme<br />

de l’autre monde, car « la femme de l’Autre Monde, de par ses origines, est sans âge et<br />

n’a nul besoin de généalogie : du seul fait de son existence, elle est de naissance<br />

royale 78 ! » La légende de la ville d’<strong>Ys</strong> de Charles Guyot leur semble également<br />

invraisemblable d’un point de vue historique, car « est-il vraisemblable qu’un roitelet<br />

breton armoricain ait eu les moyens matériels d’armer une flotte de guerre et d’aller<br />

jusqu’en Norvège chercher bataille ? […] En outre, le nom de la reine Malgven n’est,<br />

pour autant que nous le sachions, ni breton, ni scandinave 79 ». Enfin, Christian-J<br />

Guyonvarc’h appuie sur la méconnaissance de la langue, non seulement avec le nom<br />

suspect de Malgven, mais également avec celui de Morvarc’h 80 , appliquant à nouveau<br />

un principe de méfiance sur les capacités linguistiques de l’auteur déjà soulevée lors de<br />

la querelle du Barzaz Breiz et de la polémique autour de Jean Markale.<br />

Ces polémiques visent l’aspect linguistique et historique de ces textes considérés<br />

en tant que témoignages d’une culture et vecteurs de mythes dont ils ne seraient que des<br />

résurgences pas toujours conformes à leurs origines. Mais ce point de vue, s’il est<br />

capital pour en saisir les racines fondamentales n’est pas le seul qui puisse éclairer les<br />

ouvrages du corpus. En effet, plus que des témoignages, ces textes ne sont-ils pas<br />

également des œuvres littéraires ?<br />

CHAPITRE II : MISE A L’ECRIT<br />

Les processus de mise à l’écrit qui ont mené à la création des textes du corpus ont<br />

cela de commun qu’ils ne résultent pas d’une transcription littérale des légendes<br />

rapportées. Que ce soit la fusion dans un seul conte, la conversion en pièce poétique, la<br />

transposition en roman, l’incorporation à un journal, ou la mise en images dans une<br />

77 Charles Guyot, La <strong>Légende</strong> de la ville d’<strong>Ys</strong>, p. 17.<br />

78 Françoise Le Roux et Christian-J Guyonvarc’h, op. cit., p. 115<br />

79 Op. cit.,Néanmoins, l’ouvrage de Charles Guyot ne pas mentionne la Norvège.<br />

80 Il a déjà été dit dans l’introduction que cet argument était sujet à caution, mais il faut souligner en outre<br />

que la graphie utilisée dans le roman n’est pas celle citée dans La <strong>Légende</strong> de la Ville d’Is. Charles Guyot<br />

écrit « Morvark » et non « Morvac’h ».

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!