Ys. Réécriture d'une Légende Armoricaine. - Ker Morigan - Free
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Tant que je pense mourir quand j’en fais le récit 60 .<br />
Il est possible d’observer ces mêmes éléments dans la tragédie. Acte II, scène 3.<br />
Le théâtre représente l’île de Bréhat<br />
Fragan, avec ses gens, arrive par un côté du théâtre,<br />
le roi et sa suite entrent par l’autre côté.<br />
GRADLON<br />
Salut mon cousin, ma cousine et vos enfants,<br />
Je vous rends mes respects, avec un amour sincère :<br />
Contez-moi, je vous prie, la teneur de votre voyage :<br />
La Grande-Bretagne est-elle toujours remplie d’outrage ?<br />
FRAGAN<br />
Hélas ! Mon cher cousin, roi des bretons,<br />
Jamais vous n’avez vu autant de carnage<br />
Comme il y en a en Grande-Bretagne, avec ces gens sans pitié :<br />
Ils se massacrent tous les uns les autres,<br />
Si bien que j’ai voulu m’éloigner, avec les miens ;<br />
C’est pourquoi je vous adresse une demande :<br />
Si vous êtes assez bon pour soulager notre misère,<br />
Nous prierons Dieu pour vous, en tout temps 61 .<br />
- 26 -<br />
Ces deux passages montrent d’abord que cette émigration à une importance<br />
suffisante pour figurer en place de choix dans les deux pièces de théâtre, d’autre part<br />
que certaines valeurs religieuses ont bien voyagé en même temps que cet exode, et enfin<br />
que cette migration ne se fait en direction d’une terre inconnue. La mer rapproche plus<br />
qu’elle ne sépare, et le lien de parenté est clairement souligné dans les deux pièces.<br />
Parallèlement à ces migrations, les rivages de l’Armorique subissent régulièrement<br />
des inondations et raz-de-marée qui détruisent épisodiquement en partie ou en totalité<br />
les villages et villes côtières. Ce phénomène résulte d’une élévation du niveau de la mer<br />
par rapport à la terre ferme, comme en témoignent les ruines aujourd’hui submergées de<br />
diverses époques. Ces transgressions marines dites « flandriennes » n’ont sans doute pas<br />
60 Op. cit., p. 145.<br />
61 Françoise Le Roux et Christian-J Guyonvarc’h, op. cit., Annexe III, La Vie de Saint Gwénolé, Abbé,<br />
p. 229.