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Ys. Réécriture d'une Légende Armoricaine. - Ker Morigan - Free

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comme les autres pièces de l’œuvre, par le récit enchâssant d’un périple romancé en<br />

Bretagne. C’est cette forme plaisante du recueil présenté à la manière d’un carnet de<br />

voyage entourant et introduisant les divers contes et légendes relatés qui enchantent<br />

Théodore Hersart de La Villemarqué et lui fait dire que « M. Souvestre les enchâssait<br />

dans une monture brillante 86 ». Ainsi mis à l’écrit, le Foyer breton se conforme à un<br />

certain horizon d’attente littéraire, mais il brouille les pistes pour le chercheur en quête<br />

des hypotextes oraux. La légende passe, d’un « résumé dont le contenu est à la fois<br />

littérairement correct et pauvre en détails 87 » à un texte « refondu dans le moule<br />

hypercorrect d’un grand écrivain 88 », ce qui suppose tout à la fois un travail de collecte,<br />

un travail comparatif, et un travail linguistique de réfection du texte selon une norme<br />

littéraire. Les termes employés par Christian-J Guyonvarc’h à propos de cette réfection<br />

indiquent bien d’une part qu’il la considère comme correcte mais abusive, tout en<br />

reconnaissant la qualité littéraire de l’auteur, lui concédant pour sa nature double<br />

d’œuvre et de collecte de témoignages un « certificat d’authenticité 89 ».<br />

Hypercorrect, adjectif.<br />

Linguistique. « Se dit <strong>d'une</strong> forme reconstruite avec la préoccupation<br />

de substituer à un état qu'on suppose altéré un état supposé correct »<br />

(Marouzeau). Forme, graphie hypercorrecte (et fautive).<br />

Par extension. Se dit de formes linguistiques extrêmes, anormales ou<br />

fautives, substituées aux formes normales par un locuteur pour acquérir<br />

un statut social plus élevé 90 .<br />

La version de Souvestre reprend donc les éléments hagiographiques présents dans<br />

les annales, chroniques et vies des saints, tout en y adjoignant les détails issus du<br />

folklore et qui sont absents des textes hagiographiques succincts. « Cette tradition, telle<br />

que nous la donnons ici, s’éloigne en plusieurs points importants, de la version publiée<br />

par Albert de Morlaix. Il est évident que l’imagination populaire s’est plu à commenter<br />

les faits et à multiplier les détails de la légende primitive. Nous engageons le lecteur<br />

curieux d’étudier les caprices de cette imagination, à comparer le conte populaire au<br />

86 Théodore Hersart de La Villemarqué, op. cit., p. 20.<br />

87 Françoise Le Roux et Christian-J Guyonvarc’h, op. cit., p. 84.<br />

88 Op. cit., p. 84.<br />

89 Op. cit., p. 85.<br />

90 Version électronique du Grand Robert de la langue française, version 2.0, Sejer, 2005.

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