Pathologie non traumatique de l'articulation ... - Belbacha Dental
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23-446-D-10 <strong>Pathologie</strong> <strong>non</strong> <strong>traumatique</strong> <strong>de</strong> l’articulation temporomandibulaire Odontologie<br />
Selon Hu (1996), le scanner révèle <strong>de</strong>s <strong>de</strong>structions osseuses dans<br />
62 % <strong>de</strong>s cas et l’examen clinique est insuffisant pour les détecter.<br />
Dans les formes évoluées, on peut se retrouver <strong>de</strong>vant une ankylose<br />
osseuse complète <strong>de</strong> l’articulation (Resnick).<br />
L’antigène tissulaire HLA B27 (et plus particulièrement les soustypes<br />
B*2702, B*2704, B*2705) est retrouvé dans 90 % <strong>de</strong>s cas dans<br />
les populations caucasoï<strong>de</strong>s. Un syndrome inflammatoire avec<br />
accélération <strong>de</strong> la VS est inconstant. Les autres manifestations<br />
biologiques sont rares et modérées : discrète augmentation <strong>de</strong>s IgA<br />
ou <strong>de</strong>s phosphatases alcalines d’origine osseuse et <strong>de</strong> la créatine<br />
phosphokinase.<br />
Le traitement est pris en charge par les rhumatologues. Il repose<br />
essentiellement sur les anti-inflammatoires <strong>non</strong> stéroïdiens, les<br />
antalgiques associés dans certains cas à <strong>de</strong> la Salazopyrinet et la<br />
physiothérapie. Des injections intra-articulaires <strong>de</strong> corticoï<strong>de</strong>s<br />
peuvent donner <strong>de</strong> bons résultats sur les signes fonctionnels <strong>de</strong><br />
l’articulation temporomandibulaire (Wenneberg, 1983).<br />
La reconstruction osseuse par <strong>de</strong>s moyens biologiques (greffe<br />
chondrocostale) dans les cas <strong>de</strong> <strong>de</strong>struction importante semble<br />
souhaitable pour minimiser les troubles <strong>de</strong> croissance<br />
mandibulaire [87] . Une indication chirurgicale <strong>de</strong> traitement d’une<br />
véritable ankylose est parfois nécessaire, comprenant la levée du<br />
bloc d’ankylose et éventuellement la mise en place d’une prothèse<br />
d’articulation.<br />
Les troubles <strong>de</strong> la croissance induits par l’atteinte <strong>de</strong> l’articulation<br />
temporomandibulaire doivent être combattus par un traitement<br />
orthopédique (Kjelberg, 1995).<br />
Rhumatisme psoriasique<br />
Le rhumatisme psoriasique est un rhumatisme inflammatoire<br />
chronique appartenant au groupe <strong>de</strong>s spondylarthropathies. Il est<br />
caractérisé par l’existence <strong>de</strong> formes axiales et périphériques avec<br />
une liaison moindre avec l’antigène tissulaire B27. Dans la<br />
population, la fréquence du psoriasis est <strong>de</strong> 1 à 3 %. Chez les<br />
psoriasiques, la prévalence du rhumatisme psoriasique est <strong>de</strong> 5 à<br />
8 % (Bourdillon, 1818). La localisation au niveau <strong>de</strong> l’articulation<br />
temporomandibulaire est relativement peu fréquente (Zhu, 1996).<br />
Elle se traduit radiologiquement habituellement par <strong>de</strong>s érosions<br />
osseuses (Ko<strong>non</strong>en, 1986).<br />
Pour envisager ce diagnostic, il doit exister un psoriasis (cutané ou<br />
unguéal) associé à <strong>de</strong>s manifestations articulaires (douleurs,<br />
tuméfaction et/ou limitation <strong>de</strong>s mobilités d’au moins une<br />
articulation <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 6 semaines). Les critères secondaires <strong>de</strong><br />
diagnostic prennent en compte l’atteinte polyarticulaire axiale ou<br />
périphérique (atteinte volontiers asymétrique), la présence <strong>de</strong> signes<br />
inflammatoires dans les articulations interphalangiennes distales, la<br />
présence <strong>de</strong> doigts ou orteils en « saucisse », l’absence <strong>de</strong> nodules<br />
sous-cutanés, l’absence <strong>de</strong> facteurs rhumatoï<strong>de</strong>s, l’existence d’un<br />
liqui<strong>de</strong> synovial inflammatoire, <strong>de</strong>s signes radiologiques <strong>de</strong> sacroiliite<br />
et/ou d’érosion et/ou d’enthésites. La majorité <strong>de</strong>s patients ont<br />
<strong>de</strong>s formes <strong>de</strong> rhumatisme psoriasique oligoarticulaires, d’évolution<br />
capricieuse faite <strong>de</strong> poussées durant quelques semaines à quelques<br />
mois, entrecoupées <strong>de</strong> rémissions souvent prolongées, ne laissant<br />
aucune séquelle clinique ni radiologique. Plus rarement, certaines<br />
formes évoluent progressivement d’un seul tenant et sont à l’origine<br />
<strong>de</strong> graves lésions ostéocartilagineuses, pouvant aller jusqu’à<br />
l’ankylose (Kudryk, 1985).<br />
Le traitement est similaire à celui <strong>de</strong>s rhumatismes inflammatoires<br />
chroniques : antalgiques, anti-inflammatoires <strong>non</strong> stéroïdiens (en<br />
<strong>de</strong>hors <strong>de</strong> l’aspirine classiquement contre-indiquée, tout comme la<br />
corticothérapie générale). Certains traitements <strong>de</strong> fond peuvent être<br />
actifs sur la <strong>de</strong>rmatose et le rhumatisme psoriasique, comme la<br />
Salazopyrinet (hors autorisation <strong>de</strong> mise sur le marché [AMM]), le<br />
méthotrexate et la ciclosporine qui restent réservés à certaines<br />
formes cliniques graves et rebelles. Les traitements locaux (injections<br />
intra-articulaires <strong>de</strong> corticoï<strong>de</strong>s, synoviorthèses, physiothérapie)<br />
représentent un appoint thérapeutique utile. Bien entendu, il<br />
convient d’y associer un traitement <strong>de</strong>rmatologique adapté, local<br />
et/ou général (PUVA-thérapie, rétinoï<strong>de</strong>…).<br />
20<br />
Arthrites réactionnelles<br />
On désigne sous le nom d’arthrites réactionnelles un ensemble <strong>de</strong><br />
rhumatismes postinfectieux caractérisés par un terrain génétique<br />
prédisposé, avec présence <strong>de</strong> l’antigène tissulaire B27 et leur<br />
survenue à la suite d’infections extra-articulaires à certains germes :<br />
infections génitales (Chlamydia trachomatis ou Ureaplasma<br />
urealyticum), infections intestinales (Yersinia, Shigella, Salmonella…),<br />
infections pulmonaires (Chlamydia pneumoniae, Klebsiella<br />
pneumoniae). La symptomatologie <strong>de</strong>s arthrites réactionnelles et leur<br />
liaison avec l’antigène B27 expliquent leur rattachement nosologique<br />
aux spondylarthropathies inflammatoires.<br />
Les manifestations cliniques sont indépendantes du germe. Les<br />
diverses combinaisons cliniques « conjonctivite, urétrite, entérite,<br />
arthrite » sont très évocatrices, évoquant un syndrome <strong>de</strong> Fiessinger-<br />
Leroy-Reiter, mais ce tableau clinique est souvent observé sous une<br />
forme incomplète. La porte d’entrée génitale est la plus fréquente, et<br />
Chlamydia trachomatis est le premier germe responsable, les autres<br />
cas étant dus essentiellement à Shigella, Salmonella, Yersinia ou<br />
Campylobacter. Pour Henry [42] , on note la présence <strong>de</strong> Chlamydia<br />
trachomatis dans 20 % <strong>de</strong>s ATM opérées pour un dysfonctionnement<br />
discocondylien. D’après cet auteur, cette infection pourrait jouer un<br />
rôle dans la pathogénie <strong>de</strong>s dysfonctionnements et même expliquer<br />
la prédominance féminine <strong>de</strong> cette affection.<br />
Le diagnostic se fait <strong>de</strong>vant une séquence clinique évocatrice, un<br />
syndrome inflammatoire biologique, la présence <strong>de</strong> l’antigène<br />
tissulaire B27, l’isolement <strong>de</strong> la bactérie responsable à la porte<br />
d’entrée extra-articulaire, et par étu<strong>de</strong> sérologique (avec<br />
séroconversion en 15 jours). Il a été mis en évi<strong>de</strong>nce, grâce à <strong>de</strong>s<br />
techniques <strong>de</strong> biologie moléculaire, <strong>de</strong>s antigènes bactériens ou <strong>de</strong>s<br />
micro-organismes vivant dans les articulations atteintes.<br />
Les traitements symptomatiques par antalgiques et antiinflammatoires<br />
sont habituellement utilisés, éventuellement<br />
complétés par <strong>de</strong>s gestes locaux (infiltration ou synoviorthèse).<br />
L’antibiothérapie s’impose si persiste une infection <strong>de</strong> la porte<br />
d’entrée. En cas <strong>de</strong> porte d’entrée génitale, elle doit être précoce et<br />
peut être prolongée. Les formes chroniques peuvent bénéficier <strong>de</strong><br />
traitements <strong>de</strong> fond par Salazopyrinet.<br />
LÉSIONS DÉGÉNÉRATIVES<br />
La plupart <strong>de</strong>s articulations montrent <strong>de</strong> bonne heure <strong>de</strong>s lésions<br />
érosives du cartilage peu évolutives, cliniquement silencieuses, dont<br />
la fréquence et la précocité contrastent avec le caractère plus tardif<br />
et plus clairsemé <strong>de</strong>s altérations arthrosiques vraies, bien que la<br />
lésion élémentaire initiale soit la même. La séparation définitive<br />
entre la lésion du cartilage « vieillissant » et celle du cartilage<br />
arthrosique ne remonte qu’à une vingtaine d’années (Mazières [65] ,<br />
Tressol-Verrouil).<br />
Selon la définition <strong>de</strong> l’American Aca<strong>de</strong>my of Orthopaedic Surgeons<br />
(1994), « l’arthrose est la résultante <strong>de</strong>s phénomènes mécaniques et<br />
biologiques qui déstabilisent l’équilibre entre la synthèse et la<br />
dégradation du cartilage et <strong>de</strong> l’os sous-chondral ». Ce déséquilibre<br />
peut être initié par <strong>de</strong> multiples facteurs : génétiques, <strong>de</strong><br />
développement, métaboliques et <strong>traumatique</strong>s. L’arthrose touche<br />
tous les tissus <strong>de</strong> l’articulation dite arthrodiale et se manifeste par<br />
<strong>de</strong>s modifications morphologiques, biochimiques, moléculaires et<br />
biomécaniques <strong>de</strong>s cellules et <strong>de</strong> la matrice cartilagineuse,<br />
conduisant à un ramollissement, une fissuration, une ulcération et<br />
une perte du cartilage articulaire, une sclérose <strong>de</strong> l’os sous-chondral<br />
avec production d’ostéophytes et <strong>de</strong> kystes sous-chondraux.<br />
Quand elle <strong>de</strong>vient symptomatique, l’arthrose entraîne douleurs et<br />
rai<strong>de</strong>urs articulaires, un éventuel épanchement articulaire avec <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>grés variables d’inflammation locale. L’histoire naturelle <strong>de</strong> la<br />
maladie est mal connue. On sait cependant que, 10 à 15 ans après le<br />
diagnostic d’une gonarthrose, 50 % <strong>de</strong>s mala<strong>de</strong>s se sont aggravés et<br />
que 50 % sont dans un état stable. Pour la hanche, 10 à 15 % <strong>de</strong> cas<br />
d’amélioration importante sont observés 10 ans après le début <strong>de</strong> la<br />
maladie (Mazières).<br />
Sa prévalence générale relevée par <strong>de</strong>s dépistages radiologiques<br />
systématiques est <strong>de</strong> 52 % <strong>de</strong>s adultes. Dans les tranches d’âge les