Pathologie non traumatique de l'articulation ... - Belbacha Dental
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23-446-D-10 <strong>Pathologie</strong> <strong>non</strong> <strong>traumatique</strong> <strong>de</strong> l’articulation temporomandibulaire Odontologie<br />
soit anomalies <strong>de</strong> gui<strong>de</strong>]), bien que pour nous ces anomalies<br />
occlusales soient un facteur à considérer plus comme étiologique<br />
que comme prédisposant ;<br />
– les facteurs déclenchants, qui sont <strong>de</strong>s modifications brutales sur<br />
un appareil manducateur déjà fragilisé par <strong>de</strong>s facteurs<br />
prédisposants : les traumatismes mandibulaires, les perturbations<br />
comportementales, les perturbations occlusales souvent iatrogènes<br />
et les traumatismes psychiques par choc émotionnel majorant les<br />
parafonctions ;<br />
– les facteurs entretenants, qui pérennisent les lésions en créant <strong>de</strong>s<br />
cercles vicieux : le vieillissement qui limite les possibilités<br />
d’adaptation <strong>de</strong>s tissus, le syndrome dépressif induit par les<br />
douleurs chroniques, les modifications <strong>de</strong> la proprioception<br />
parodontale et les modifications alvéolo<strong>de</strong>ntaires secondaires (une<br />
désunion discocondylienne peut modifier les rapports entre les<br />
arca<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ntaires).<br />
Sta<strong>de</strong>s <strong>de</strong> l’atteinte<br />
D’après une étu<strong>de</strong> <strong>de</strong> List [61] , 76 % <strong>de</strong>s patients suivis pour un<br />
dysfonctionnement <strong>de</strong> l’articulation temporomandibulaire<br />
présentaient une symptomatologie musculaire, 32 % à 39 % (suivant<br />
le côté) une luxation discale antérieure, 25 à 32 % (suivant le côté)<br />
<strong>de</strong>s lésions <strong>de</strong> type arthrosique ou arthritique. Cependant, toutes les<br />
lésions anatomiques ne se traduisent pas cliniquement, au moins<br />
pour un temps : chez les sujets asymptomatiques, Katzberg [49] a ainsi<br />
trouvé 33 % <strong>de</strong> luxation discale, Ribeiro (1997) 25 %.<br />
Le premier sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> ces syndromes semble être les anomalies <strong>de</strong><br />
fonctionnement musculaire (Laskin) qui sont induites par <strong>de</strong>s<br />
compensations musculaires <strong>de</strong> l’instabilité occlusale, et/ou <strong>de</strong>s<br />
mouvements d’évitement, <strong>de</strong> prématurité ou d’interférence, et/ou<br />
<strong>de</strong>s parafonctions.<br />
Tous les muscles masticateurs peuvent être intéressés et participer à<br />
différents <strong>de</strong>grés aux manifestations pathologiques, mais le muscle<br />
ptérygoïdien latéral est le plus souvent en cause. Ce muscle est en<br />
effet particulièrement sollicité dans tous les mouvements à<br />
composante horizontale. Les mêmes contraintes musculaires<br />
entraînent un retentissement sur les structures ligamentocapsulaires<br />
<strong>de</strong> l’articulation. Les contractions musculaires anormales en force,<br />
en intensité, en durée ou en chronologie, en particulier du faisceau<br />
supérieur du ptérygoïdien latéral, associées aux distensions<br />
ligamentocapsulaires, entraînent un relâchement progressif <strong>de</strong>s<br />
structures rétrodiscales. Ceci permet une luxation antérieure ou<br />
antéromédiale du disque, sanctionnée par un recul du processus<br />
condylien. Une fois le disque luxé en avant, la tête condylienne doit<br />
franchir son rebord postérieur, avant que l’ouverture buccale ne<br />
puisse se poursuivre dans <strong>de</strong>s relations condylodiscales normales.<br />
Au fur et à mesure <strong>de</strong> la détérioration <strong>de</strong>s tissus, le disque se luxe<br />
<strong>de</strong> plus en plus en avant et arrive un moment où il ne parvient plus<br />
à réintégrer sa position sur la tête condylienne (date <strong>de</strong> la luxation<br />
discale dite irréductible). On observe alors une discisation <strong>de</strong>s<br />
structures rétrodiscales interposées entre les <strong>de</strong>ux surfaces<br />
articulaires et, parallèlement, <strong>de</strong>s phénomènes arthrosiques avec <strong>de</strong>s<br />
modifications parfois majeures <strong>de</strong> la tête condylienne surviennent.<br />
Cette évolution habituelle n’est pas toujours respectée. Certains<br />
sta<strong>de</strong>s peuvent ne pas apparaître cliniquement. L’évolution est plus<br />
ou moins longue ou précipitée, probablement selon <strong>de</strong>s facteurs<br />
mécaniques, fonctionnels, constitutionnels et psychiques.<br />
• Sta<strong>de</strong> musculaire et capsuloligamentaire<br />
À ce sta<strong>de</strong>, il existe essentiellement <strong>de</strong>s douleurs qui sont liées à<br />
une souffrance <strong>de</strong>s muscles masticateurs (appelés volontiers<br />
« spasmes »), à <strong>de</strong>s lésions <strong>de</strong> type fasciite ou tendinite (syndrome<br />
myofascial) ou à une capsulite et/ou une synovite <strong>de</strong> l’articulation.<br />
Les douleurs spontanées sont un <strong>de</strong>s motifs principaux <strong>de</strong>s<br />
consultations (cf supra). Leur topographie est très variable, soit à<br />
l’articulation elle-même, soit aux différents corps musculaires<br />
(région temporale, massétérine, rétromolaire, cervicale antérieure,<br />
nucale), soit aux zones <strong>de</strong> projection douloureuse (région orbitaire,<br />
région mandibulaire, région maxillaire, région frontale, région<br />
occipitale).<br />
30<br />
33 Hypertrophie musculaire temporale.<br />
La palpation <strong>de</strong> ces muscles et surtout <strong>de</strong>s insertions permet <strong>de</strong><br />
préciser ces secteurs algiques. Les tests cliniques d’activité<br />
musculaire sont pratiqués (mouvements passifs et mouvements<br />
actifs contre résistance), tests <strong>de</strong> Krogh-Poulsen [52] .<br />
Les limitations <strong>de</strong>s mouvements mandibulaires, qui sont liées soit<br />
aux spasmes, soit à la douleur, sont souvent associées. Elles peuvent<br />
concerner différents mouvements (ouverture, propulsion, diduction)<br />
et sont variables dans le temps.<br />
On note parfois une hypertrophie musculaire liée à l’hyperfonction,<br />
particulièrement visible au masséter et au temporal, pouvant être<br />
parfois très importante (fig 33).<br />
Il est parfois évoqué la responsabilité <strong>de</strong> ces troubles musculaires<br />
dans <strong>de</strong>s manifestations otologiques. Cette responsabilité est très<br />
difficile à affirmer et une preuve éventuelle ne peut être fournie que<br />
si elles cè<strong>de</strong>nt au traitement <strong>de</strong> leur cause supposée. Les otalgies,<br />
acouphènes ou bourdonnements, sensations d’oreille bouchée, font<br />
évoquer une atteinte <strong>de</strong> l’oreille moyenne qui pourrait parfois<br />
s’expliquer par l’extension du spasme du muscle ptérygoïdien<br />
latéral au muscle tenseur du voile et/ou muscle tenseur du tympan.<br />
La responsabilité <strong>de</strong> la mobilisation <strong>de</strong>s ligaments malléaires<br />
antérieurs ou l’influence du ligament discomalléaire sur la mobilité<br />
<strong>de</strong>s osselets chez l’adulte semblent peu probables.<br />
• Sta<strong>de</strong> <strong>de</strong> luxation antérieure réductible<br />
À ce sta<strong>de</strong>, on peut toujours noter l’existence <strong>de</strong>s différents signes<br />
cliniques précé<strong>de</strong>mment évoqués (douleurs musculaires et<br />
articulaires, limitation <strong>de</strong>s mouvements mandibulaires, hypertrophie<br />
musculaire), mais viennent s’y ajouter <strong>de</strong>s signes d’une perte <strong>de</strong>s<br />
relations normales entre le disque et le condyle mandibulaire lors<br />
<strong>de</strong>s mouvements.<br />
Certains auteurs avaient suggéré que la position antérieure du<br />
disque pourrait être considérée comme une variante anatomique<br />
normale. L’étu<strong>de</strong> IRM <strong>de</strong> Paesani [73] montre que ce déplacement<br />
discal n’existe chez aucun <strong>de</strong>s enfants examinés avant 5 ans et qu’il<br />
est donc une conséquence <strong>de</strong> facteurs acquis.<br />
Permis par les distensions ligamentocapsulaires, en particulier celles<br />
<strong>de</strong> la lame inférieure <strong>de</strong> la zone bilaminaire qui s’insère sur la face<br />
postérieure du condyle, favorisé par une perte <strong>de</strong>s propriétés<br />
élastiques <strong>de</strong> la lame supérieure (ligament <strong>de</strong> rappel <strong>de</strong> Poirier), le<br />
déplacement discal en avant par rapport à la tête condylienne est<br />
antéromédial, dans l’axe <strong>de</strong> traction du muscle ptérygoïdien latéral<br />
qui le provoque pour l’essentiel, les luxations médiales pures étant<br />
d’existence discutable (Kurita, 1992).<br />
Ce déplacement est générateur <strong>de</strong> claquements qui viennent se<br />
surajouter à la symptomatologie précé<strong>de</strong>nte ou qui parfois peuvent<br />
être le premier signe, le seul signe pendant un certain temps. Ces<br />
claquements articulaires sont uni- ou bilatéraux, suivant qu’il existe<br />
une atteinte d’une ou <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux articulations temporomandibulaires.<br />
Ces claquements (clicking) peuvent être entendus uniquement à<br />
l’ouverture ou uniquement à la fermeture buccale, ou bien<br />
successivement à l’ouverture puis à la fermeture buccale<br />
(claquements dits « alternatifs » ou « réciproques » [reciprocal<br />
clicking]). Le claquement qui survient lors <strong>de</strong>s mouvements