Pathologie non traumatique de l'articulation ... - Belbacha Dental
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23-446-D-10 <strong>Pathologie</strong> <strong>non</strong> <strong>traumatique</strong> <strong>de</strong> l’articulation temporomandibulaire Odontologie<br />
direct ou indirect entre eux et s’il existe <strong>de</strong>s postures pathogènes <strong>de</strong><br />
type professionnel ou dues à <strong>de</strong>s activités particulières, vouloir<br />
établir une relation avec une asymétrie corporelle extra-craniocervicale<br />
semble discutable (Tad<strong>de</strong>y, 1992 ; <strong>de</strong> Wijer, 1996).<br />
Le retentissement <strong>de</strong> certaines activités, comme celle <strong>de</strong> violoniste,<br />
est unanimement souligné (Kovero, 1996), <strong>de</strong> même que celle <strong>de</strong><br />
joueur d’instrument à vent. Le retentissement d’anomalies<br />
musculaires cervicales <strong>de</strong> type torticolis semble également évi<strong>de</strong>nt.<br />
Certaines postures considérées comme nocives (sommeil en<br />
décubitus ventral avec appui mandibulaire permanent, certaines<br />
positions <strong>de</strong> lecture en décubitus latéral) semblent plus être un<br />
facteur aggravant que déclenchant dans la pathologie articulaire.<br />
Les attitu<strong>de</strong>s scoliotiques, l’asymétrie <strong>de</strong>s membres inférieurs, les<br />
malformations du pied, peuvent naturellement entraîner un<br />
déséquilibre postural. Vouloir en faire une étiologie <strong>de</strong><br />
dysfonctionnement articulaire semble discutable (Michelotti, 1999),<br />
même s’il est certain que le phénomène d’appui asymétrique peut<br />
créer une pathologie ascendante par l’intermédiaire <strong>de</strong>s groupes<br />
musculaires et peut aboutir à modifier la position <strong>de</strong> la tête. Il est<br />
certain que les modifications <strong>de</strong> position <strong>de</strong> la tête font varier les<br />
contacts occlusaux, ainsi que le souligne Rozencweig. Là aussi, il<br />
nous semble que ces pathologies posturales jouent un rôle plus<br />
aggravant qu’étiologique. Quoi qu’il en soit, les techniques <strong>de</strong><br />
modifications <strong>de</strong> la posture ne peuvent avoir qu’un effet bénéfique<br />
sur les chaînes musculaires intéressées (Komiyama, 1999 ; Wright,<br />
2000).<br />
• Infections à « Chlamydia trachomatis »<br />
En 1999, Henry [42] a noté la présence <strong>de</strong> ce germe dans 20 % <strong>de</strong>s<br />
articulations temporomandibulaires opérées pour un<br />
dysfonctionnement discocondylien (et dans 39 % <strong>de</strong>s cas, il existe<br />
une recherche positive d’ADN <strong>de</strong> ce germe dans les tissus<br />
rétrodiscaux). Cette infection joue-t-elle un rôle dans la pathogénie<br />
<strong>de</strong>s dysfonctionnements ? Il semble que cette hypothèse mérite <strong>de</strong>s<br />
travaux <strong>de</strong> recherche complémentaires.<br />
• <strong>Pathologie</strong> articulaire et fibromyalgie<br />
L’existence <strong>de</strong> la fibromyalgie en tant qu’entité reste discutée. Il<br />
s’agit d’un syndrome comprenant <strong>de</strong>s douleurs chroniques <strong>de</strong>s<br />
muscles squelettiques, <strong>de</strong>s insertions tendineuses, éventuellement<br />
<strong>de</strong>s bourses séreuses. Il existe une sensibilité généralisée <strong>de</strong>s muscles<br />
à la palpation, une sensibilité douloureuse généralisée <strong>de</strong>s muscles<br />
et une fatigue musculaire ressentie <strong>de</strong>puis plus <strong>de</strong> 3 mois<br />
accompagnée d’une fatigue matinale (Waylonis [95] ; Avon, 1996).<br />
D’après Starlanyl (1996), le diagnostic serait posé sur une sensibilité<br />
douloureuse au niveau <strong>de</strong> 11 sites sur 18 considérés comme<br />
spécifiques. Ces sites sont aux niveaux nucal, cervical bas,<br />
sternoclaviculaire, acromioclaviculaire et <strong>de</strong>ltoïdien, fessier<br />
supérieur, face externe <strong>de</strong>s cuisses, face interne <strong>de</strong>s genoux et face<br />
externe <strong>de</strong>s cou<strong>de</strong>s. La symptomatologie s’aggrave à la suite <strong>de</strong><br />
stress ou <strong>de</strong> changement climatique. Le syndrome s’accompagne <strong>de</strong><br />
signes psychiques <strong>de</strong> dépression. L’étiologie évoquée <strong>de</strong> la<br />
fibromyalgie est un traumatisme physique (acci<strong>de</strong>nt <strong>de</strong> la voie<br />
publique, chute, chirurgie), <strong>de</strong>s changements hormonaux<br />
(ménopause) ou un traumatisme émotionnel.<br />
Certains auteurs soulèvent <strong>de</strong>s problèmes <strong>de</strong> diagnostic différentiel<br />
entre une fibromyalgie et <strong>de</strong>s douleurs <strong>de</strong>s muscles <strong>de</strong> l’appareil<br />
manducateur. Pour certains, il peut y avoir une association entre les<br />
<strong>de</strong>ux éléments. Certains individualisent même une forme<br />
particulière, sous le terme myofascial pain dysfunction syndrom<br />
(MPDS), dont les limites, tant avec la fibromyalgie qu’avec un<br />
syndrome <strong>de</strong> dysfonctionnement <strong>de</strong> l’appareil manducateur, restent<br />
très floues (Dao, 1997 ; Aaron, 2000).<br />
On considère habituellement que ce MPDS traduit simplement une<br />
partie <strong>de</strong>s signes cliniques d’un dysfonctionnement <strong>de</strong> l’appareil<br />
manducateur (Plesh, 1996 ; Klineberg, 1998 ; He<strong>de</strong>nberg-<br />
Magnusson [39] ).<br />
28<br />
• Bruxisme et parafonctions<br />
Quels rapports entre le bruxisme et la pathologie articulaire ? Le<br />
terme <strong>de</strong> bruxomanie est dû à Marie et Pietrkiewicz (1907). Le<br />
bruxisme se caractérise par « <strong>de</strong>s contractions involontaires et<br />
inconscientes <strong>de</strong>s muscles masticateurs, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> la fonction<br />
physiologique » (Rozencweig).<br />
Le bruxisme peut être nocturne ou diurne, avec toute une gamme<br />
<strong>de</strong> sévérité variable. Le patient bruxomane serre les <strong>de</strong>nts en<br />
position d’intercuspidation maximale (bruxisme centré) ou grince<br />
<strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts lors d’excursions rétrusives, protrusives et/ou latérales<br />
(bruxisme excentré). La manifestation clinique essentielle est le<br />
grincement <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts pendant la nuit. L’étu<strong>de</strong> <strong>de</strong>s facettes d’usure<br />
permet <strong>de</strong> confirmer le diagnostic et le type du bruxisme :<br />
– dans un bruxisme centré, les facettes d’usure sont situées sur les<br />
cuspi<strong>de</strong>s supports, dans les fosses ou sur les crêtes marginales <strong>de</strong><br />
<strong>de</strong>nts maxillaires et mandibulaires ;<br />
– dans le bruxisme excentré, les facettes d’usure, provoquées par le<br />
déplacement <strong>de</strong>s cuspi<strong>de</strong>s supports inférieures sur les faces<br />
occlusales supérieures, se rencontrent :<br />
– sur le versant mésial interne <strong>de</strong>s cuspi<strong>de</strong>s palatines supérieures<br />
(facettes d’usure en rétrusion) ;<br />
– sur le versant palatin et sur le bord libre <strong>de</strong>s incisives<br />
supérieures (facettes protrusives travaillantes) ou sur le versant<br />
distal interne <strong>de</strong>s cuspi<strong>de</strong>s vestibulaires supérieures (facettes<br />
protrusives <strong>non</strong> travaillantes) ;<br />
– sur le versant mésial interne et le sommet <strong>de</strong>s cuspi<strong>de</strong>s<br />
vestibulaires supérieures (facettes en latéralité travaillante) ou sur<br />
le versant distal interne et le sommet <strong>de</strong>s cuspi<strong>de</strong>s palatines<br />
supérieures (facettes en latéralité <strong>non</strong> travaillante).<br />
Les étu<strong>de</strong>s électromyographiques, telles que celles réalisées par<br />
Reding (1969) chez <strong>de</strong>s sujets porteurs <strong>de</strong> bruxisme, ont montré qu’il<br />
existe une hypertonie musculaire avec incapacité du muscle à se<br />
détendre entre <strong>de</strong>ux contacts occlusaux. Cette hypertonie musculaire<br />
a pour conséquence la fatigue musculaire et les patients atteints <strong>de</strong><br />
bruxisme nocturne se plaignent <strong>de</strong> sensation <strong>de</strong> fatigue au réveil<br />
(Christensen, 1981). Les muscles sont sensibles à la palpation, en<br />
particulier au niveau <strong>de</strong> leurs insertions, et on note cliniquement<br />
souvent une hypertrophie <strong>de</strong> ces muscles, en particulier du masséter<br />
(Dupuis, 1968 ; Roncevic, 1986). Il existe normalement <strong>de</strong>s réflexes<br />
protecteurs qui évitent la mise en contact forcée et fréquente <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>ux arca<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ntaires : le réflexe postural d’inocclusion<br />
physiologique, le réflexe d’ouverture et le réflexe <strong>de</strong> protection<br />
occlusale. Dans cette pathologie, ces réflexes sont perturbés ou<br />
supprimés.<br />
L’étiopathogénie du bruxisme reste toujours très discutée, mais il<br />
semble que, dans la majorité <strong>de</strong>s cas, il y ait à la fois un facteur<br />
occlusal et un facteur psychologique. Selon Ramfjord (1966)<br />
« n’importe quel type d’interférence occlusale, lorsqu’il est combiné<br />
avec une tension psychique, peut donner naissance au bruxisme et<br />
l’entretenir ». Les anomalies psychiques <strong>de</strong> type « agression<br />
refoulée », « autopunition », « manies », et « tension émotionnelle »<br />
ont été décrites par beaucoup d’auteurs comme étant le facteur<br />
déclenchant le plus important. Cependant, il faut noter que cette<br />
terminologie <strong>de</strong> nature subjective, ayant une connotation « grand<br />
public », ne peut être acceptée comme telle par les psychiatres. Les<br />
analyses psychologiques font état <strong>de</strong> frustration, d’anxiété,<br />
d’angoisse, <strong>de</strong> tension psychique et d’obsessions.<br />
Les conséquences du bruxisme se font naturellement sentir aux<br />
<strong>de</strong>nts en particulier. On va noter une usure <strong>de</strong>ntaire qui au début se<br />
traduit par l’existence <strong>de</strong> facettes d’usure qu’il convient<br />
naturellement <strong>de</strong> rechercher, puis <strong>de</strong> réelles abrasions <strong>de</strong>ntaires qui<br />
amènent une diminution <strong>de</strong> la hauteur coronaire. Il existe parfois<br />
un retentissement sur le parodonte sous la forme d’une pathologie<br />
inflammatoire ou <strong>de</strong>structrice.<br />
Le bruxisme a <strong>de</strong>s relations évi<strong>de</strong>ntes avec la pathologie <strong>de</strong><br />
l’articulation temporomandibulaire, d’une part par les lésions<br />
<strong>de</strong>ntaires, en particulier la perte <strong>de</strong> hauteur coronaire qu’elle