Pathologie non traumatique de l'articulation ... - Belbacha Dental
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23-446-D-10 <strong>Pathologie</strong> <strong>non</strong> <strong>traumatique</strong> <strong>de</strong> l’articulation temporomandibulaire Odontologie<br />
psylliate <strong>de</strong> sodium) ont été proposées dans la région<br />
périarticulaire pour le traitement <strong>de</strong>s luxations récidivantes<br />
(Poswillo). Ces procédures n’ont qu’un intérêt historique.<br />
– Anesthésie locale musculaire.<br />
L’anesthésie locale musculaire entraîne la disparition momentanée<br />
<strong>de</strong>s contractures (Schwartz et Tausig). L’anesthésie favorise le<br />
diagnostic différentiel entre les douleurs primaires et les douleurs<br />
référées et, en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong> ce rôle diagnostique, son utilisation n’a<br />
qu’un effet temporaire ou un effet placebo (Scicchitano, 1996).<br />
– Infiltration intra-articulaire <strong>de</strong> corticoï<strong>de</strong>s.<br />
Les injections intra-articulaires <strong>de</strong> corticoï<strong>de</strong>s (Hollan<strong>de</strong>r, 1951)<br />
sont souvent proposées dans différents cadres pathologiques. S’il<br />
existe <strong>de</strong>s indications indiscutables <strong>de</strong> ce type d’injection dans le<br />
cadre <strong>de</strong> PR par exemple, ces injections dans le cadre<br />
d’inflammation post-<strong>traumatique</strong> ou dans le cas <strong>de</strong> rétrodiscite<br />
ou <strong>de</strong> capsulite sont plus discutables. Il est certain qu’elles<br />
procurent <strong>de</strong>s résultats très appréciables sur un plan fonctionnel<br />
(douleur et/ou motilité), mais il ne s’agit que d’un traitement<br />
symptomatique, la souffrance articulaire témoignant <strong>de</strong><br />
contraintes mécaniques anormales qui persistent au sein <strong>de</strong><br />
l’articulation malgré ce traitement infiltratif.<br />
Il convient bien entendu <strong>de</strong> respecter les contre-indications<br />
classiques à la corticothérapie (locales et générales) et les<br />
précautions d’usage <strong>de</strong> la corticothérapie locale (respect <strong>de</strong><br />
l’antisepsie). Les produits utilisés sont nombreux (Diprostènet,<br />
Célestène chronodoset, Kenacort retard 40t, Dépo-médrolt).<br />
L’injection est pratiquée au niveau <strong>de</strong> la dépression prétragienne<br />
qui se creuse lors d’une ouverture buccale maximale, l’aiguille<br />
étant enfoncée perpendiculairement, immédiatement sous le<br />
zygoma, à environ 3 cm <strong>de</strong> profon<strong>de</strong>ur.<br />
L’inconvénient majeur est bien entendu le risque infectieux. Deux<br />
à trois injections par an semblent être un maximum. Nous n’avons<br />
jamais recours à ces injections dans le cadre <strong>de</strong>s<br />
dysfonctionnements.<br />
– Autres injections intra-articulaires.<br />
Les injections d’hyaluronate <strong>de</strong> sodium (viscosupplémentation)<br />
ont été essayées dans les luxations condylodiscales (Bertolami [10] ;<br />
Yustin, 1995 ; Sato, 1999) sans résultat sur la luxation discale, mais<br />
avec une amélioration clinique qui semble davantage due à un<br />
effet arthrocentèse qu’au produit utilisé.<br />
Lin [60] rapporte un taux intéressant <strong>de</strong> succès avec <strong>de</strong>s injections<br />
intra-articulaires <strong>de</strong> superoxy<strong>de</strong> dismutase (<strong>non</strong> disponible en<br />
France), un inhibiteur <strong>de</strong>s métalloprotéases.<br />
Cependant ces produits, qui n’ont pas d’AMM en France pour<br />
l’articulation temporomandibulaire, seraient, pour certains<br />
auteurs, éventuellement plus indiqués pour le traitement <strong>de</strong>s<br />
lésions arthrosiques que pour les dysfonctions condylodiscales<br />
(Neo, 1997 ; Hirota, 1998).<br />
– Arthrocenthèse.<br />
Nitzan [71] a décrit une technique d’irrigation du compartiment<br />
supérieur <strong>de</strong> l’articulation à l’ai<strong>de</strong> d’une solution <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> <strong>de</strong><br />
Ringer. Ce lavage articulaire amène une amélioration clinique tant<br />
sur la limitation d’ouverture <strong>de</strong> bouche que sur les douleurs, ce qui<br />
est confirmé par Dimitroulis (1995), Sato (1997), Gu (1998) et Goudot<br />
(2000), effet jugé supérieur à celui <strong>de</strong> l’injection <strong>de</strong> corticoï<strong>de</strong>s intraarticulaires<br />
(Miyamoto, 1999). L’efficacité semble limitée dans le<br />
temps (Gynther, 1998) bien que l’on ne dispose pas d’étu<strong>de</strong>s<br />
comprenant <strong>de</strong>s suivis à long terme (Cascone, 1998). Le mo<strong>de</strong><br />
d’action semble être surtout l’élimination temporaire <strong>de</strong>s substances<br />
intra-articulaires telles que les cytokines (Gu, 1996) ou les dérivés<br />
nitrés (Alpaslan [5] ).<br />
• Prothèses amovibles <strong>de</strong> recouvrement occlusal (gouttières)<br />
Les gouttières occlusales sont les plus utilisées. Ce sont <strong>de</strong>s appareils<br />
en résine acrylique couvrant toutes les surfaces occlusales, soit <strong>de</strong>s<br />
<strong>de</strong>nts maxillaires, soit <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nts mandibulaires.<br />
À la suite <strong>de</strong> Karolyi, qui a réalisé une prothèse <strong>de</strong> recouvrement en<br />
vulcanite pour traiter le bruxisme et les parodontopathies en 1906,<br />
34<br />
<strong>de</strong> nombreux auteurs ont utilisé ce type <strong>de</strong> prothèse amovible pour<br />
le traitement <strong>de</strong>s anomalies occlusales entraînant un retentissement<br />
sur l’articulation temporomandibulaire : plan <strong>de</strong> morsure rétroincisif<br />
maxillaire <strong>de</strong> Hawley (1919), modifié par Sved, puis plaque<br />
maxillaire ou mandibulaire en résine dure ou souple, en métal ou<br />
en composite, fixe ou amovible, proposée par différents auteurs à<br />
partir <strong>de</strong>s années 1950 (Brunner, Shore, Schwartz, Ramfjord,<br />
Kessling, Mitchel, Krogh-Poulsen, Lerman, Rozencweig). Il existe<br />
toujours une multiplicité <strong>de</strong> ce type d’appareillages qui ont reçu <strong>de</strong>s<br />
noms différents, ce qui peut entretenir une certaine confusion. Leur<br />
motivation d’utilisation peut être également assez variable.<br />
Pour nous, l’utilisation <strong>de</strong> ces plaques, <strong>de</strong> ces appareils « inhibiteurs<br />
<strong>de</strong> l’occlusion », <strong>de</strong> « déprogrammation neuromusculaire » a avant<br />
tout une valeur diagnostique, en particulier en cas d’hésitation sur<br />
l’implication d’un trouble occlusal dans l’étiologie <strong>de</strong>s<br />
manifestations cliniques présentées par le patient. Elle permet aussi<br />
(et surtout) <strong>de</strong> déterminer la relation occlusale optimale du patient.<br />
La mise en place d’une plaque correctement ajustée fait disparaître<br />
les malocclusions, disparition immédiate et bien sûr transitoire, car<br />
interrompue par la dépose <strong>de</strong> l’appareil. Comme Rozencweig le<br />
souligne, cet appareillage n’entraîne pas <strong>de</strong> modification définitive<br />
ou surtout irréversible <strong>de</strong> l’occlusion : c’est un débrayage temporaire<br />
(à condition qu’un port permanent ne dure pas trop longtemps,<br />
si<strong>non</strong> on s’expose à <strong>de</strong>s effets orthodontiques [Brown, 1994]).<br />
Lorsque la plaque est correctement équilibrée ou est correctement<br />
ajustée, on doit obtenir une résolution <strong>de</strong>s contractures musculaires<br />
et donc <strong>de</strong>s phénomènes douloureux présentés par le patient,<br />
éventuellement une normalisation du fonctionnement articulaire.<br />
Emshoff (1998) a d’ailleurs montré que le port d’une gouttière a un<br />
effet rapi<strong>de</strong> sur le volume <strong>de</strong>s muscles masticateurs (contrôlé à<br />
l’échographie), Sheikholeslam (1986) et Abekura [1] que la gouttière<br />
supprime les asymétries <strong>de</strong> contractions musculaires (par examens<br />
électromyographiques).<br />
Différents types d’appareillages <strong>de</strong>stinés à « débrayer » les rapports<br />
occlusaux ont été proposés, parmi lesquels on peut citer les<br />
dispositifs suivants.<br />
– Plans <strong>de</strong> morsure rétro-incisifs : JIG <strong>de</strong> Lucia (1924), plan <strong>de</strong><br />
morsure rétro-incisif <strong>de</strong> type Karolyi (1905), plaque <strong>de</strong> Hawley<br />
(1919), plaque <strong>de</strong> Sved (1944), autorepositionneur <strong>de</strong> Shore (1959).<br />
– Gouttières en résine élastique souple : elles <strong>de</strong>vraient être<br />
abandonnées en raison <strong>de</strong>s possibilités <strong>de</strong> déformation, <strong>de</strong>s<br />
difficultés <strong>de</strong> polissage, du fait qu’elles peuvent entraîner une<br />
exaspération <strong>de</strong> crispation inconsciente et une augmentation <strong>de</strong><br />
l’envie <strong>de</strong> mâcher.<br />
– Gouttière à pivot <strong>de</strong> Krogh-Poulsen : il s’agit d’une gouttière<br />
recouvrant toutes les <strong>de</strong>nts, à laquelle ont été ajoutés <strong>de</strong>ux cônes <strong>de</strong><br />
résine, munie <strong>de</strong> vis autorisant un réglage en hauteur en regard <strong>de</strong><br />
la face centrale du surplomb molaire supérieur. Elle a pour but <strong>de</strong><br />
limiter ou <strong>de</strong> supprimer la pression au niveau <strong>de</strong>s condyles. Elle est<br />
associée à la mise en place d’une fron<strong>de</strong> mentonnière.<br />
– Gouttière hydrostatique <strong>de</strong> Lerman [59] : il s’agit d’un coussin en<br />
forme <strong>de</strong> H, en vinyle, contenant <strong>de</strong> l’eau, qui est interposé entre les<br />
arca<strong>de</strong>s <strong>de</strong>ntaires et qui permet un latéropositionnement<br />
mandibulaire par le seul jeu musculaire, la quantité <strong>de</strong> liqui<strong>de</strong> dans<br />
la prothèse étant fonction <strong>de</strong> la dimension verticale d’occlusion<br />
souhaitée (en principe 1,5 mm). Ce système clos, dans lequel un<br />
liqui<strong>de</strong> se répartit en fonction <strong>de</strong>s pressions, supprime ainsi tout<br />
contact occlusal direct. La vérification <strong>de</strong> l’égalisation <strong>de</strong>s pressions<br />
est possible en interposant une feuille <strong>de</strong> cire entre la mandibule et<br />
la gouttière. Aucune perforation ne doit être visible, si<strong>non</strong> ceci<br />
correspond à un contact prématuré qui doit être éliminé. Une fois<br />
l’occlusion souhaitée en relation centrée obtenue, la gouttière est<br />
déposée et remplacée par une gouttière en résine dure, équilibrée<br />
par le patient lui-même qui mobilise sa mandibule, mo<strong>de</strong>lant la<br />
surface occlusale <strong>de</strong> la résine. Cette technique originale semble<br />
relativement satisfaisante, lorsqu’on envisage un traitement<br />
purement par meulage sélectif.<br />
– Gouttière <strong>de</strong> Ramfjord [76] , dite aussi gouttière du Michigan : c’est<br />
une gouttière maxillaire en résine dure transparente. Cette gouttière