Voulez-vous danser ? - Laurent & GLV

158 Laurent Verreault et GLV
Nous avons alors assemblé à notre manière ces morceaux des
divisions de Beloit, de façon à écarter de l’enchère les autres
acheteurs, qui ne pouvaient pas renchérir sur un montage différent
de celui du préféré. Notre offre était à toute épreuve sur un
assemblage unique : nous l’avons déposée, à dix-neuf millions
de dollars.
La partie d’échecs se déplaçait maintenant chez les avocats de
l’enchère à Chicago, en janvier 2000. C’est Richard qui mène
le jeu pour GL&V, avec Pierre Lépine et notre avocat américain,
Walter Healy : notre offre d’enchérisseur préféré est
déposée comme il se doit, il s’agit maintenant que personne ne
renchérisse… Le temps joue avec nous.
— Nous sommes dans cette salle depuis le milieu de l’avantmidi,
notre offre a été inscrite, il est seize heures, qu’est-ce
qu’on attend ? Richard commençait à s’impatienter.
— Il peut encore se présenter un autre enchérisseur. Nous
l’espérons : votre offre est trop basse selon nos clients, a
répondu l’avocat qui représentait Beloit à l’encan. Metso,
par exemple : nous savons qu’elle est intéressée, et elle va
faire monter les enchères.
L’avocat jouait aussi, mais avec les nerfs. Richard a pris les
devants et appelé sur son mobile le président de Metso, qu’il
avait rencontré lors de l’acquisition de Sandy Hill en 1997.
— Mon offre est déposée pour la Pâte, vous la connaissez.
Votre offre est déposée pour les machines et le service, je
la connais. Dites-moi, êtes-vous intéressés ou non par les
bobineuses sur lesquelles GL&V a soumis un prix ?
— Pas du tout Richard. Metso a déjà une technologie de bobineuses
qui fonctionne très bien. Ce sont les pièces et le
service des machines à papier Beloit que nous voulons.
Pierre Lépine a occupé le
poste de vice-président général,
responsable des fusions et des
acquisitions, de décembre
1998 à décembre 2005.