Voulez-vous danser ? - Laurent & GLV

Les problèmes et les solutions d’une usine neuve sont totalement
différents de ceux d’une vieille : ils sont nouveaux, comme
les machines. Pour suivre le rythme, j’ai dû remettre mon nez
dans les livres et suivre des cours d’électronique et d’électricité
pour obtenir les diplômes bien sûr, mais surtout les licences de
technicien. J’avais aussi à mes côtés, au département et ailleurs
dans l’usine, ces jeunes techniciens autrefois stagiaires à La
Tuque. Mon adjoint était ce gars de Charlevoix, Louis Laperrière
avec qui je me suis étroitement lié d’amitié et de complicité au
travail. Jean Desbiens était en mécanique. Malheureusement,
j’ai vite perdu Laperrière, écarté suite à la grève de 1969 et
qui a trouvé un autre travail à Québec. Nous sommes restés
bien copains : Louis a découvert d’autres domaines dans une
usine de cigarettes et dans l’instrumentation médicale, et nous
échangions l’information des découvertes et des nouveautés.
À Saint-Jean du Nouveau-Brunswick
Je n’avais pas la bougeotte mais j’avais goûté à la mobilité :
après quatre ans à Matane, j’ai accepté en 1971 l’invitation de
Irving Pulp & Paper à prendre la responsabilité du département
de l’instrumentation et du contrôle à l’usine de Saint John au
Nouveau-Brunswick. À trente ans, j’avais là quinze personnes
sous mes ordres, les horaires, les contraintes, les syndicats, le
donnant-donnant, les petits bobos de chacun, les belles camaraderies,
les succès, le plaisir à travailler. Il y avait beaucoup de
travail, jour et nuit sur appel, comme de raison, c’est moi le
petit chef…
Jusqu’à ce qu’un jour de 1973 mon supérieur, Hector Lebreton,
directeur de la maintenance, m’appelle à son bureau :
Construire un homme
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