Voulez-vous danser ? - Laurent & GLV

54 Laurent Verreault et GLV
— Laurent, nous pensons que tu as trop de travail.
— Moi aussi monsieur, mais je ne me suis jamais plaint de la
quantité de travail.
— Nous aimons beaucoup ta manière dynamique et enthousiaste
de gérer le département. Nous avons l’intention de te fournir
un bras droit. Veux-tu nous suggérer des noms ?
— J’ai quelques appels à faire, monsieur Lebreton…
Bien sûr que j’avais pensé à lui tout de suite. Il avait bougé un
peu dans les récentes années, mais je savais qu’il était de retour
à Matane et que nous ferions une équipe imbattable : Louis
Laperrière a accepté de venir travailler avec moi à l’instrumentation.
Mais la roue était lancée, plus rapide que ce que j’imaginais
à ce moment. Quelques mois plus tard, encore mon supérieur de
la maintenance :
— Laurent, es-tu satisfait de ton adjoint ?
— Il a appris très vite à se démêler dans l’usine, déjà ! Louis a
beaucoup d’expérience, on s’entend très bien. Rien à redire.
— Nous allons le promouvoir responsable du département de
l’instrumentation, à ta place…
— Monsieur Lebreton !
— … et toi, te nommer directeur adjoint de la maintenance,
donc mon bras droit à moi. Laperrière te remplace, et tu restes
son patron, en quelque sorte. Qu’en penses-tu ?
Qu’est-ce qu’on pense quand le patron offre une promotion ? Je
prenais de grands souliers mais pas trop grands pour moi. J’avais
maintenant non plus quinze personnes à diriger, mais deux cent
cinquante ! C’est une autre partie à jouer et j’apprenais à être le
patron, à changer de côté à la table de négociations, à adopter