Voulez-vous danser ? - Laurent & GLV

Les cinq ou six dernières années avaient été plutôt difficiles,
malgré nos nombreuses acquisitions et créations
d’entreprises, et la croissance que la compagnie affichait. Les
taux d’intérêt étaient tout à fait hors de contrôle, à la hausse
à près de 20 %. Nos filiales – Laperrière & Verreault de
1975, la Société de Fabrication des Vieilles Forges de 1978,
Constructions Laperrière & Verreault de 1981 et Les Services
Maxi-Plus de 1981 – avaient des contrats lucratifs, mais aussi
des dettes à court et long termes. Quand bien même nos
marges brutes de profits seraient à 30 %, si nous déboursons
près de 20 % en intérêts et 10 ou 12 % pour l’administration,
nous travaillons pour rien et parfois moins que rien.
Au milieu des années 1980, nous avions fait tout ce qui était
possible pour augmenter les revenus et limiter les dépenses,
incluant réduire tous nos salaires de 20 %. Même le personnel
administratif au 3100 se résumait à l’essentiel René L’Heureux.
En 1984 et 1985, dans ce creux de vague budgétaire, j’ai pris le
temps de jongler très sérieusement…
Au départ, il n’était vraiment pas financier de haute voltige. Il
l’est devenu avec l’instinct et le temps mais à la base, c’est un gars
d’action, de métier, de terrain, sans les diplômes des grandes écoles
de finance ou de commerce. Les rouages savants, ce qui s’appelle
« faire de l’argent », « faire des placements », ou utiliser le crédit
lui étaient étrangers. Mais c’est Laurent Verreault : un visuel qui
comprend vite !
Il y a quelques années, quand Bernard Lemaire lui parlait d’émission
publique, d’actions ordinaires et privilégiées, de plus-value,
de grossir grâce à l’argent des autres, il écoutait en silence, attentif.
Il était question de régime gouvernemental d’épargne-actions,
de prendre de l’expansion, de compagnies qui croissent et d’autres
jolies choses du genre. Laurent est peut-être un visuel, mais il n’est
pas sourd…
Saisir le sort
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