Voulez-vous danser ? - Laurent & GLV

198 Laurent Verreault et GLV
chef de la direction, j’étais à la fois vendeur d’un des trois groupes
de la compagnie à un étranger, et vendeur des deux autres
groupes à moi-même.
Le conseil d’administration a dû former un comité indépendant
secondé de conseillers extérieurs pour négocier avec les
acheteurs, c’est-à-dire FLSmidth d’un côté, et de l’autre côté
mes partenaires et moi, avec chacun leurs conseillers extérieurs.
Laurent Verreault étant assis sur deux chaises en même temps,
je n’ai pas eu d’autre choix que de me retirer de ce marché.
Pour la première fois de toute ma carrière d’entrepreneur,
depuis 1975, depuis trente-deux ans, je ne pouvais pas intervenir
dans une transaction, moi qui les avais toutes dirigées
personnellement. Et pas n’importe laquelle : la plus importante
de toutes, celle de la vente de ma propre entreprise !
Durant huit mois, Bonne Étoile a sué sang et eau presque jour et
nuit pour mériter et obtenir ses badges de Bonne Étoile Émérite,
dans ces circonstances extrêmes. Laurent était totalement disqualifié
pour mener et même participer à cette plus belle chasse de sa
carrière.
Il ne devenait pas une quantité négligeable pour autant : il négociait
l’œuvre de sa vie. C’est durant ces huit mois qu’a pu s’incarner
en Bonne Étoile la confiance totale et presque aveugle qu’avait
Laurent envers ses collaborateurs à tous les niveaux…
Il n’y avait pas de place à l’erreur. Il y avait ici les plus beaux
acheteurs, FLSmidth et Laurent lui-même avec ses partenaires ;
il y avait la très rare relève familiale d’une excellente compagnie
québécoise d’envergure internationale ; on se trouvait devant une
transaction estimée à près d’un milliard de dollars, événement
exceptionnel au Canada.