Voulez-vous danser ? - Laurent & GLV

Mercredi
64 Laurent Verreault et GLV
Au piano-bar de l’Auberge des Gouverneurs de Sainte-Foy,
Bernard m’a expliqué les détails de l’histoire de cette usine à
construire, et la manière dont il entendait le mener.
— Chez Cascades, nous sommes spécialistes de la récupération,
mon père Antonio avant nous, depuis 1957 dans les
rebuts ménagers et industriels. Maintenant avec mes frères,
nous fabriquons du papier recyclé depuis 1964. Nous
avons convaincu Rexfor, et l’usine de Cabano sera outillée
avec de l’usagé tant qu’on va pouvoir. On va construire ça
avec de la volonté et de la fierté, pas avec des conventions
et des firmes. L’argent parle : c’est pour ça qu’elle va coûter
neuf millions de dollars au lieu des cinquante-cinq que
proposent les Belges ou les soixante-dix des Suédois. J’ai
expliqué ça assez vite à Rexfor, en leur barbouillant un plan
sur une feuille. La population et la ville de Cabano sont
entièrement derrière nous pour ça : ils ont amassé près
de sept cent mille dollars de souscriptions pour soutenir
le projet. Ils vont tous travailler avec nous, à des conditions
honnêtes, et pour eux, pour leur projet. Par contre,
nous allons avoir besoin de gars comme toi, comme ton
ami Laperrière, comme qui tu voudras, pour faire les installations
industrielles et remonter les machines usagées.
Moi, je ne connais pas cette partie-là. Pense à ça, on va s’en
reparler. Qu’est ce que tu fais en fin de semaine ?
— Je retourne chez moi vendredi, après mon recrutement à
Montréal. Pourquoi ?
— Parce que je dois aller en Caroline du Nord samedi et
dimanche, visiter une usine de papier fermée et estimer des