Architecture en Chine - Ordre des architectes du Québec (OAQ)
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22 I MARDIS VERTS I L’ENTREPÔT FRIGORIFIQUE DE SOBEYS<br />
GEL DES DÉPENSES<br />
NATHALIE BATRAVILLE<br />
COMMENT CONSTRUIRE DE MANIÈRE DURABLE UN RÉFRIGÉRATEUR DE PRÈS DE 12 000 M 2 ? DEUX ARCHITECTES ONT<br />
PROPOSÉ DES PISTES LORS D’UNE CONFÉRENCE PORTANT SUR L’UN DES PREMIERS BÂTIMENTS INDUSTRIELS À VISER UNE<br />
CERTIFICATION LEED AU CANADA.<br />
Pour les <strong>architectes</strong> Jean Tardif et Jerry Covi<strong>en</strong>sky, l’av<strong>en</strong>ture avait débuté<br />
bi<strong>en</strong> avant que Sobeys ne les approche avec le projet d’un <strong>en</strong>trepôt écologique.<br />
En plus d’avoir conçu Outdoor Gear Canada, le premier bâtim<strong>en</strong>t<br />
in<strong>du</strong>striel au Canada ayant obt<strong>en</strong>u la certification LEED, la firme<br />
Gross Kaplin Covi<strong>en</strong>sky (GKC) prêchait par l’exemple : son siège social<br />
visait lui aussi une certification LEED. GKC avait de surcroît travaillé à<br />
plusieurs projets pour le géant de l’alim<strong>en</strong>tation Sobeys, notamm<strong>en</strong>t le<br />
c<strong>en</strong>tre de distribution de Vaughan, <strong>en</strong> Ontario, l’un <strong>des</strong> bâtim<strong>en</strong>ts in<strong>du</strong>striels<br />
les plus automatisés au Canada. Du côté <strong>des</strong> <strong>architectes</strong> Blouin Tardif,<br />
là aussi on avait déjà fait ses preuves dans le domaine <strong>du</strong> bâtim<strong>en</strong>t vert,<br />
notamm<strong>en</strong>t avec un projet avant-gardiste visant le LEED Platine, la Maison<br />
pro<strong>du</strong>ctive, dans le quartier montréalais de Saint-H<strong>en</strong>ri, mais surtout avec<br />
le supermarché IGA (Sobeys) de Kamouraska, deuxième projet à obt<strong>en</strong>ir la<br />
certication LEED au <strong>Québec</strong>. C’est donc forts de ces expéri<strong>en</strong>ces positives<br />
que les <strong>architectes</strong> <strong>en</strong>tam<strong>en</strong>t <strong>en</strong> 2005 le projet d’<strong>en</strong>trepôt frigorique de<br />
Trois-Rivières.<br />
Le programme initial de Sobeys est fort simple et assez mo<strong>des</strong>te : concevoir<br />
un <strong>en</strong>trepôt permettant un agrandissem<strong>en</strong>t futur sans s’exposer à <strong>des</strong> dép<strong>en</strong>ses<br />
exorbitantes. Le programme exige un <strong>en</strong>trepôt de 11 500 m 2 , réfrigéré<br />
à4 o C, un espace de service d’<strong>en</strong>viron 1 500 m 2 et <strong>des</strong> espaces de bureaux<br />
de 1 000 m 2 . Les lieux doiv<strong>en</strong>t pouvoir accueillir 127 employés (travaillant<br />
selon différ<strong>en</strong>ts quarts de travail) et loger 26 tracteurs, 87 remorques et<br />
124 voitures.<br />
ENTREPÔT FRIGORIFIQUE SOBEYS, BLOUIN TARDIF ET GROSS KAPLIN COVIENSKY, PHOTO I GLEB GOMBERG /OVATIO<br />
DESIGN INTÉGRÉ<br />
À partir de cette commande, l’équipe de conception décide d’opter pour<br />
une volumétrie très simple et d’investir l’ess<strong>en</strong>tiel de ses ressources dans la<br />
ré<strong>du</strong>ction de l’empreinte écologique – tant <strong>du</strong> point de vue de la construction<br />
que de celui de l’utilisation. Bi<strong>en</strong> qu’une certication LEED ne soit<br />
pas prévue à l’origine, l’objectif <strong>en</strong> sera rapidem<strong>en</strong>t xé : le bâtim<strong>en</strong>t vise<br />
une certication LEED Or, avec 42 points. Pour l’<strong>en</strong>semble <strong>des</strong> décisions,<br />
les <strong>architectes</strong> adopt<strong>en</strong>t une approche de <strong>des</strong>ign intégré, « malgré le<br />
galvaudage <strong>du</strong> terme et sa nébulosité à l’époque », souligne Jean Tardif.<br />
L’équipe de conception s’assoit donc à la même table que le cli<strong>en</strong>t, ainsi<br />
que l’<strong>en</strong>trepr<strong>en</strong>eur, la direction de la construction, les opérateurs et professionnels<br />
de l’usine, les ingénieurs <strong>en</strong> mécanique et <strong>en</strong> génie civil, de même<br />
que les spécialistes <strong>en</strong> réfrigération. Les longues réunions n’ont pas réussi<br />
à refroidir les ardeurs <strong>des</strong> concepteurs.<br />
Au l d’une vingtaine de r<strong>en</strong>contres animées, l’équipe de <strong>des</strong>ign ori<strong>en</strong>te<br />
nalem<strong>en</strong>t ses actions <strong>en</strong> fonction de trois axes principaux : la préservation<br />
<strong>du</strong> site et l’utilisation responsable <strong>des</strong> ressources naturelles, la qualité <strong>des</strong><br />
<strong>en</strong>vironnem<strong>en</strong>ts intérieurs et la ré<strong>du</strong>ction de la consommation d’énergie.<br />
Le site étant <strong>en</strong>core à l’état sauvage, l’objectif premier est de préserver la<br />
zone humide qui s’y trouve. En créant <strong>des</strong> fossés de séparation, cloisonnés<br />
par <strong>des</strong> membranes géotextiles, l’équipe réussit à protéger les cours d’eau<br />
existants, à éviter le ruissellem<strong>en</strong>t vers le site et à drainer les eaux <strong>du</strong> chantier<br />
vers un bassin de rét<strong>en</strong>tion.