CONSEIL MUNICIPAL DE NEVERS - Ville de Nevers

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- en plus du « dépenser plus avec moins d’argent », il y a un
véritable brouillard sur l’avenir avec l’annonce de ce qu’on
appelle la suppression de la taxe professionnelle – ce n’est pas tout
à fait cela, mais ça y ressemble beaucoup - qui éclaire sur le réel
objectif des choix présidentiels.
La taxe professionnelle, c’est environ 30 milliards d’euros pour les
collectivités territoriales dont environ 50 % qui sont versés aux
communes et leurs groupements. C’est le lien direct entre les
collectivités locales et la création de richesses sur leur territoire.
Le risque concernant les conséquences de cette mesure, c'est-à-dire
la quasi-disparition de la TP est d’une part que les collectivités
locales perdent une recette qui sera certainement mal compensée,
d’autre part que l’instauration d’une taxe de substitution ne soit
supportée que par les ménages. A ce sujet, le comité Balladur s’est
ému que l’on parle de la taxe carbone qui, effectivement, ne relève
pas du tout de la même assiette que la taxe professionnelle.
Donc, seules les entreprises tireront bénéfice de cette suppression.
Ont-elles besoin d’être aidées ? Certainement pas celles du
CAC 40 qui affichent 85 milliards d’euros de profits en 2008. (Ce
n’est pas vraiment la crise pour les actionnaires qui vont se
partager 50 milliards d’euros, soit 14 % de plus qu’au titre de
2007.)
Dans ces entreprises du CAC40, on trouve :
- Arcelor, 6 milliards d’euros de bénéfices avec 9 000 suppressions
d’emplois prévues dont 1 400 en France ;
- Danone, 1,5 milliard d’euros de bénéfices ;
- Renault, 600 millions de bénéfices, tout en provisionnant près de
200 millions pour les départs dits volontaires, c'est-à-dire un
bénéfice quand même de 800 millions d’euros et qui prépare un
plan massif de suppressions d’emplois ;
- Total qui, comme on dit « convertit l’or noir en lingots jaunes » et
qui annonce d’un côté 13 milliards d’euros de bénéfices et
seulement 1 milliard d’euros d’investissements. Ce n’est pas
vraiment l’application des trois tiers. Je crois qu’il y a là un sacré
déséquilibre, d’autant qu’on ne parle pas vraiment non plus
d’augmentation de salaires pour les salariés de chez Total ;
- PSA en soi-disant déficit de 343 millions d’euros, mais qui
reconnaît détenir 13 milliards de fonds propres annonce
10 000 suppressions d’emplois dont 3 000 en France, malgré les
largesses du gouvernement, et soi-disant les engagements que le
président de la République a demandé à ceux, justement, à qui il
allait donner de l’argent ; et il est d’ailleurs à remarquer que la
Conseil municipal de Nevers – 14 février 2009.