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pp. 167-169 ; E. Cizek, L’époque de Néron et ses controverses théologiques, Londres 1977.<br />
60. La lég<strong>en</strong>de juive a récupéré aussi le mythe de Néron, <strong>en</strong> imaginant qu’il finit par quitter son<br />
trône, s’<strong>en</strong>fuit et devint prosélyte. Rabbi Méir aurait même été de sa desc<strong>en</strong>dance. Cf. Jewish Quarterly<br />
Review 59 (1968-69), pp. 321-325.<br />
61. Cf. Daniel 11, 36-39. Déjà Flavius Josèphe (A nt. XIX 8, 2) avait expliqué que la mort du roi<br />
A grippa fut sa punition pour s’être laissé acclamer comme un dieu.<br />
62. Irénée de Lyon, A dversus Haereses V, 29, 2 et 32, 1. Hippolyte de Rome, Sur le Christ et l’A ntéchrist,<br />
éd. G.C.S., 1897 et Comm<strong>en</strong>taire sur Daniel, éd. "Sources chréti<strong>en</strong>nes" n° 14, Paris, éd. du<br />
Cerf 1947. Cf. P. Prig<strong>en</strong>t, "Hippolyte, comm<strong>en</strong>tateur de l’A pocalypse" dans Theologische Zeitschrift<br />
28 (1972) pp. 391-412.<br />
63. Sur l’idée de Mill<strong>en</strong>ium chez les Juifs et chez les Pères de l’Eglise, cf. Léon Gry, Le millénarisme,<br />
Paris 1924 ; B. Rigaux, L’A ntéchrist et l’apparition du royaume messianique dans l’A nci<strong>en</strong><br />
et le Nouveau Testam<strong>en</strong>t, Paris-Gembloux, 1932.<br />
64. Cyrille de Jérusalem, Quinzième Confér<strong>en</strong>ce catéchétique, PG 33, col. 885 et suiv., trad. française<br />
par A . Faivre, Lyon, éd. Pélagaud 1844, vol. 2, pp. 106-158. En réalité, dans sa Quinzième<br />
Confér<strong>en</strong>ce, Cyrille ne cite pas une seule fois le texte de l’A pocalypse de Jean, alors qu’il cite<br />
constamm<strong>en</strong>t le texte de Daniel. Cette omission n’est pas un hasard. En effet, l’Eglise grecque ne<br />
t<strong>en</strong>ait pas généralem<strong>en</strong>t l’A pocalypse pour un livre canonique. Elle ne le fit qu’après le Concile de<br />
Carthage (397), qui reçut ce livre dans le canon des Ecritures.<br />
65. L’idée du Mill<strong>en</strong>ium, qui se trouve dans l’A pocalypse 20, 4, fut partagée par tous les Pères<br />
de l’Eglise, mais comm<strong>en</strong>ça à être interprétée spirituellem<strong>en</strong>t par Origène et par Saint A ugustin. Cf.<br />
A ugustin, Cité de Dieu, livre XX, chap. 6 à 30. Le jeune A ugustin avait <strong>en</strong>core été éduqué avec l’idée<br />
du Mill<strong>en</strong>ium (Cf. Sermo 259 § 2, datant de 394). A u mom<strong>en</strong>t où il écrit La Cité de Dieu, il a lu le<br />
comm<strong>en</strong>taire de Tyconius sur l’A pocalypse, qui rejette déjà l’idée millénariste, et voit l’annonce de<br />
la vie des justes ressuscités dans le temps de l’Eglise. La Cité de Dieu, la cité véritable, comm<strong>en</strong>ce<br />
déjà ici-bas sur la terre : cf. J. Ratzinger, "Volk Gottes und Haus Gottes" in A ugustins Lehre von<br />
der Kirche, Munich 1954 ; id., Beobachtung<strong>en</strong> zum Kirch<strong>en</strong>begriff desTyconius" dans Revue des études<br />
augustini<strong>en</strong>nes 2 (1956) pp.173-185 ; Bernhard Lohse, "Zur Eschatologie des älter<strong>en</strong> A ugustin" dans<br />
Vigiliae Christianae 21 (1967), pp. 221-260, souligne que si Tyconius et, à sa suite, Jérôme et<br />
A ugustin ont rappelé l’actualité du message eschatologique - ce qui, selon lui, fut aussi le s<strong>en</strong>s de<br />
l’appel de Luther -, le règne de Jésus avec les justes - ou "première résurrection" - n’empêche pas<br />
que l’A dversaire soit <strong>en</strong>core là, toujours actif. Mais, dans cette exégèse, le s<strong>en</strong>s de 1 Th 2, 6, s’inverse<br />
: ce s<strong>en</strong>s de l’histoire apparaît, <strong>en</strong> dépit de l’accélération des œuvres de l’A dversaire. Ce<br />
n’est plus l’A ntéchrist qui reti<strong>en</strong>t, c’est lui qui est ret<strong>en</strong>u. Le dernier mot de l’histoire n’est pas<br />
laissé au mal. Il apparti<strong>en</strong>t au Christ. Ce n’est pas la Parousie du Christ qui tarde, c’est la manifestation<br />
du mal qui est empêchée de déferler indéfinim<strong>en</strong>t. L’A ntéchrist qui accélère le mouvem<strong>en</strong>t<br />
de l’Histoire est retardé par les saints. Il est toujours actif, mais il est déjà vaincu. Et les martyrs,<br />
qui ont été brisés par l’Histoire, ne sont plus seulem<strong>en</strong>t ses victimes, mais des témoins autour<br />
du ressuscité. Finalem<strong>en</strong>t, A ugustin n’a gardé de l’idée du Mill<strong>en</strong>ium que celle du "sabbat de l’histoire",<br />
cf. G. Golliet, "La typologie du sabbat chez saint A ugustin" dans Revue des Etudes<br />
augustini<strong>en</strong>nes 2 (1956), p. 389.<br />
66. L’Empereur Juli<strong>en</strong>. De l’histoire à la lég<strong>en</strong>de, Paris, éd. Les Belles-Lettres 1978. Voir <strong>en</strong> particulier<br />
Claude A ziza, "Juli<strong>en</strong> et le judaïsme, pp. 151-158, et R<strong>en</strong>é Braun, "Juli<strong>en</strong> et le<br />
christianisme", pp. 159-188.<br />
67. L’idée d’un antéchrist qui pourrait être un chréti<strong>en</strong> sincère a surpris George Fedotov (cf. note<br />
4), qui doute qu’elle soit compatible avec la tradition des Pères de l’Eglise. Mais Fedotov ne semble<br />
pas avoir remarqué que, pour Soloviev, cette prét<strong>en</strong>tion est la tromperie suprême et que le caractère<br />
prét<strong>en</strong>dum<strong>en</strong>t chréti<strong>en</strong> de son A ntéchrist n’est qu’une clairvoyante anticipation de l’homme postchréti<strong>en</strong>.<br />
68. En 1894, sous le titre La fin du monde, Paris, éd. Ernest Flammarion, 1894, pp. 148-169,<br />
Camille Flammarion avait écrit une utopie assez plate du dernier Concile réuni à Jérusalem, qui peut,<br />
à quelques titres, être comparée au récit de Soloviev.<br />
69. Pour toute cette section nous r<strong>en</strong>voyons au comm<strong>en</strong>taire d’A lain Besançon, La falsification du<br />
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