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origine se situe dans « la nuit des temps » , à l’époque primordiale où Lao Tseu <strong>en</strong>seigne<br />

que « l’homme a comm<strong>en</strong>cé à s’égarer », à la g<strong>en</strong>èse même de l’actuel manvatara (3) , où la<br />

t<strong>en</strong>tative luciféri<strong>en</strong>ne est v<strong>en</strong>ue perturber l’effort conjugué de « l’humanité adamique<br />

» et des Elohim vers l’utopie théocratique du « jardin d’Ed<strong>en</strong> ». Mais restons dans le<br />

cadre historique limité du cycle hébraïco-chréti<strong>en</strong> et ne remontons que jusqu’à l’époque<br />

de la captivité des Juifs à Babylone.<br />

C’est <strong>en</strong> 607 av. J.C. que Nabuchodonosor r<strong>en</strong>verse Sédécias, dernier roi de Juda, fait<br />

inc<strong>en</strong>dier le Temple de Jérusalem et inaugure une des périodes de l’histoire où l’écrasem<strong>en</strong>t<br />

de l’autorité spirituelle par le pouvoir temporel sera le plus pénible. Ce<br />

r<strong>en</strong>versem<strong>en</strong>t de la hiérarchie normale des valeurs est illustré, à peine quatre ans plus<br />

tard, par le fameux songe de la statue, pour l’élucidation duquel Nabuchodonosor est<br />

contraint d’appeler Daniel à son secours. Le prophète donne au monarque une leçon de<br />

cyclologie qui s’applique à la Fin des Temps (au s<strong>en</strong>s large) et dont la conformité à la<br />

Tradition est attestée à la fois par l’usage du symbolisme métallique (la tête d’or, la<br />

poitrine d’arg<strong>en</strong>t, les cuisses d’airain, les jambes de fer – on retrouve la désignation<br />

des cycles chère à Hésiode et Virgile), par les proportions mathématiques qui rappell<strong>en</strong>t<br />

la tetraktys de Pythagore et par la division quaternaire r<strong>en</strong>voyant à la métaphysique<br />

hindoue de l’histoire. Le symbolisme du rêve du souverain chaldé<strong>en</strong> (Daniel, II, 31 à<br />

45) ne peut être déchiffré que par un héritier fidèle de la tradition hébraïque, dont<br />

l’appart<strong>en</strong>ance à un peuple réduit <strong>en</strong> esclavage est le signe péremptoire d’une inversion<br />

diabolique des valeurs.<br />

Ce symbolisme s’applique à un cycle historique précis, d’ailleurs appelé par certains<br />

« cycle de Daniel » et s’ét<strong>en</strong>dant jusqu’à la Première Guerre Mondiale. Il s’agit du cycle<br />

des 2 520 ans séparant l’épisode du songe de la statue et la fatidique année 1917,<br />

théâtre d’une cascade d’événem<strong>en</strong>ts capitaux (Révolution d’octobre, déclaration Balfour,<br />

miracle de Fatima). A c<strong>en</strong>t vingt années près, ce cycle équivaut à celui de 2400 ans que<br />

met <strong>en</strong> lumière la cyclologie de Gaston Georgel (Les Rythmes dans l’histoire). En conservant<br />

comme point d’arrivée de ce cycle la Première Guerre mondiale, nous devons situer<br />

son point de départ aux <strong>en</strong>virons de 500 av. J.C. et nous voyons s’esquisser sa division<br />

<strong>en</strong> trois périodes. La délimitation de ces trois périodes nous paraît favoriser la compréh<strong>en</strong>sion<br />

des textes apocalyptiques.<br />

Il se dégage <strong>en</strong> effet une première période où un r<strong>en</strong>ouveau spirituel façonné par<br />

l’épreuve de la servitude (le prophétisme hébreu) culmine avec une réaffirmation de<br />

la Tradition primordiale (la prédication de Jésus). A u troisième siècle de notre ère,<br />

soit 800 ans après l’édit de Cyrus mettant fin à la captivité babyloni<strong>en</strong>ne des Juifs<br />

(538 av. J.C.), le message hébraïque purifié par la souffrance a atteint, sous la forme<br />

chréti<strong>en</strong>ne, un degré considérable d’irradiation spirituelle. En terme de cyclologie<br />

georgelli<strong>en</strong>ne, ces huit siècles peuv<strong>en</strong>t être appelés « phase impériale », puisqu’on y<br />

observe la brutale expansion de la Perse, de la Grèce d’A lexandre et de la Rome des<br />

Césars. Mais ils constitu<strong>en</strong>t aussi une phase « initiatique », puisqu’<strong>en</strong> dehors du<br />

point culminant de la prédication christique et de sa préparation par les prophètes<br />

hébreux, ils sont jalonnés de contributions fondam<strong>en</strong>tales à la vie spirituelle (Platon,<br />

Virgile, Plotin).<br />

La phase suivante de 800 ans est de type « sacerdotal » et recouvre exactem<strong>en</strong>t le<br />

tragique effort du Moy<strong>en</strong>-A ge europé<strong>en</strong> pour concrétiser l’idéal politico-spirituel de<br />

saint A ugustin (né <strong>en</strong> 354). A la fin du XIe siècle, à partir de l’incid<strong>en</strong>t de Canossa<br />

(1077), où l’humiliation de l’empereur H<strong>en</strong>ri IV par le pape Grégoire VII hypothèque définitivem<strong>en</strong>t<br />

les relations du pouvoir temporel et de l’autorité spirituelle, tout espoir<br />

est perdu de réaliser sur terre le rêve augustini<strong>en</strong> de la « Cité de Dieu ». P<strong>en</strong>dant deux<br />

siècles, l’Eglise résistera, tantôt au prix de concessions (concordat de Worms <strong>en</strong> 1123)<br />

dont elle a fini par acquérir la fâcheuse habitude, tantôt au prix d’une adaptation doctrinale<br />

qui devi<strong>en</strong>t par la suite une constante de son histoire et dont la première forme<br />

est la scolastique aristotélo-thomiste, bible philosophique des universités médiévales<br />

après la mort de Thomas d’A quin (1274). La Chréti<strong>en</strong>té tombe sous les coups de boutoir<br />

des premiers souverains anticléricaux, tel Philippe le Bel (1285-1314), qui utilisa le<br />

faible pape Clém<strong>en</strong>t V dans sa lutte sans merci contre l’Ordre des Templiers.<br />

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