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Il - Maroc Hebdo International

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LIBƒRALISATION<br />

Le secteur des tŽlŽcommunications face ˆ la concurrence<br />

LICENCE<br />

Ë TOUT PRIX<br />

Avant juillet, le bal des candidats ˆ la deuxi me licence<br />

GSM prendra fin. Heureux sera lÕexploitant de<br />

cette offre qui met en course plusieurs opŽrateurs<br />

nationaux et internationaux. Pour tout un chacun<br />

Les quinze groupes préqualifiés<br />

pour la licence<br />

GSM se sont regroupés<br />

en huit consortiums.<br />

Plusieurs opérateurs nationaux<br />

et internationaux sont<br />

Par Seddik MOUAFFAK<br />

dans la course. Par exemple<br />

le groupe Afriquia a rejoint<br />

le consortium constitué de<br />

Téléfonica Portugal Télécom<br />

et de la BMCE-Bank.<br />

Font partie également des<br />

candidats à l'exploitation de la<br />

deuxième licence GSM le<br />

consortium mené par France<br />

Télécom avec ses partenaires<br />

Motorola, Ferrovial et Wafabank<br />

ainsi que le consortium<br />

formé par Vivendi et la<br />

Banque <strong>Maroc</strong>aine pour le<br />

commerce et l'industrie (BM-<br />

CI). La formation de ces<br />

consortiums n'est pas figée.<br />

Si l'opérateur prétendant a déjà<br />

scellé son alliance avec son<br />

partenaire banquier, l'équipementier<br />

se réserve au vainqueur.<br />

Les alliances peuvent<br />

se défaire à tout moment.<br />

L'annonce des candidats<br />

pré-qualifiés était faite pour le<br />

13 avril 1999. Elle sera suivie<br />

du dépôt des offres qui doit<br />

avoir lieu avant la fin de même<br />

mois. La qualification des<br />

candidats s'effectuera au plus<br />

tard le 15 juin. La licence sera<br />

octroyée au candidat qui<br />

sera choisi avant la fin juillet.<br />

Heureux soit l'élu, puisqu'il<br />

va opérer dans un marché juteux.<br />

Le jackpot financier est<br />

également certain pour l'État.<br />

La concession de la<br />

deuxième licence GSM est<br />

estimée à 4,5 milliards de Dh.<br />

Ajoutée aux recettes de privatisation<br />

de 3,5 milliards de<br />

Dh, cette manne d'argent demeure<br />

très conséquente dans<br />

l'architecture du budget de<br />

l'État. Demain, l'ouverture du<br />

capital d'Itissalat Al-Maghrib<br />

au secteur privé devra mobi-<br />

liser une enveloppe également<br />

significative.<br />

La libéralisation du secteur<br />

est perçue comme étant<br />

un signal fort de la part du<br />

gouvernement Youssoufi qui<br />

s'adresse aussi bien aux investisseurs<br />

étrangers qu'aux<br />

partenaires, surtout les organismes<br />

internationaux et<br />

bailleurs de fonds.<br />

Elle permet, en effet, de<br />

faire sauter un grand verrou:<br />

l'aspect stratégique ne justifie<br />

plus le monopole d'État. Tout<br />

le monde y trouve son compte,<br />

y compris le consommateur<br />

qui est censé bénéficier<br />

de la réduction des prix même<br />

si les tarifs qui seront appliqués<br />

par le nouvel opérateur<br />

ne sont pas connus.<br />

Jackpot<br />

Ainsi, avec l'arrivée d'un<br />

deuxième opérateur GSM et<br />

la prochaine privatisation<br />

d'IAM, "Le <strong>Maroc</strong> est favorable<br />

à la déréglementation<br />

et à la libéralisation des télécoms,<br />

beaucoup plus qu'un<br />

pays comme le Chili qui a<br />

adopté cette démarche bien<br />

avant", rappelle Ahmed<br />

Khaouja, directeur Évaluation<br />

et Concurrence à l'Agence<br />

Nationale de réglementation<br />

des télécommunications<br />

(ANRT), au cours d'un séminaire<br />

sur les stratégies et<br />

approches financières du secteur<br />

des télécommunications,<br />

organisé par l'École polyfinance<br />

les 8 et 9 avril 1999 à<br />

Casablanca.<br />

Autour de Hamid Ben<br />

Elafdil, directeur de l'école,<br />

plusieurs analystes spécialisés<br />

appartenant à des organismes<br />

financiers aussi prestigieux<br />

que la Banque de France,<br />

ING Barings, HSBC Investment<br />

Banking, Crédit Suisse<br />

First Boston, BNP Equities<br />

ou à des groupes de renom<br />

comme France Télécom ou<br />

Vivendi, ont eu à mettre en<br />

exergue les spécificités techniques<br />

et commerciales d'un<br />

secteur aussi complexe que<br />

celui des télécommunications.<br />

La nouveauté du secteur<br />

dans le paysage financier<br />

marocain incite à une re-<br />

dÕeux, certes, les scŽnarios et les intŽr ts diffŽrent<br />

mais lÕenjeu est unique: Convaincre le gouvernement<br />

marocain de son dossier. Quand au prix ˆ payer,<br />

il est estimŽ ˆ 4,5 milliards de Dh.<br />

• Mostafa Terrab, Directeur de l’ANRT<br />

cherche de compétences spécifiques<br />

pour les aspects valorisation,<br />

analyse financière<br />

et études d'opportunités.<br />

Arguments<br />

Les cadres de l'ANRT, venus<br />

en force, ont tenu, au<br />

cours de ce séminaire, à expliquer<br />

le rôle de cet organe<br />

de régulation, de contrôle et<br />

d'arbitrage dans le nouveau<br />

paysage des télécom. Organe,<br />

qui a la lourde tâche de concilier<br />

entre les impératifs de<br />

l’ouverture du secteur à la<br />

concurrence et les contraintes<br />

de ce qu’il est communément<br />

appelé le service public de télécommunications.<br />

Régulateur qui a plus que<br />

jamais besoin de se concerter<br />

avec des instances de dialogue<br />

composées des opérateurs<br />

et des utilisateurs. Ne<br />

serait-ce que pour se mettre<br />

d’accord sur les solutions à<br />

apporter à certaines lacunes<br />

aux textes régissant les télécoms<br />

au <strong>Maroc</strong> (la loi 24-96).<br />

Ces lacunes concernent aussi<br />

bien les modalités d’arbitrage<br />

que la liste limitative<br />

des services à valeur ajoutée<br />

qui sont au nombre de dix,<br />

dont la messagerie vocale et<br />

électronique et le service<br />

Internet en passant par la participation<br />

au financement du<br />

service universel. La loi 24-<br />

96 qui a mis fin au monopole<br />

d’Ittissalat Al Maghreb définit<br />

le service universel comme<br />

"une mise à la disposition<br />

de tous, d’un service minimum<br />

consistant en un service<br />

téléphonique d’une qualité<br />

spécifiée, à un prix abordable,<br />

l’acheminement des<br />

appels d’urgence, la fourniture<br />

du service de renseignements<br />

et d’un annuaire téléphonique".<br />

C’est en quelque<br />

sorte, le téléphone fixe pour<br />

tous.<br />

L’accès au service universel<br />

est nécessaire à la pleine<br />

appartenance à la collectivité,<br />

et donc doit être fourni<br />

à tous à un tarif raisonnable.<br />

Les problèmes de service<br />

universel se posent avec acuité<br />

lorsqu’on met fin au monopole,<br />

car les forces du marché<br />

contraignent à rapprocher<br />

les tarifs des coûts. Cela peut<br />

conduire à faire payer beaucoup<br />

plus cher, voire insupportablement<br />

cher, des usagers<br />

coûteux à desservir.<br />

Selon Mostafa Terrab,<br />

©DR<br />

17<br />

Directeur de l’ANRT, les<br />

conditions minimales de couverture<br />

du territoire -couverture<br />

géographique, démographique<br />

et la vitesse de déploiement-<br />

serviront probablement<br />

comme critère d’évaluation<br />

pour l’attribution de<br />

la deuxième licence de GSM.<br />

Donc, le prochain exploitant<br />

de cette licence, bien qu’il ne<br />

soit pas concerné par le service<br />

universel, doit participer<br />

au financement.<br />

Contraintes<br />

Ce qui ne va pas sans susciter<br />

quelques problèmes<br />

d’ordre juridique: la loi ne<br />

détermine pas à quel organe<br />

cette contribution devra être<br />

payée.<br />

Le service universel, c’est<br />

l’accès à la société de l’information<br />

et du savoir. En<br />

l’offrant, les pouvoirs publics<br />

ne pourront qu’éviter que se<br />

creusent davantage des disparités<br />

excessives qui menacent<br />

notre société.<br />

Menaces qui ont pour<br />

nom les nouveaux visages de<br />

l'analphabétisme: l’analphabétisme<br />

de l’information.<br />

En effet, le <strong>Maroc</strong> accuse<br />

un retard en matière de technologies<br />

de l’information.<br />

Selon Larbi Ajjoul, Secrétaire<br />

d’État chargé de la Poste et<br />

des Technologies de l’information,<br />

"la télédensité, qui<br />

est actuellement de 5,4%, est<br />

loin de répondre à nos ambitions.<br />

Nous voulons aller au delà<br />

de 13% dans un proche avenir<br />

et rendre accessible le téléphone<br />

à chaque famille.<br />

Notre objectif est aussi l’élargissement<br />

de cette notion<br />

d’accès à d’autres services<br />

comme Internet- demain plus<br />

besoin d’avoir un PC portable<br />

à portée de main, un simple<br />

téléphone mobile GSM équipé<br />

d’une carte modem, d’un<br />

abonnement Internet et d’une<br />

carte de paiement suffit – au<br />

niveau de la population, étant<br />

donné qu’il s’agit d’un critère<br />

d’évolution des sociétés.<br />

Ce sont des paramètres de développement<br />

qu’il ne faut pas<br />

négliger".❏<br />

<strong>Maroc</strong> <strong>Hebdo</strong> <strong>International</strong> n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99

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