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CHUTE Je suis fier de mon pays et de ses avancées démocratiques. Ainsi avais-je le privilège de clouer le bec à tous ceux qui, en France, avaient le malheur de critiquer le Maroc et ses institutions. Je leur disais nous avons une liberté d'expression et une intelligence qui dépasse la vôtre. Vous qui en Occident confondez souvent mot et maux et qui passez votre temps à surveiller tous les médias pour sévir au moindre dérapage. Cependant, voilà que j'apprends que des journalistes sont jugés et condamnés à la prison pour délit d'opinion. Que les propos de monsieur Amale Samie soient durs c'est un fait. Cependant les passages durs, où monsieur Amale Samie parle de crime contre l'humanité, sont à prendre dans le sens de l'image et non au pied de la lettre. Du moins tout être doté d'un minimum de bon sens devrait le comprendre. Si on croit les propos de monsieur Hachimi, à savoir que les directeurs de la chaîne marocaine auraient demandé de l'argent pour que monsieur machin retire sa plainte, alors le cas est grave car il s'agit : - D'un chantage puni par la loi de monsieur Fikri . - Cas de corruption avéré par deux hauts fonctionnaires de l'État d'élite puni par la loi. Voilà une lamentable affaire qui ne grandit pas notre justice. Cette affaire ne peut avoir que deux issues. - Soit messieurs Chihal,Tricha, Issari et Le juge Fikri partent pour sauver l'honneur de notre pays. Soit nous dicter par Chihal interposé ce qu'il convient de dire ou ne pas dire. Dans cette dernière éventualité, nous serions tombés bien bas. Ce qui est sûr c'est que dorénavant je ne pourrais plus tenir le même langage concernant notre liberté de presse et comme on dit dans les salles de jeux rien ne va plus. Abdesselam Bougedrawi bougedra@cybercable.fr MƒDIOCRITƒ ! Je suis profonément triste de constater que la liberté de presse, d'opinion et de commentaire sur des faits exacts rapportés par Monsieur Amale Samie, soit fragile et même bafouée dans notre pays. La sanction dont a fait l'objet ce journaliste avec Monsieur Mohamed Selhami, rappelle que le pouvoir et ses institutions n'aiment pas les journalistes. Ni tous ceux qui jouent le rôle de chien de garde à leur égard ou qui servent l'intérêt public et non des intérêts personnels ou particuliers. Monsieur Amale Salme n'a fait que son devoir de publier sur la RTM un article d'intérêt public. N'est-ce pas de son devoir de défendre le droit des citoyens avec une information de qualité et de dire aussi qu'on peut bien en avoir assez de la médiocrité des programmes de la RTM! Aziz Alaoui Rédacteur en chef-adjoint de Maghreb Observateur, Montréal et Membre de la Fédération Professionnelle des Journalistes du Québec Canada NULLITƒ J ’ai appris avec stupéfaction à travers TV5 (émission Kiosque Avec M. Tossa et d’autres journalistes) la condamnation de votre journal par un tribunal de Casa Anfa, au sujet de l’émission "Studio 5 ". Ce qui m’a fait plus mal, c’est le jugement de ce juge, qui, s’il est vraiment honnête et sérieux et libre dans son jugement ", n’a qu’à regarder cette soi-disant émission Studio5, il constatera de lui-même que ce qu’a avancé et écrit Samie Amale est authentique et juste. Et que cette énergumène de Chihal n’est qu’un détraqué et un vaurien et d’une nullité exceptionnelle. Je tiens à vous exprimer par cette correspondance mon entière solidarité. Et que dorénavant, je serai un lecteur assidu de votre journal et je lui ferai la publicité dans mon entourage. Et je vous propose de continuer à démasquer cette bande de mafiosi qui ont phagocyté la télé et veulent abrutir le peuple marocain (Téléspectateurs). Mais heureusement que l’espace Audiovisuel est riche en chaînes satellitaires. Votre condamnation, reflète leur état d’esprit de Superman, et de dictateur qui veut écraser tout à son passage. Je peux vous assurer que le taux d’audience de cet imbécile de Chihal ne dépasse pas 0,0001%. Des enfants et vieilles femmes qui sont les téléspectateurs. Lecteur enragé POUBELLE Bonjour ! Pour commencer, je dirais que je suis estomaqué !! c'est même un euphémisme de qualifier mon état en apprenant cette "nouvelle". Pour le moins qu'on puisse dire c'est une mascarade maladroitement orchestrée et par l'appareil judiciaire et par des pantins du pire acabit, c'est renversant !! Je vous écris pour vous faire part de mes sentiments à ce sujet. La situation est pour le moins rocambolesque...il n'y pas de mots pour la qualifier. J'ai été surpris de voir que l'on écope de condamnation à des mois de prison pour une "affaire" publique pour laquelle la liberté de pensée et d'expression est de premier droit avec bien sûr un sauf conduit pour la TVM (Tais-toi et Vois mes Merdes), pardonnez ma grossièreté ! Et ce qui me met surtout dans tous mes états c'est que l'une des figures marquantes de ce grand procès de fin de siècle, ce n'est rien d'autres que ce AZIZ... une espèce hybride issue d'un croisement entre la stupidité et l'erreur humaine, tout à l'image de cette décharge publique ainsi que ceux qui l'ont engagé pour exercer ce qu'il sait faire être NUL, et exécrable, mais cela ne me surprend pas car ce complot dure depuis toujours et durera encore tant et aussi longtemps que ces minables prennent la population en otage. Permettez-moi cependant, de vous reprocher d'avoir accepté d'écrire un article sur la TVM puisque vous le saviez déjà, et surtout donner de l'importance à une nullité pareille. Je vous souhaite la meilleure des chances, et vous dit que vous pouvez me compter parmi vos lecteurs les plus dévoués. Merci pour tout! Bien à vous ! Hamid Aziz azimed@hotmail.com HONTE Cher ami : Chapeau! Permets-moi de te dire "brihiquement": "Chankou Youçabbinou ahsane". L'homme qui aimait trop… peut se passer de prendre un bain pour une bonne période. Sincèrement, c'est une honte! Dans les années 70, on respirait avec le sentiment d'être persécutés, surveillés, traqués. Chacun de nous voyait en l'autre un flic, un mouchard, un indic… c'est à peine si nous n'avons pas sombré dans la paranoïa. Aujourd'hui, trente ans après, on constate, hélas, que l'expéditif l'emporte toujours sur l'instructif quand il s'agit de prononcer un jugement, que la tête du client –tout ce qui brille n'est pas or- importe encore beaucoup et que le mythe de celui qui n'a pas son sidou a sa lallah existe encore. Où va-t-on? Solidairement vôtre. Mohamed Mrini ESCROQUERIE Écœuré, je vous adresse mon soutien sincère. Tricha le filou, Issari l’escroc et Chihal… la bête ne pourront pas vous faire éluder de votre mission, celle de faire du Journalisme. De tout cœur avec vous et pour la constitution d’une caisse de solidarité parce qu’en fin de compte, Samie n’a écrit que ce que je pense réellement de la TVM. J. Azelmate Président de l’AMOSPE CONSTERNATION J'ai appris avec étonnement la nouvelle du procès qu'on a attenté contre votre publication, et je ne saurais vous exprimer ma consternation devant la sévérité du verdict. Je tiens cependant, à joindre ma voix à tous ceux, qui vous ont exprimé leur solidarité dans ce moment pénible que traverse votre hebdomadaire, digne de respect et de considération. Espérons que la raison et le sens de la justice et de la responsabilité l'emporteront sur les tendances partisanes. Et veillez accepter mes salutations respectueuses. Ben Rochd Er Rachid. Écrivain Casablanca AVEC VOUS Malheureusement, il y a des responsables qui empêchent le progrès des Marocains. Je suis avec vous... BELMIR Abdelaziz belmir@bocal.cs.univ-paris8.fr COMBAT Je soutiens Maroc Hebdo International dans son combat pour la liberté d'expression dans notre pays. Abdelhamid BELMEKKI Paris France Maroc Hebdo International n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99 31
ARTS PLASTIQUES Abdellatif Lasri, un peintre et ses figures ENTRE SENSUALITƒ ET SUBLIMATION Abdellatif Lasri est un peintre pas comme les autres. Un peintre assoiffŽ dÕespace, toujours en qu te dÕun espace, son espace. Une qu te esthŽtique subtile qui inflige ˆ sa composition picturale une force incommensurable que les critiques interpr tent comme Žtant un sen- Peu connu du grand public, Abdellatif Lasri peint langoureusement sa perception et sa conception de l’univers et du chaos. Ce natif de Casablanca en Par Taïeb CHADI 1957 qu’on dit à " mi chemin entre l’art et la timidité " interpelle par sa sérénité. Il dérange, même. D’où les questions. Questions sur le feu créateur du feu Prométhée, jadis grand, sur la force du geste et pinceau, puis des questions sur l’angoisse devant le blanc et le néant. Des questions, puis la couleur qui vient mettre de l’ordre à ce désordre imaginé. Un tableau, de la lumière et des figures. On agence : un ordonnancement géométrique qui invite au regard, après quoi l’œil, à une rêverie où les formes et les couleurs se convolent en noces pour la énième fois. On est face à un peintre bizarrement amoureux de la peinture et du tout ce qui est pictural. Ce sentiment indécis ou plutôt insaisissable se traduit en agressivité dans ses tableaux. Ce passage vertigineux du blanc au noir, cette obsession à vouloir tracer des formes –buldings- qui cachent leurs colères, verticalement. Insaisissable On a l’impression que Lasri est toujours en quête d’un espace, son espace. Cette quête esthétique subtile inflige à sa composition picturale une force incommensurable Avec Lasri, on est devant une peinture moderne dans ce qu'il a de mieux, à la fois de plus excitant et d'indémodable : la liberté créative, la vocation d'éveil qui paraît ne pas connaître d'entraves et consacrer en de mystérieuses partitions le choc du monde extérieur sauvage et chaotique avec le moi le plus secret et le plus intime. La modernité de ses œuvres ne doit pas être • Abdellatif Lasri. timent indŽcis ou plutt insaisissable se traduisant en agressivitŽ dans ses tableaux. Pouvait-on aussi bien caricaturer ce peintre hors-pair que ce critique dÕart qui a parlŽ dÕun trait dÕunion dans sa mani re dÕ tre et dÕavoir, en rŽsumŽ de son Ïuvre. perçue dans le sens du cubisme, fauvisme..., mais cette manière de peindre à michemin entre ce qu’il a de très marocain de ces couleurs fortes et chaleureuses, ces masques africains et ses grilles verticales à résonance occidentale. Un critique d’art parle d’un trait d’union dans sa manière d’être et d’avoir. Mais On peut davantage y percevoir cette soif d’embrasser l’universel. D’être soi-même et en même temps se mettre dans la peau de tout et chacun. Cette errance aux mouvements irrépressibles, ce ras-lebol de cette société qui a engendré l’isolement et l’isolation en plein cœur du village de la globalisation. Lasri, qui vit entre la France et le Maroc, est bel et bien au carrefour de ce déchirement, tantôt en observateur, tantôt en acteur. D’où ce caractère solitaire et indépendant, cette liberté si personnelle et si subtile dans l'agencement de ces oeuvres. Une liberté qu'il ma- © Ph. MHI térialise dans le mot "Figure", vocable incongru qui voulait tout dire et rien dire et dont il se sert à tout bout de champ pour qualifier ce qui dans sa production est inaliénable, lui appartenait en propre. Chemins croisés Comme beaucoup d'artistes de son époque, Lasri rêve assez de l'œuvre totale. Une sorte d’assemblage parfait où les couleurs et les formes correspondent, sans fausse note. Donc, une œuvre qu’on peut lire comme des chemins croisés des tendances de la modernité mais bien plus encore comme les pages autobiographiques, un peu sibyllines, cependant prenantes d'une démarche en demi-teinte qui se méfie de l'esthétisme pour l'esthétisme et attend aussi de l’art qu'il chiffre les épaisseurs de l'être. Dès lors, Lasri a tendance à être partagé entre cet art d'avant-garde et ses variantes, et une peinture figurative qui n'est pas sans qualité et que, parallèlement, il mène, persuadé qu'il faut continuer à questionner cette facette de l'art pour mieux maîtriser l'autre. Réfutant la signification sociale, politique, existentielle de l'œuvre d'art, Lasri peint comme s’il milite pour une approche spécifique où n'entrent en ligne de compte que formes, lignes, couleurs, surfaces. Et la peinture devient subitement, le temps d’un tableau, le temps d’un clin d’œil furtif, lyrique très personnelle. Une peinture qui ne fait ni dans la tiédeur ni dans l'afféterie, mais plutôt dans le musclé, le percutant avec un goût manifeste pour les couleurs dissidentes et la touche qui devient elle-même un signe structurant. Un signe qui prend l’allure des formes domestiques, des figures, et encore des figures qui s’agitent, qui crient comme pour nous conter une histoire au verbe de commencement palimpseste. Lasri peint comme s’il reproche à quelques choses à l'art abstrait ? Notre peintre est convaincu que la peinture n’est pas une question de sujet et que toutes les métamorphoses de la forme qui reviennent dans ses tableaux n’est qu’une trace d’une pensée incolore. Pour lui, le sujet n'a jamais été qu'un prétexte à exprimer les valeurs. Les siens ! Cette conviction reste la sienne. Lasri persiste et peint dans un univers inodore où l'art abstrait, la peinture figurative peuvent maintenant évoluer côte à côte; où l'art abstrait n'étant pas une école mais une autre façon, comme une autre, de penser la peinture. Celle qui sort des tripes et celle qui chante la liberté totale, d'invention. Où la couleur et la forme y trouvent leurs moyens absolus d'expression. Une sorte de vers picturaux qui défient les sonnets, mais célèbrent les signes, quand il le faut.❏ 32 LE NUCLƒAIRE Ë L'ACADƒMIE L a première session de l'année en cours de l'académie du Royaume du Maroc, se déroulera du 6 au 8 mai à Rabat, dans la salle Ahmed Balafrej, autour du thème: ''la dissémination des armes nucléaires est-elle ou non un facteur de dissuasion?'', annonce un communique de l'académie. Les membres de l'académie ainsi que les experts invités débattront au cours de cette session de trois axes, portant sur le processus historique de l'armement nucléaire, sur la réalité de la dissémination des armes nucléaires dans le monde d’aujourd'hui et sur le traitement de cette réalité en vue de rétablir la sécurité et la stabilité mondiales. LE LIVRE ET SES AUTEURS La deuxième édition de la fête du livre de Tétouan sera organisée du 23 au 30 avril courant, à l'initiative de la communauté urbaine de Tétouan et de la section locale de l'union des écrivains du Maroc (UEM). Cette manifestation qui vise l'enracinement de la consommation du livre et de la lecture à travers une programmation festive, coïncide cette année avec la journée mondiale du livre et des droits d'auteurs. Plusieurs activités sont programmées pour cette édition, dont les débats prévoient un bilan des sciences humaines et sociales au Maroc, une évaluation de l'expérience du groupe de travail présidé par le philosophe Mohamed Abed Al- Jabiri dans l'authentification des œuvres d'Ibn Rochd. L'ENFANT ET LE CULTUREL Les premières journées culturelles de l'enfant seront organisées, du 2 au 9 mai prochain à Rabat, Salé et Fès, à l'initiative des associations Ribat Al-Fath, Bouregreg et Fès-Saiss, en collaboration avec l'office national des aéroports (ONDA). Ces journées, qui se tiennent sous le thème ''Les enfants d'aujourd'hui et les défis de demain'', proposent diverses activités d'animation et de sensibilisation, notamment sanitaire et éducative, ainsi que des ateliers (jeux électroniques, dessins, théâtre, musique, peinture et sculpture). Maroc Hebdo International n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99
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