Il - Maroc Hebdo International

POST-SCRIPTUM
CYBERCONFRéRES
CAPITALISME :
LA COLLE DU PEUPLE
Si le capitaliste classique est plutt heureux de
son sort et qu'il porte sur la populace qui le nourrit
un regard o le paternalisme le dispute ˆ la
condescendance, il n'en va pas ainsi du fonctionnaire.
N´hésitant jamais à
sombrer dans la facilité,
ce numéro de
Maroc Hebdo s'attaque aux
agents de la fonction publique.
J'imagine déjà les plus
gauchistes d'entre vous s'alarmer
de cette dérive dans l'humour
droitier; soyons clairs,
si nous détestons tant les
fonctionnaires c'est parce que
nous avons échoué à intégrer
leurs rangs et que désormais
nous nous usons la santé dans
le privé afin de participer à la
constitution de leurs émoluments
princiers... PROFI-
TEURS !!!
Disons-le tout net, si l'on
considère qu'un suppôt du capital
est un être suiffeux et oisif
qui s'enrichit du travail des
autres, tout en ne faisant rien
ou presque de ses journées,
on peut considérer que le
fonctionnaire en est un !!! Je
sais, la thèse est osée mais ai-
sément démontrable, le fonctionnaire
est un CAPITA-
LISTE, d'un genre un peu
particulier certes, mais c'en
est un...
Si le capitaliste classique
est plutôt heureux de son sort
et qu'il porte sur la populace
qui le nourrit un regard où le
paternalisme le dispute à la
condescendance, il n'en va
pas ainsi du fonctionnaire.
Parasite aigri et fielleux, le
fonctionnaire s'acharne à nous
rendre la vie impossible, non
seulement il s'engraisse à la
sueur d'un front qui n'est pas
le sien, mais en plus il s'ingénie
à nous tourmenter de
mille tracas (son ingéniosité
s'arrêtant souvent là).
Citons en vrac :
- La 128ème grève RATC
relative à la remise en cause
de la 12ème semaine de
congé payé ou du 15ème
mois.
- L'agent des forces de
©DR
Tête de cochon. Y
en a qui ont des
têtes à claques, des
qui ont la tête à faire
peur et des tas
d’autres. Y a des
têtes de bois, des
têtes chercheuses,
des têtes à faire
peur, des têtes à faire
avorter les parturientes
sensibles.
Des tas de têtes. Je
vous en épargne
certaines parce que
je suis bien élevé.
Mais enfin, cette
dame très philippine
en a fait, du chemin,
depuis
Manille, pour se
payer une tête de
porc. Nous, on n’a
pas à aller si loin
pour en trouver
une. Des têtes de
faux témoins, on a.
Au moins une.
Mais c’est pas sur
Canal Horizons
qu’on la voit. Ni
sur 2M. Mais on la
voit. Enfin quand
on est maso.❏
l'ordre remarquable d'inefficacité
au milieu d'un carrefour
où s'est agglutinée une
horde motorisée et qui vous
choisit vous, afin de vous aligner
pour un phare fêlé.
- Les éboueurs qui passent
la nuit très tôt dans votre rue
pour vous réveiller et qui passent
tard dans les autres quand
vous êtes en voiture, bloqué
derrière.
- Une infirmière antillaise
et taciturne vous retourne brutalement
le pied que vous
vous êtes fait broyer par un
camion et vous demande avec
lassitude: "ça vous fait mal
quand je fais ça? "
Je préfère arrêter là cette
énumération... je vais encore
m'énerver et j'ai oublié mes
gouttes... j'aimerais cependant
conclure cette diatribe
en disant ceci: Le fonctionnaire
est à la société ce que la
sonnette est au sourd.❏
http: // www.francefun.com
FAUT-IL VOUS LÕENVELOPPER ?
0,70 = 0
Par Amale SAMIE
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Vous imaginez le planning familial et la
dŽnatalitŽ si chaque jeune couple faisait
0, 70 gosse par an? O serions-nous,
mes amis?
L ’impuissance est le mal du siècle. Elle transforme l’existence
de ceux qui en souffrent en enfer. On les voit raser
les murs, les yeux baissés, honteux, défaits, détruits. On
a envie de les rassurer, de les cajoler, de leur remonter le moral,
même les pierres se fendent devant le triste spectacle d’un
impuissant en détresse. Partout dans le monde. C’est une
plaie universellement ressentie comme une cruauté du sort.
Partout.
Quoi? Partout? Non. Pas partout. En tout cas pas chez
nous. Le Maroc est bien au-dessus de tout ça. C’est des
contingences à peine dignes d’être évoquées par des bavards
en panne de sujet vraiment planant. On en parle comme
d’un phénomène négligeable, et en passant très vite.
Je ne parle jamais en l’air. Je ne dis pas n’importe quoi.
Je ne donne pas d’opinion personnelle. Je donne des chiffres.
Allemagne: 18, Turquie: 29, Belgique: 22, Portugal: 18,
Espagne: 26, Russie: 18.
C’est pas des chiffres, ça? C’est pas du 2+2 = 4? C’est
pas de la science exacte, peut-être? C’est des opinions ou
des idées, ça? NON. Mais, allez-vous me dire, en quoi ces
chiffres concernent le Maroc?
Je vais vous répondre. Que les cardiaques s’en aillent,
évacuez le navire, les femmes et les enfants d’abord, tel le
capitaine de la légende, je veux sombrer seul en remâchant
cette pénible vérité. Ça y est? Vous avez rangé les hypertendus,
les dépressifs, les vulnérables d’origine? Je vous le
dis. Maroc:6.
Toujours en queue de peloton, le Maroc, sauf pour la
qualité des programmes télé de la RTM... Maroc: 6, je vous
le répète, car au point où j’en suis, seule la délectation morose
peut me soulager. Oui, en une journée de championnat,
on a enregistré 6 buts seulement. En huit matches. Soit
0, 70 but par match. Vous imaginez le planning familial et
la dénatalité si chaque jeune couple faisait 0, 70 gosse par
an? Où serions-nous, mes amis? Entre zéro virgule soixante-dix
et zéro, je ne vois pas bien la différence. Peut-être que
les règles du foot marocain ont été aménagées et qu’on
compte les zéros après la virgule dans le classement? Vous
imaginez ce résultat ailleurs que chez nous? Regardez par
exemple: Brésil-Chine: 0, 57 à 0, 32? Et le but en or? C’est
un bout de but? Une fraction de "Goal"? Et la mort subite?
Ça devient une mort lente? Le championnat national est
une mort lente, une atroce agonie, sinistre comme 36 dimanches.
Je me souviens que dans ma jeunesse, quand un copain
mordu, fanatique et gâteux de foot marocain écoutait les reportages
sur les matches, je m’enfonçais encore plus profondément
dans le désespoir. Je ne regarde jamais de match
de championnat. Ni bas de tableau ni tête d’affiche. Notre
championnat a une tête à claque et une gueule de bas du dos.
Mortel ennui, mortel football. Si on enlève les deux gardiens
de buts, il y a 20 tarés qui courent comme une horde
de dératés derrière un ballon fou. Ailleurs, on maîtrise mieux
même la balle ovale qui est pourtant destinée aux trajectoires
farceuses. Donnez un ballon rond à un joueur marocain, il
deviendra ovale. C’est qu’on aime l’imprévu, nous. Le jeu
pour le jeu. On ne marque pas, nous, Monsieur, on ne
marque pas: ON JOUE!!!
Enfin, quoi, si vous cessiez de chipoter ? Un terrain de
foot fait 90 m sur 45 m pourquoi voulez-vous que la balle
se mette en tête d’aller trouver 7 m pour échouer là où dès
qu’elle échouera le jeu s’arrêtera comme ça, juste pour qu’il
y ait des temps morts?
Bon, ben fini de rigoler. Les Lions de l’Atlas ont miraculeusement
échappé à ce triste sort. Ils jouent bien, ils
marquent, ils gagnent. Mais enfin, il faudrait leur interdire
la vieillesse, les blessures, les indigestions et tous les empêchements
pour qu’ils soient là, jusqu’à la fin des temps.
Maroc: 6. C’était le total des buts de la trentième journée
du championnat de foot. Mais comment la FRMF arrive-t-elle
à un classement final après cette impuissance
honteuse? Mystère. Je ne félicite personne.❏
Maroc Hebdo International n¡ 369 - Du 23 au 29 avril 99