Séance plénière du jeudi 16 octobre 2003 Plenaire vergadering van ...

coopération. Comment respectera-t-on cela ? Comment procéderat-on
pour prendre les décisions permettant de respecter un engagement
qui a été sanctionné par une décision de notre Parlement mais
aussi par tous les autres Parlements concernés par cette matière. Je
m’inquiète parce que je pense qu’il ne suffit pas de dire, comme vous
l’avez hier fait à cette tribune, Monsieur le Ministre-Président, que
le financement du RER est assuré notamment via le fonds RER.
C’est un peu une tautologie. J’aimerais savoir comment on procédera
précisément pour financer les investissements RER. Je ne partage
pas votre certitude. En termes d’engagement budgétaire, je préfère
des faits aux croyances.
Vous nous avez dit aussi que le gouvernement — vous ne précisez
pas lequel — prendra l’initiative législative nécessaire pour conférer
à ses engagements un caractère contraignant et irréversible.
Cette fois-ci, ce sera irréversible ! Comme je viens de vous le dire,
l’engagement précédent est irréversible lui aussi. En quoi consistent
les initiatives législatives qui seront prises pour donner à ces engagements
un caractère contraignant et irréversible ? Quel gouvernement
prendra cet engagement ? Si c’est le nôtre, décidera-t-il tout seul
d’engagements irréversibles alors que manifestement, c’est une opération
qui doit se faire avec le fédéral.
Le deuxième dossier dont je voudrais parler assez rapidement a
fait l’objet du même type de discours un peu lisse. Il s’agit d’un
dossier qui est lié à la politique de mobilité et à la question du Port de
Bruxelles. Je veux parler de l’exploitation du nouveau centre logistique.
Vous avez annoncé par une petite phrase sympathique que les
autorités du port soumettront au gouvernement au cours de l’année
prochaine un plan global pour la construction et l’exploitation d’un
nouveau centre logistique. Cela ne mange pas de pain. C’est prévu
dans le contrat de gestion, cela ne constitue pas une nouvelle. Ce qui
serait une nouvelle, ce serait que le gouvernement soit d’accord sur le
fait d’avoir un centre logistique à Tour et Taxis. Cette question est
fortement liée à d’autres projets urbanistiques et c’est cela qui agite
le lanterneau. Ce qui nous intéresse, ce n’est pas de savoir que vous
recevrez le dossier du port. D’ailleurs, vous avez déjà ce dossier et
c’est une blague d’annoncer qu’ils vous le transmettront l’année
prochaine. Ce dossier existe. M. Maingain travaille et je suis sûr
qu’il vous informe. Je pense que le dossier est prêt.
Ce qui importe, c’est de connaître l’attitude que le gouvernement
compte adopter. Quel est votre agenda dans ce dossier ? Je ne parle
pas de celui du Port de Bruxelles mais bien du vôtre. Dans quel délai
allez-vous prendre attitude ? Avant ou après les élections ? Allezvous
prendre une responsabilité politique dans ce dossier par rapport
à ce gouvernement-ci ou allez-vous préparer les dossiers pour
le futur gouvernement ?
Cela ne me dérange nullement que vous prépariez le boulot. Vous
pouvez faire les deux, mais il n’est pas sûr que ce soit vous qui soyez
à la barre pour prendre les décisions par la suite. C’est l’électeur qui
décidera. Personnellement, j’estime que vous seriez plus crédible
non pas en prononçant un discours électoral mais en avançant ce que
le gouvernement fera jusqu’à la fin de la législature.
J’en viens au dossier européen, au sujet duquel j’ai déposé une
interpellation. J’espère que nous aurons l’occasion d’aborder ce dossier
sous l’angle technique dans les prochaines semaines. En effet, il
est essentiel que nous ayons un débat politique sur la manière dont
82
Conseil de la Région de Bruxelles-Capitale — Compte rendu intégral
Brusselse Hoofdstedelijke Raad — Volledig Verslag
vous envisagez, par rapport à d’autres projets qui ont existé — ce
sont souvent de vieilles idées qui reviennent sur la table tous les cinq
ou six ans à chaque changement de titulaire — une série d’aménagements
pour le quartier européen.
A cet égard, je voudrais vous demander, avant le débat qui aura
lieu au Parlement sur votre projet, de rependre la lecture des travaux
que nous avons effectués au sein de notre institution. Cela n’a pas
été facile. Mme Lemesre s’en souvient. Nous avons négocié pour
trouver un accord sur la résolution que, finalement, nous avons votée
à l’unanimité.
M. Rudi Vervoort. — Une de plus !
M. Denis Grimberghs. — Effectivement !
On peut dire que tout cela ne sert à rien ! Personnellement, j’espère
que non. Nous avons voulu que ce vote intervienne en ce qui
concerne l’Europe, car il n’est sans doute pas banal de créer les
conditions d’un certain consensus pour que Bruxelles assume sa
fonction d’accueil des institutions internationales de Bruxelles.
En de nombreuses matières, une opposition s’avère parfois nécessaire.
Mais sur un enjeu aussi capital que celui-là, il était peutêtre
nécessaire de créer un certain consensus. Ce que je vous demande,
Monsieur le Ministre-Président, c’est de prendre le temps,
dans les semaines à venir, de recréer les conditions du consensus. En
effet, je pense que nous n’avons pas intérêt, à la veille des prochaines
élections, à ouvrir un grand débat sur « pour ou contre l’installation
de l’Europe à Bruxelles ? », du chaos dans lequel ce dossier se
trouve aujourd’hui étant donné tous les projets qui fleurissent, chacun
y allant de sa petite idée. Si nous voulons créer un certain consensus,
il importe de trouver, à un moment donné, un accord sur un
nombre de projets limité et de passer aux actes, parce que lancer des
idées, c’est bien, mais les mettre en pratique, c’est mieux. (Applaudissements
sur les bancs CDH.)
Mme la Présidente. — Nous sommes tous conscients au sein
du Bureau élargi de la nécessité d’un grand débat sur l’Europe.
La parole est à M. Olivier de Clippele.
M. Olivier de Clippele. — Madame la Présidente, Monsieur le
Ministre-Président, Chers Collègues, selon la presse du nord du
pays, certains avaient, lors de l’avènement du Ministre-Président,
mis en doute sa connaissance du néerlandais. Les débats de ce jour
m’apprennent que certains collègues mettent, en plus, en doute sa
connaissance du terrain. (Exclamations sur divers bancs.)
Je suis né à Bruxelles. J’y vis depuis 40 ans. Je connais le Ministre-Président
depuis plusieurs années et je crois qu’il a réussi un
double pari. D’une part, sa présence à Bruxelles a marqué notre
région et d’autre part, il est le Ministre-Président tant des francophones
que des néerlandophones, et surtout de tous les quartiers de
Bruxelles, des quartiers riches comme des quartiers pauvres.
Je voudrais examiner trois points précis de la déclaration qu’a
faite M. Ducarme hier. Si ces points sont techniques, ils n’en demeurent
pas moins importants pour la vie économique de notre région.