La nécessité de la prise en charge de l'urgence odontologique - SIST

V. COMMENTAIRE
Le sentiment qu’a le patient de la nécessité d’une consultation d’urgence peut
ne pas correspondre à un cas d’urgence vrai. En effet, pour la plupart des patients,
l’urgence se résume à la douleur. Celle-ci est subjective, affective et dépend de la
personnalité du patient. En outre, celui-ci peut simuler une urgence pour être reçu en
priorité.
Le problème de l’urgence tient au fait que le temps nécessaire pour soulager ce
patient doit être pris sur celui imparti à un autre malade; or si le praticien souhaite
consacrer au premier le temps nécessaire pour calmer sa douleur, il souhaite aussi
éviter de perturber le moins possible le programme qu’il a établi.
Toutes ces raisons montrent la nécessité de créer des services d’accueil et
d’urgence pour une meilleure prise en charge des urgences odontologiques, une
meilleure rentabilité du travail et un certain respect du programme établi. Dès lors il
est important de créer des mécanismes pour la prise en charge des soins dentaires et en
particulier gérer au mieux les urgences odontologiques.
A l’entame des différents commentaires que pourrait susciter notre étude, il
convient d’insister sur le fait que peu de travaux ont été consacrés à la prise en charge
des urgences odontologiques au Sénégal.
V.1. Distribution de la population d’étude en fonction de l’âge et du sexe :
L’échantillon a porté sur 330 dossiers de patients âgés de 2 à 70 ans. L’analyse
de la distribution de cette population par tranche d’âge montre que les patients de 20 à
40 ans constituent la frange la plus importante. En effet cette population d’adultes
jeunes représente plus de la moitié de l’échantillon (52,12 %).
Cela pourrait s’expliquer par le fait que la population du Sénégal est
relativement jeune mais aussi par le fait que cette tranche d’âge est celle qui consulte
le plus parce que plus instruite et plus avertie. D’autres études ont relevé les mêmes
tendances. [16] [30]
Toutefois, la tranche d’âge comprise entre 0 et 10 ans (12,12%) doit être prise
en compte dans la mesure où il s’agit d’enfants en denture temporaire ou mixte. Or, à
cette période les pathologies traumatiques ou infectieuses peuvent se répercuter à
moins et long terme sur le devenir des structures bucco-dentaires. En effet selon
Perrin D. [35], un (1) enfant sur deux (2) subit un traumatisme dentaire avant l’âge de
5 ans.