Ali Fassi Fihri peut-il sauver le foot ? - Maroc Hebdo International

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10-31 14/10/09 21:17 Page 14 © Ph.MHI ACTUALITÉ • LE CONSEIL ÉCONOMIQUE ET SOCIAL VOIT ENFIN LE JOUR Les salariés, maillon faible L’activation du Conseil économique et social arrive juste après le renouvellement du tiers sortant de la Chambre des conseillers. Quelles implications pour les salariés? Ceux qui pestaient contre l’existence même d’une deuxième Chambre en sont pour leurs frais. Ils en auront une troisième. Dans son discours d’ouverture de la session parlementaire d’automne, SM Mohammed VI a, en effet, annoncé l’activation du Conseil Économique et Social (CES), qui était en hibernation depuis plus de quatre décennies. Quelles attributions; quelle particularité; quelle composition et comment éviter le double emploi? L’allocation royale, concise et pré- cise, a donné des réponses à toutes ces questions. Le CES sera «une instance constitutionnelle de veille et une force de proposition». Il aura un rôle «consultatif pour les organes exécutif et législatif». Il devra mener «une réflexion approfondie et un dialogue constructif pour faire aboutir les grands contrats et accords sociaux». Sans «interférence ou incompatibilité avec les 14 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 instances opérant dans le même domaine». La naissance du Conseil économique et social arrive quelques jours après le renouvellement du tiers sortant de la Chambre des conseillers. Un groupe, partie prenante dans ces deux instances, attire l’attention. Le collège des salariés. Ces derniers ont voté avec leurs pieds, le 2 octobre 2009. À peine 40% des grands électeurs de cette catégorie ont pris part au vote. À l’évidence, les salariés continuent à faire le deuil de leurs syndicats. Où sont passés les 60% restants? Pourquoi cette désaffection massive? Quelles sont ses répercussions sur la capacité des syndicats à encadrer les salariés du secteur privé, ceux des entreprises publiques et semi-publiques, ainsi que les fonctionnaires? Quelles conséquences aussi sur la conduite et l’efficacité des négociations avec Miloudi Moukharik, dirigeant de l’UMT et conseiller à la deuxième chambre. Il est demandé au mouvement syndical de se réinventer. les employeurs et les pouvoirs publics? D’abord, les résultats. Ils paraissent équitables, puisque chacune des quatre centrales dites représentatives, a obtenu 2 sièges sur les 9 en compétition; l’UMT, l’UGTM, la FDT et l’UNTM. Plus le petit strapontin de l’UGDT, pour que le compte soit bon. Profusion Les amis de Noubir Amaoui, regroupés dans ce qui reste de la CDT, ont estimé qu’il valait mieux pratiquer la chaise vide que de se mettre à découvert. Pour dégager cet équilibre maigrichon et blafard, il a fallu choisir entre 16 officines syndicales et 17 listes, parmi une jungle de sigles. Cette profusion étourdissante, à elle seule, pousse à l’abstention. Pourtant, l’élection des délégués du personnel (futurs grands électeurs), en mai 2009, avait connu un taux de participation de 83,76%. Une grosse affluence composée essentiellement de SAS (sans appartenance syndicale). Ceux-là mêmes qui ont manqué à l’appel le 2 octobre 2009. Aucune centrale ne semble en avoir profité. Un peu comme si le syndicalisme, par le libre arbitre des concernés, allait se faire hors des syndicats. Cela devrait être inquiétant pour tous, vu le rôle de régulation sociale dévolu aux syndicats. Il n’est pas sûr que ce soit le cas. Les chefs gèrent leur carrière ou leur fin de vie; quant au gouvernement il a déjà des difficultés à se gérer lui-même. Comme partout ailleurs, l’innovation est de mise, dans un monde et un environnement nouveaux. Il est demandé au mouvement syndical marocain de se réinventer, en revisitant, ses structures, son mode de fonctionnement et ses moyens d’action. Bref, se débarrasser du syndicalisme de papa, sans jeter le bébé avec l’eau du bain. Autrement dit, sans renier son parcours et son identité historiques. Un vrai challenge. L’enjeu, un peu plus de crédibilité pour la deuxième chambre et plus d’efficacité pour le Conseil économique et social. Abdellatif Mansour
10-31 14/10/09 21:17 Page 15 • ELECTION DU NOUVEAU PRÉSIDENT DE LA CHAMBRE DES CONSEILLERS Biadillah au forceps Le président sortant, Maâti Benkaddour (RNI), a été victime de l’indiscipline des groupes du PI et du MP. Assurément, cette élection au perchoir de la Chambre des Conseillers devait, ce mardi 13 octobre 2009, avoir un sens particulier. Après bien des velléités de candidatures, notamment du côté du MP, on savait que le scrutin allait opposer finalement deux candidats: celui du PAM, Mohamed Cheikh Biadillah, et celui du RNI, Maâti Benkaddour, président sortant -il avait été porté à ce statut, en avril 2009, à la suite du décès de Mustapha Oukacha en novembre 2008. Du côté de la formation de Fouad Ali El Himma, il s’agissait là d’une forte séquence qui devait être gagnée à tout prix. Pourquoi? Parce qu’elle constituait une nouvelle étape d’une dynamique gagnante enclenchée depuis plus d’un an. Le profil du candidat devait répondre à plusieurs critères: une crédibilité suffisante, une notoriété nationale et, si possible, une plusvalue politique. Depuis le début de l’été au moins, il a semblé que le secrétaire général du PAM, Mohamed Cheikh Biadillah, était le mieux placé par rapport à d’autres candidats du même parti qui gardaient quelque espoir à cet égard. D’où son retour au Parlement, précisément cette fois à la Chambre des Conseillers. Il restait à lui assurer les voix d’autres groupes -opération réussie, mardi dernier. Au premier tour, il avait obtenu 133 voix contr5e 111 pour Maâti Benkaddour. Il a donc fallu un second tour en application des dispositions de l’article 13 du règlement intérieur de la Chambre, lesquelles précisent que le président est élu au scrutin à bulletins secrets à la majorité absolue des membres en deux tours. A l’issue de la deuxième votation, le candidat du PAM a été élu par 140 voix contre 100 pour le président sortant du RNI, Mâati Benkaddour. La majorité absolue était donc acquise, celle-ci étant de 136 voix dans une Chambre qui compte 270 conseillers. Qui a voté pour qui? Le groupe parlementaire du PAM ne comptant que 47 membres, d’où sont venus les suffrages qui ont permis l’élection du candidat de ce parti, Mohamed Cheikh Biadillah? Selon les informations disponibles, il semble bien que des contacts aient eu lieu dernièrement entre le PAM et au moins deux directions de la majorité actuelle, le PI et le MP. Ces entretiens ont donc porté leurs fruits même si toutes les voix du MP et surtout du parti de l’Istiqlal n’ont pas respecté la discipline de vote attendue et que l’on a ainsi enregistré certaines abstentions. Soutien Quant au conseiller RNI, il n’a pu mobiliser sur son nom que 111 voix au premier tour avant d’en perdre onze au second tour. S’il a fait le plein des voix de son groupe, il n’a pas en revanche bénéficié du soutien du PI ni du MP, tandis que les suffrages d’autres grou- ACTUALITÉ pes ne pouvaient faire la décision, une partie d’entre eux optent pour l’abstention. On se trouve aujourd’hui devant une situation pour le moins singulière: celle d’un conseiller d’un parti dans l’opposition, en l’occurrence le PAM, qui l’emporte face à un candidat d’un parti de la majorité (RNI) et devant en principe avoir le soutien de toutes les autres composantes de celle-ci (PI, MP, USFP, PPS). Il est vrai qu’un tel schéma n’est M. Biadillah félicité par Mahmoud Archane, leader du MDS, mardi 13 octobre 2009. pas inédit puisque la Chambre des Représentants avait été de son côté présidée par Mohamed Jalal Essaïd (1997 - 2000), l’un des dirigeants de l’UC, alors dans l’opposition. En tout état de cause, le PAM gagne là un statut institutionnel national. Enfin, la majorité actuelle est secouée puisqu’elle ne s’est pas mobilisée dans ce sens. De quoi laisser bien des séquelles pouvant peser lors d’autres rendez-vous. Mustapha Sehimi Du côté du PAM, il s’agissait là d’une forte séquence qui devait être gagnée à tout prix. N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 15 © Ph.MHI
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