Ali Fassi Fihri peut-il sauver le foot ? - Maroc Hebdo International
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u tribunal de première instance de Casablanca<br />
sage humain<br />
presque par suggestion, à partir de la proposition d’un<br />
groupe d’amis qui avaient certainement senti en lui la<br />
capacité d’assumer une charge aussi lourde. Il passe avec<br />
succès <strong>le</strong> concours d’entrée à l’Institut supérieur de la<br />
Magistrature, dont <strong>il</strong> sera lauréat en 1992. Commence<br />
une série d’affectations et de responsab<strong>il</strong>ités. Au tribunal<br />
de première instance, comme juge à El Jadida, en 1993;<br />
puis à Ben M’sik-Sidi Othmane (Casablanca), en 1994.<br />
Il remplira, dans ce même tribunal, la fonction de juge<br />
d’instruction, à partir de 2003. Avant de se voir confier<br />
son poste stratégique actuel, depuis 2006. De l’avis de ses<br />
collègues, de ses vis-à-vis du parquet et des membres du<br />
barreau, la promotion de Hassan Jaber n’a rien de fortuit;<br />
el<strong>le</strong> est amp<strong>le</strong>ment méritée. Ce qui fait de lui <strong>le</strong> prototype<br />
d’une méritocratie qui ne court pas <strong>le</strong>s rues. Le premier<br />
à en témoigner n’est autre que son “patron”, <strong>le</strong> président<br />
Abdallah Boujida.<br />
Responsab<strong>il</strong>ité<br />
Dès sa prise de fonction, Hassan Jaber a montré un penchant<br />
naturel pour des dossiers à caractère foncièrement<br />
social et hautement humain. Que ces dossiers soient<br />
retentissants ou pas. Un exemp<strong>le</strong>, parmi d’autres, l’affaire<br />
de cet enfant de 11 ans enseveli sous <strong>le</strong>s décombres<br />
de son foyer fam<strong>il</strong>ial détruit sur ordre d’un agent d’autorité,<br />
en 2007, à Dar Bouazza, à Casablanca. Le petit Othmane,<br />
c’est son nom, aura ainsi payé <strong>le</strong> lourd tribut d’une<br />
construction jugée anarchique et des bulldozers sans<br />
sentiment. Et aussi l’incendie de l’usine Rosamour, dans<br />
la périphérie casablancaise, en avr<strong>il</strong> 2008, est la plus<br />
récente de ces affaires et la plus tragique de toutes. Pas<br />
moins de 55 personnes y ont perdu la vie, asphyxiés ou<br />
brûlés vifs. Ils se sont retrouvés prisonniers d’un brasier-sourcière<br />
fermé de l’extérieur par un maître des lieux<br />
trop précautionneux. Une tragédie qui avait mis en émoi<br />
toute la v<strong>il</strong><strong>le</strong>, voire tout <strong>le</strong> pays.<br />
Le juge Jaber a toujours tenu à ce que sa responsab<strong>il</strong>ité<br />
soit une magistrature de proximité, amarrée aux soubresauts<br />
qui secouent la société, à l’écoute des inquiétudes<br />
et préoccupations du corps social. L’exercice est risqué,<br />
mais <strong>il</strong> permet d’être au contact des souffrances mora<strong>le</strong>s<br />
et parfois physiques des citoyens; ainsi que <strong>le</strong>s agissements<br />
dommageab<strong>le</strong>s des justiciab<strong>le</strong>s. Lecteur assidu, la<br />
presse a toujours intéressé Hassan Jaber. Il a été progressivement<br />
amené à s’occuper des affaires judiciaires qui traversent<br />
cette profession. En 2006, <strong>il</strong> a eu à trancher dans<br />
<strong>le</strong> différend qui a opposé la revue Tel Quel à Halima Assali,<br />
députée du Mouvement populaire à laquel<strong>le</strong> <strong>le</strong> juge Jaber<br />
a accordé 1 m<strong>il</strong>lion de dirhams à titre de dommages et<br />
intérêts.<br />
Un jugement qui, fina<strong>le</strong>ment, n’a pas été exécuté, suite au<br />
pardon de la plaignante. Tout dernièrement, c’est à Hassan<br />
Jaber qu’a été confié une partie des poursuites judiciaires<br />
engagées contre <strong>le</strong> quotidien arabophone Akhbar Al<br />
Youm. Un dossier en deux vo<strong>le</strong>ts; ce qui est supposé être<br />
une éto<strong>il</strong>e de David, ébauchée sur fond de drapeau national;<br />
et <strong>le</strong> geste esquissé par <strong>le</strong> Prince Moulay Ismaïl, considéré<br />
allusif au salut nazi. Le juge Jaber n’aura à statuer que<br />
sur <strong>le</strong> premier vo<strong>le</strong>t. Ce n’est tout même pas une mince<br />
affaire, ni sur <strong>le</strong> fond ni sur la forme. Le chef d’accusation<br />
étant l’“atteinte aux va<strong>le</strong>urs sacrées du pays”. Rien que cela.<br />
Il y a fort à parier que Hassan Jaber sera propulsé au<br />
devant de la scène politico-médiatique. Aussi vrai que <strong>le</strong>s<br />
démêlés judiciaires de la presse renvoient à quelques<br />
interrogations sur la nature et <strong>le</strong> rô<strong>le</strong> de la profession journalistique.<br />
À partir de son état actuel. La presse est, évidemment,<br />
la première à se passionner pour un sujet qui<br />
l’intéresse au plus haut point.<br />
Depuis qu’<strong>il</strong> a entamé sa carrière jusqu’à aujourd’hui, ce<br />
quadra natif de Casablanca, <strong>le</strong> 11 avr<strong>il</strong> 1967, aura été<br />
confronté à toutes <strong>le</strong>s catégories des affaires de justice,<br />
sur l’étendue de <strong>le</strong>ur éventa<strong>il</strong>. Par <strong>le</strong>s temps actuels où <strong>le</strong><br />
mot “réforme” revient régulièrement dans <strong>le</strong>s propos politiques,<br />
<strong>le</strong>s juges de la trempe et de la compétence de Hassan<br />
Jaber sont des atouts majeurs pour la réforme de la<br />
justice. Un vrai troisième pouvoir en toute indépendance.<br />
Si possib<strong>le</strong> et autant que faire se <strong>peut</strong>.<br />
Aissa Amourag<br />
Depuis qu’<strong>il</strong> a entamé sa carrière jusqu’à<br />
aujourd’hui, M. Jaber aura été confronté<br />
à toutes <strong>le</strong>s catégories des affaires de justice.<br />
N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ 27