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Ali Fassi Fihri peut-il sauver le foot ? - Maroc Hebdo International

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page32-58 14/10/09 21:14 Page 48<br />

SOCIÉTÉ<br />

dirham troué. Sentant sa fin prochaine, <strong>il</strong><br />

a tout mis sur <strong>le</strong> dos des joueurs. Très<br />

courageux. En général, <strong>le</strong>s entraîneurs<br />

dignes de ce nom assument et prennent<br />

tout sur eux. Pas Hassan Moumen, qui<br />

conse<strong>il</strong><strong>le</strong> de changer d’équipe, comme<br />

pour détourner <strong>le</strong>s regards de sa petite<br />

personne. Mais qui donc nous a infligé<br />

cette punition supplémentaire, tel<strong>le</strong> une<br />

cerise amère sur un gâteau défraîchi?<br />

Celui-là, si vous <strong>le</strong> croisez, n’hésitez pas à<br />

<strong>le</strong> livrer à la vindicte populaire.<br />

Locaux<br />

Si monsieur Moumen savait par<strong>le</strong>r à ses<br />

joueurs, deux d’entre eux, de la pointure<br />

de Youssef Haji et Jamal Allioui, n’auraient<br />

pas préféré l’anonymat des gradins<br />

de Librev<strong>il</strong><strong>le</strong> à l’exposition du banc de touche,<br />

pour suivre la rencontre.<br />

Du jamais vu. On change bien une<br />

équipe qui perd. Soit. Sauf que cette<br />

équipe-là est constituée des me<strong>il</strong><strong>le</strong>urs éléments<br />

du moment.<br />

Des joueurs qui évoluer, pour la plupart,<br />

dans de grands clubs européens, avec un<br />

réel succès pour quelques uns. Ce sont à<br />

l’évidence des professionnels grassement<br />

rétribués pour <strong>le</strong>ur rendement. Va<strong>le</strong>ur<br />

aujourd’hui, on ne fait mieux en matière<br />

de <strong>foot</strong>bal<strong>le</strong>urs marocains fraîchement<br />

expatriés ou produits de la dernière génération<br />

de l’émigration. Pour <strong>le</strong>s remplacer<br />

en bloc, seu<strong>le</strong> reste la solution des locaux.<br />

La bel<strong>le</strong> affaire. On frémit rien qu’à l’éventualité<br />

théorique de cette alternative. Ce<br />

En général, <strong>le</strong>s<br />

entraîneurs<br />

dignes de ce<br />

nom assument et<br />

prennent tout<br />

sur eux.<br />

Hassan Moumen, un intérimaire au pied <strong>le</strong>vé, ne devrait pas faire exception.<br />

48 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009<br />

n’est pas une volonté délibérée de dépréciation<br />

du <strong>foot</strong> national. C’est plutôt <strong>le</strong><br />

fait que l’on doit se faire vio<strong>le</strong>nce pour<br />

ne pas zapper un match de notre championnat.<br />

De quoi déprimer <strong>le</strong>s accros <strong>le</strong>s plus<br />

chauvins. Si cette hypothèse est retenue,<br />

<strong>il</strong> faudra, donc, profondément améliorer<br />

<strong>le</strong> championnat national, avant de faire<br />

appel à ceux qui y jouent. Une bel<strong>le</strong> perspective<br />

qui n’est pas pour demain.<br />

Même s’<strong>il</strong> faut s’y atte<strong>le</strong>r dès maintenant<br />

pour espérer disposer, à terme, d’une formation<br />

“mixte” où cohabiteraient, en<br />

bonne intelligence de jeu, <strong>le</strong>s <strong>Maroc</strong>ains<br />

de la diaspora <strong>foot</strong>ballistique et <strong>le</strong>s locaux<br />

qui, soit dit entre nous, ne rêvent qu’à<br />

partir. Comment retenir ces derniers<br />

pour que <strong>le</strong> championnat national<br />

reprenne des cou<strong>le</strong>urs et soit, enfin,<br />

attractif ?<br />

Professionnalisme<br />

Le nouveau président de la fédération de<br />

<strong>foot</strong>ball, <strong>Ali</strong> <strong>Fassi</strong> <strong>Fihri</strong>, a son idée sur <strong>le</strong><br />

sujet. L’instauration progressive d’un professionnalisme<br />

structurant. Et <strong>le</strong> plus vite<br />

serait <strong>le</strong> mieux. Cette idée-là, M. <strong>Fassi</strong><br />

<strong>Fihri</strong> ne l’a pas trouvée tout seul. El<strong>le</strong><br />

traîne depuis longtemps dans <strong>le</strong>s têtes et<br />

dans <strong>le</strong>s tiroirs. El<strong>le</strong> est brandie et remise<br />

au goût du jour, chaque fois que <strong>le</strong> ballon<br />

rond nous fait une crise aiguë. Il faut<br />

espérer que ce coup-là sera <strong>le</strong> bon et <strong>le</strong><br />

vrai. À la condition que M. <strong>Fassi</strong> <strong>Fihri</strong><br />

s’en tienne à son rô<strong>le</strong> de manager, essentiel<strong>le</strong>ment<br />

financier, loin des prédictions<br />

à l’emporte-pièce, du genre «nous allons<br />

nous qualifier pour l’Afrique du Sud», à<br />

deux semaines de <strong>Maroc</strong>-Gabon.<br />

Le président <strong>Fihri</strong> a raté une occasion de<br />

s’abstenir. Prudent, <strong>le</strong> ministre de tutel<strong>le</strong>,<br />

Moncef Belkhayat, s’est gradé de cet excès<br />

d’optimisme débridé. Il a été jusqu’à prévoir<br />

<strong>le</strong> contraire, «nous n’irons pas en<br />

Afrique du Sud». <strong>Fassi</strong> <strong>Fihri</strong> et Belkhayat,<br />

deux f<strong>le</strong>urons du management pour <strong>le</strong><br />

prix d’un, devraient pouvoir sortir notre<br />

<strong>foot</strong> du puits. Sinon, <strong>il</strong> faudra se résigner<br />

à l’idée qu’<strong>il</strong> y a, malgré tout, une vie<br />

après <strong>le</strong> <strong>foot</strong>.<br />

Abdellatif Mansour

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