Ali Fassi Fihri peut-il sauver le foot ? - Maroc Hebdo International

page32-58 14/10/09 21:14 Page 38
SOCIÉTÉ
•ENTRETIEN AVEC MOHAMED HASSAR, DIRECTEUR DE L’INSTITUT PASTEUR DE CASABLANCA
“La quantité de vaccins introduits
au Maroc est ridiculement basse”
Docteur Mohamed Hassar
déplore que les Marocains
n’aient pas encore pris
conscience de l’importance
du vaccin contre la grippe
saisonnière.
Maroc Hebdo International: La
campagne de vaccination contre la
grippe saisonnière vient de démarrer,
il y a quelques jours. Qu’avez-vous
prévu pour cette année ?
Mohamed Hassar: Effectivement,
comme chaque année, et à pareille époque,
l’Institut Pasteur lance une campagne
de sensibilisation aux bienfaits de
la vaccination contre la grippe saisonnière.
La campagne actuelle, qui
s’étend de septembre 2009 à février
2010, prend des reliefs spéciaux en raison
de la grippe pandémique A H1N1.
En effet, le fait d’avoir la possibilité de
deux virus qui circulent rend cette campagne
particulièrement intéressante.
Y a-t-il un lien entre le vaccin contre la
grippe saisonnière et celui contre la
grippe porcine ?
Mohamed Hassar: Aucun. Ce qu’il faut
savoir, c’est que les vaccins contre la
grippe saisonnière ne protègent que
contre celle-ci et pas contre la grippe
H1N1. Donc, il va falloir faire les deux
vaccins pour se protéger contre les deux
virus. Pour le moment, l’Institut Pasteur
se concentre uniquement sur le vaccin
contre la grippe saisonnière. Quant au
vaccin contre la grippe porcine, il relève
de la compétence du ministère de la
Santé, qui centralise cette vaccination
comme dans tous les pays du monde.
Les doses de vaccin contre la grippe
saisonnière disponibles au Maroc sontelles
suffisantes ?
52 ❘ MAROC HEBDO INTERNATIONAL ❘ N° 857 Du 16 au 22 octobre 2009
Mohamed Hassar: La quantité de vaccins
introduits au Maroc est ridiculement
basse. Force est de constater qu’on n’a
pas encore pris conscience de la nécessité
de la vaccination contre la grippe saisonnière.
Les 550.000 doses dont Maroc dispose
seraient déjà totalement épuisées.
70.000 autres doses devraient être livrées
à notre pays par un autre laboratoire
pharmaceutique.
Croyez-vous que cette quantité de
vaccins va satisfaire la demande
nationale ?
Mohamed Hassar: Il est certain que cette
quantité est très insuffisante pour satisfaire
tous les besoins exprimés. Mais il
ne faut pas paniquer. Les sujets à risques
et ceux qui ont l’habitude de se faire vacciner
sont compris dans les 550.000
doses. Maintenant, s’il y a de nouvelles
personnes qui souhaitent se faire vacciner,
il faut faire une nouvelle commande
© Ph.DR
de vaccins. Aussi, une personne qui ne
présente pas de facteurs de risques
majeurs et dont l’âge est inférieur à 65
ans n’a pas totalement à s’inquiéter.
Car, même si elle est atteinte de grippe
saisonnière, elle peut récupérer en
deux ou trois jours, grâce à la prise de
médicaments à base de paracétamol.
Quelles sont justement ces personnes
qui présentent des facteurs de
risques?
Mohamed Hassar: Ce sont celles qui
sont atteints de maladies cardiovasculaires
et rénales, mais aussi les diabétiques
dont le diabète est jugé
déséquilibré. Ces gens-là, s’ils ne sont
pas vaccinés, peuvent avoir des complications
graves au cas où ils sont frappés
par la grippe saisonnière. Mais,
Dieu merci, depuis l’introduction de la
vaccination au Maroc, le taux de mortalité
parmi ces personnes à risques a fortement
chuté.
Pourquoi d’après vous la quantité de
vaccins importés par le Maroc est-il très
faible ?
Mohamed Hassar: Il faut dire que c’est la
responsabilité de tous, y compris le
citoyen marocain. Celui-ci n’a pas encore
intégré dans son esprit la nécessité de
cette vaccination. Certains croient même
qu’elle provoque le rhume. Or, tout le
monde sait que le vaccin contre la grippe
saisonnière ne protège pas contre le
rhume car ce n’est pas le même virus.
Par contre, je loue ici les efforts entrepris
par certaines mutuelles qui ont rendu
possible le remboursement du prix du
vaccin qui ne coûte que 75 dirhams.
Propos recueillis par
A.Amourag