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FoCUS<br />
Filière viandes <strong>rouges</strong><br />
La modernisation enfin en marche<br />
Longtemps simple corollaire de la production laitière, la filière viandes <strong>rouges</strong> a mis du<br />
temps à capter l’attention des pouvoirs publics. C’est chose faite depuis la signature d’un<br />
contrat-programme l’année dernière. Aujourd’hui, les projets d’unités intégrées et agrégées<br />
autour d’abattoirs privés prennent forme, le premier d’entre eux venant d’être inauguré.<br />
Pourtant, des efforts importants restent à faire afin de moderniser le secteur.<br />
L’élevage au Maroc joue un rôle<br />
socio-économique indubitable.<br />
De part sa contribution au<br />
Produit Intérieur Brut Agricole<br />
(PIBA) qui va jusqu’à 30%, près de<br />
1.100.000 foyers ruraux s’y intéressent.<br />
Pour les agriculteurs, notamment les<br />
petits, le bétail représente une trésorerie<br />
permanente pour le financement de leurs<br />
activités agricoles, un moyen d’épargne,<br />
de sécurisation contre les effets de la sécheresse<br />
et de réduction de l’exode rural.<br />
Etat des lieux :<br />
une production peu évolutive<br />
Basée quasi-exclusivement sur les<br />
espèces bovines, ovines et caprines, la<br />
production nationale de viandes <strong>rouges</strong><br />
s’appuie sur un cheptel qui compte 2,7<br />
millions de têtes de bovins, 16,8 millions<br />
d’ovins, 5,3 millions de caprins et<br />
180.000 de camelins, selon les statistiques<br />
de la Direction de l’Elevage du<br />
<strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> - N° 32 / Du 15 Avril au15 Mai 2011 32<br />
Ministère de l’Agriculture et des Pêches<br />
Maritimes de l’année 2005. Elle provient<br />
principalement de systèmes extensifs<br />
où l’alimentation animale est fondée sur<br />
la végétation spontanée et les produits<br />
agricoles dérivés. L’activité est donc<br />
sujette à des fluctuations annuelles et<br />
saisonnières en raison des variations des<br />
précipitations annuelles et des pénuries<br />
d’aliments. Tout au long des deux<br />
dernières décennies, la production des<br />
viandes <strong>rouges</strong> a noté un léger accroisse-<br />
ment (de 280.000 T<br />
en 1994 à 314.000 T<br />
en 2005 et 386.000 T<br />
en 2007), avec un<br />
taux de progression<br />
annuel de 2,4%.<br />
Cette augmentation<br />
s’explique essentiellement<br />
par l’amélioration<br />
du poids<br />
moyen carcasse,<br />
La rédaction<br />
passé de 153 à 188 kg pour les bovins<br />
et de 14 kg à 15 kg pour les ovins (entre<br />
1994 et 2005). Cette faible progression<br />
devra inciter les producteurs à redoubler<br />
d’effort pour atteindre l’objectif des<br />
540.000 T fixées par le Plan Maroc Vert<br />
à l’horizon 2020.<br />
Une consommation<br />
qui ne décolle pas<br />
Durant les 20 dernières années, la<br />
consommation des viandes <strong>rouges</strong> a<br />
enregistré une tendance à la stagnation<br />
autour de 11 kg/hab/an actuellement.<br />
Pour cause et durant cette même période,<br />
les prix à la consommation ont connu<br />
une augmentation de l’ordre de 2,6%<br />
par an. Parallèlement, la consommation<br />
des viandes blanches a plus que doublé<br />
(cf. tableau) et représente désormais<br />
plus de 50% de la consommation totale<br />
de viandes. Selon les professionnels,<br />
la principale cause est sans doute le<br />
faible pouvoir d’achat du consommateur<br />
marocain.<br />
L’abattage : le maillon faible<br />
Comme bon nombre de filières agroalimentaires,<br />
le secteur des viandes <strong>rouges</strong><br />
a souffert de nombreuses difficultés.<br />
Evolution de la consommation de viandes au Maroc<br />
(en kg/hab/an)<br />
1970 1980 1990 2000 2005<br />
Total 16,3 16,6 16,9 18,7 24,5<br />
dont viandes<br />
<strong>rouges</strong><br />
dont viandes<br />
blanches<br />
14,3<br />
(88%)<br />
2<br />
(12%)<br />
11,2<br />
(67%)<br />
5,5<br />
(33%)<br />
10,9<br />
(64%)<br />
6<br />
(36%)<br />
10,3<br />
(55%)<br />
8,4<br />
(45%)<br />
11,7<br />
(48%)<br />
12,8<br />
(52%)<br />
(Source : Direction de l’Elevage)