annonce Mbarek Fenniri, Président de l’ANOC. Cette association, créée en 1980 et regroupant 6.600 éleveurs, a réalisé de grands efforts sur la sélection génétique, la production et la qualité. Il s’agit maintenant de mieux valoriser les produits. « Aujourd’hui, nous nous tournons vers la commercialisation et la labellisation », affirme son Président. Qu’il s’agisse de l’agneau laiton, de l’agneau Sardi de R’hamna ou du chevreau de l’arganier, les projets de distinction des produits du terroir ne manquent pas. Du côté des bovins, la société Ranch Adarouch prévoit la labellisation de la viande « Bio Beef ». Pour accompagner toutes ces initiatives, plusieurs actions cadres sont prévues : centre de formation commun avec les filières avicoles et laitières à Aïn Jemmaa, travaux de recherche, parution d’un guide des bonnes pratiques, mise en place d’un système d’information des professionnels (données du marché, innovations technologiques…) et d’un salon annuel spécialisé, à l’image de ce qu’a réalisé la Fédération Interprofessionnelle du Secteur Avicole, etc. Du côté des pouvoirs publics, outre les aides financières, ils se sont engagés, via le contrat-programme, à accélérer la mise en place du système d’identification du cheptel, à promouvoir la consommation, la qualité et la labellisation et à mettre à niveau la réglementation obsolète (la plupart des textes datent de la première moitié du 20 ème siècle). Enfin, pour lutter contre le fléau n°1 de la filière – l’abattage non-conforme et l’abattage clandestin – différentes mesures sont prévues. Citons par exemple l’encouragement de la gestion déléguée d’au moins 12 abattoirs au secteur privé et l’obligation pour la restauration collective de s’approvisionner auprès d’abattoirs et ateliers de découpe agréés. D’ores et déjà, opérateurs et services publics travaillent main dans la main, à l’image de la semaine de sensibilisation sur les dangers de l’abattage clandestin organisée fin février. A cette occasion, une table-ronde a permis de faire ressortir plusieurs suggestions pratiques, notamment l’intensification des opérations de contrôle sur la région de Casablanca, où l’abattage clandestin est actif, limiter l’abattage dans les souks aux besoins des habitants locaux, l’organisation de campagnes de sensibilisation des consommateurs, etc. <strong>FOOD</strong> <strong>MAGAZINE</strong> - N° 32 / Du 15 Avril au15 Mai 2011 38 Le processus ne fait que commencer Tout semble donc en place pour que la filière viandes <strong>rouges</strong> tourne une nouvelle page de son histoire. Reste à concrétiser désormais tous ces ambitieux projets. « La filière est au début de sa modernisation. La prise de conscience de part et d’autre est présente, la loi sur la protection du consommateur est Bio Beef, premier abattoir privé et futur agrégateur Les Abattoirs Bio Beef, dont le promoteur est la société Ranch Adarouch, ont été inaugurés en mars 2011. Premier abattoir privé au Maroc, cette unité permettra à terme la production de 1.590 T de viandes bovines et ovines et a nécessité un investissement de 90 millions de Dirhams. Dans sa 1 ère phase, seuls les animaux provenant du Ranch Adarouch y sont abattus et découpés. Ensuite, une agrégation d’éleveurs de la région est prévue. Dans cette relation gagnant/ gagnant, « Bio Beef s’engage à assurer un encadrement technique. Une mutualisation d’achat et une aide à l’accès au bétail et au financement sont envisagés. Ainsi, l’opération d’engraissement aboutira à des produits traçables, de qualité supérieure, que Bio Beef s’engage à acquérir au prix des mercuriales viandes et au kilogramme, contrairement à la vente à la pièce où interfère l’intermédiaire au détriment de l’éleveur », précise M. Ouhelli, DG de Bio Beef. Aperçu de quelques projets en cours actionnée… Tous les ingrédients sont là pour promouvoir ce secteur générateur de richesses et d’emplois. Des efforts considérables sont attendus et le soutien de l’Etat dans cette phase est indispensable en attendant la loi sur l’interprofession, qui donnera les outils aux professionnels pour mieux promouvoir la filière », conclut le Président de la FIVIAR. · COPAG A l’origine du 1 er feed-lot au Maroc, la coopérative dispose depuis 2005 d’une unité d’engraissement de 12.000 têtes de bovins et investit actuellement dans une nouvelle phase : capacité de 10.000 têtes supplémentaires, abattoir et atelier de découpe, dont les travaux ont été lancés en janvier 2011. Le coût global du projet se monte à près de 100 millions de Dhs. L’objectif est de produire 3.000 T de viande par an. · Groupe Univers Génisses Inauguré par SM le Roi Mohamed VI en avril 2010, le projet d’Univers Génisses Elevages dans le Tadla est d’envergure : centre d’engraissement d’une capacité de 120.000 ovins et 8.400 bovins, unité d’aliments de bétail d’une capacité de 200 T/jour, abattoir d’une capacité de 7.000 T/an et salle de découpe, centre de formation, avec comme objectif à terme de regrouper 3.000 éleveurs agrégés. L’importation de taurillons de race bouchère pure à engraisser est également prévue. Pour valoriser la production, la société Univers Génisses <strong>Viandes</strong> disposera d’une unité de découpe et de transformation sur 2.500 m2 , dans la zone industrielle de Bouznika. L’investissement initial global est de 175 millions de Dhs. · ANOC L’association a pour projet la création d’une unité dans le Moyen-Atlas, gérée par l’ANOC et comprenant : une école de formation, une station de testage avec des béliers sélectionnés, un atelier d’engraissement et un abattoir.
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