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ANNEXES - DREAL Languedoc-Roussillon

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Référentiel Oiseaux – DIREN <strong>Languedoc</strong>-<strong>Roussillon</strong> Busard Saint Martin 3 / 4<br />

majoritairement les proies les plus abondantes, comme par<br />

exemple les campagnols lors des cycles de pullulation ou<br />

des passereaux, selon l’époque de l’année. Les nombreuses<br />

études menées sur son régime alimentaire révèlent un<br />

impact tout à fait anecdotique sur les populations de Perdrix<br />

rouges et grises (Tombal, 1982 ; Grafeuille, 1983-84 ; Robert<br />

et Royer, 1984 ; Clarke et Tombal, 1989 ; Chartier, 1991 ;<br />

Farcy, 1994 ; Maurel 1995a et 1995b).<br />

Reproduction. Le Busard Saint-Martin, à l’instar des autres<br />

représentants du genre Circus, niche et dort au sol. Les<br />

oiseaux se reproduisent généralement à l’âge de 2 ans mais<br />

en cas de forte abondance de proies, la reproduction dès le<br />

premier été n’est pas rare. A l’inverse, en cas de<br />

disponibilités alimentaires peu abondantes, seule une partie<br />

des couples se reproduit. Les couples sont essentiellement<br />

monogames et nichent de façon isolée. La ponte intervient<br />

fin avril. Le nid est rudimentaire ; c’est une simple coupe au<br />

sol, dissimulée dans une végétation herbacée touffue ou<br />

épineuse. Les pontes peuvent compter jusqu’à 6 œufs mais<br />

leur taille varie de manière importante suivant la qualité des<br />

milieux et l’abondance des proies. Il en est de même pour le<br />

nombre de jeunes à l’envol. L’incubation dure 30 jours et 32-<br />

36 jours supplémentaires sont nécessaires au poussin pour<br />

quitter le nid. La dispersion des jeunes s’effectue en juilletaoût.<br />

Migration et hivernage. Une partie de la population<br />

française est migratrice. En hiver, les oiseaux sédentaires<br />

sont rejoints par des migrateurs provenant d’Europe du<br />

Nord : Pays-Bas, Allemagne, Scandinavie. La population<br />

hivernante en France a été estimée entre 6 000 et 10 000<br />

individus dans les années 1990. En <strong>Languedoc</strong>-<strong>Roussillon</strong>,<br />

l’espèce peut-être observée en hiver dans les plaines<br />

viticoles et les marais littoraux. A cette époque, et lorsque<br />

les disponibilités alimentaires et les habitats le permettent,<br />

les hivernants tendent à se regrouper pour la nuit en dortoirs<br />

collectifs dans des milieux herbacés.<br />

Causes de déclin et menaces<br />

En hiver, la diminution continue des surfaces de prairies,<br />

friches et autres terres incultes au profit des zones<br />

urbanisées et des terres cultivées, par ailleurs labourées de<br />

plus en plus précocement, a considérablement réduit la<br />

surface de ses terrains de chasse et la disponibilité en sites<br />

de repos nocturne.<br />

La réaction de l’espèce au développement de parcs éoliens<br />

industriels n’est pas documentée mais les effets de ces<br />

aménagements sur l’espèce mériteraient d’être précisés.<br />

La nidification dans des parcelles de céréales rend les<br />

nichées du Busard Saint-Martin, comme celles du Busard<br />

cendré, sensibles au risque de destruction par les machines<br />

lors des moissons. Cependant, ses exigences écologiques<br />

plus souples en font une espèce moins vulnérable semble-til<br />

que son proche parent.<br />

Dans les landes, prairies et clairières, les pontes et les<br />

oisillons peuvent être prédatés par les sangliers, les petits<br />

carnivores (Renard, Fouine…) et les oiseaux (corvidés,<br />

autres oiseaux de proies,…).<br />

Consommateur occasionnel de proies telles que cailles et<br />

perdrix, le Busard Saint-Martin fait toujours l’objet de tirs et<br />

d’actes de destructions volontaires et illégaux de la part<br />

d’agriculteurs et de chasseurs.<br />

Enfin, l’espèce reste tributaire de certaines pratiques<br />

sylvicoles et agricoles dont l’évolution imprévisible pourrait<br />

conduire à une diminution de ses habitats de nidification<br />

(jeunes plantations après coupes rases, landes à genêts<br />

colonisant les terrains en déprise agricoles, évolution de<br />

l’assolement dans les zones de grandes cultures…).<br />

Mesures de conservation<br />

Comme pour le Busard cendré, la conservation de l’espèce<br />

nécessite la localisation des couples installés dans les<br />

cultures céréalières afin d’assurer la protection des nichées<br />

au moment des moissons.<br />

Le maintien des surfaces en herbe et la préservation des<br />

friches, jachères et autres terrains incultes sont des actions<br />

importantes à mettre en œuvre dans les zones de plaine.<br />

Elles impliquent un partenariat étroit avec le monde agricole<br />

et une politique réfléchie de gestion et d’aménagement du<br />

territoire. Concernant les JEFS (jachères Environnement et<br />

Faune Sauvage), le mélange «luzerne et graminées<br />

(dactyle)» fourni une densité et une hauteur qui sont<br />

favorables à la nidification du Busard cendré. Des<br />

nidifications dans ce couvert végétal ont déjà été constatées.<br />

La période d’implantation du couvert végétal est un élément<br />

important. Les busards reviennent de leur quartier<br />

d’hivernage vers la mi avril, ils doivent trouver à cette<br />

période le couvert végétal en place. L’implantation devra être<br />

effectuée avant l’hiver précédent cette date. Le fauchage ou<br />

broyage de la jachère devra se faire après le 31 août. Les<br />

jeunes busards peuvent encore se trouver au nid en août,<br />

suite à des couvées de remplacement ou à une installation<br />

tardive (Nature Midi-Pyrénées 2003).<br />

Dans les zones de moyenne montagne, la recherche des<br />

couples nicheurs est nécessaire afin de localiser les habitats<br />

de nidification : prairies, landes ou espaces ouverts intraforestiers<br />

(clairières, zones de chablis …) occupés chaque<br />

année avec une certaine fidélité.<br />

Ces sites de nidification doivent être associés à des habitats<br />

ouverts riches en proies, dont l’existence dépend le plus<br />

souvent du maintien d’activités agro-pastorales extensives.<br />

Localement, la tranquillité des nicheurs peut nécessiter<br />

l’information et la sensibilisation des exploitants<br />

(agriculteurs, forestiers…) voire la mise en place de<br />

périmètres de quiétude. La gestion de la fréquentation<br />

humaine aux abords des sites de nidification peut dans<br />

certains cas être nécessaire afin d’éviter le dérangement des<br />

nicheurs par les pratiquants de sports de plein air, les<br />

promeneurs, les chasseurs, les ramasseurs de<br />

champignons…

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