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La conservation de la diversité biologique dans les forêts ... - IUCN

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Le taux <strong>de</strong> déforestation <strong>dans</strong> <strong>les</strong> FTH varie d'un pays à l'autre, et on ne dispose pas encore <strong>de</strong><br />

données fiab<strong>les</strong>. Les chiffres disponib<strong>les</strong> fournis au tableau 1 sont <strong>de</strong>s estimations effectuées par <strong>la</strong><br />

FAO en 1980. Le rythme annuel <strong>de</strong> déforestation variait alors <strong>de</strong> 15.000 ha au Gabon à<br />

290.000 ha en Côte d'Ivoire. D'après <strong>les</strong> résultats préliminaires d'une évaluation plus précise<br />

actuellement entreprise par <strong>la</strong> FAO, <strong>la</strong> déforestation s'est accélérée au cours <strong>de</strong>s années quatre-vingt<br />

<strong>dans</strong> <strong>les</strong> pays rece<strong>la</strong>nt <strong>de</strong> vastes superficies <strong>de</strong> FTH, alors qu'elle a diminué <strong>dans</strong> <strong>les</strong> pays où il<br />

n'en reste plus beaucoup (par exemple <strong>la</strong> Côte d'Ivoire et le Ghana).<br />

L'agriculture itinérante et <strong>la</strong> conversion <strong>de</strong>s forêts naturel<strong>les</strong> en zones <strong>de</strong> cultures <strong>de</strong> rapport<br />

permanentes, que ce soit <strong>dans</strong> le cadre d'exploitations individuel<strong>les</strong> ou <strong>de</strong> projets industriels à<br />

gran<strong>de</strong> échelle, constituent <strong>les</strong> <strong>de</strong>ux principa<strong>les</strong> causes directes <strong>de</strong> <strong>la</strong> déforestation <strong>dans</strong> <strong>les</strong> FTH.<br />

Dans certains pays (par exemple en Côte d'Ivoire), ces <strong>de</strong>ux causes ont été aggravées par un<br />

processus d'appropriation <strong>de</strong>s terres, qui détruit plus <strong>de</strong> sols forestiers que n'en nécessite<br />

l'agriculture. L'importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> croissance démographique et <strong>de</strong>s mouvements <strong>de</strong> popu<strong>la</strong>tion <strong>dans</strong><br />

ces différents pays est à l'origine <strong>de</strong> ces causes directes <strong>de</strong> déforestation. Celle-ci est donc canalisée<br />

au p<strong>la</strong>n géographique et facilitée par le développement <strong>de</strong>s infrastructures <strong>de</strong> transport ainsi que par<br />

<strong>les</strong> activités d'exploitation forestière. Ces activités n'ont pas une influence directe sur le taux <strong>de</strong><br />

déforestation mais el<strong>les</strong> accélèrent le processus en ouvrant <strong>de</strong>s chemins qu'empruntent ensuite <strong>les</strong><br />

agriculteurs.<br />

On trouvera au tableau 1 une estimation <strong>de</strong> <strong>la</strong> couverture actuelle <strong>de</strong>s FTH, reprenant <strong>les</strong> chiffres<br />

fournis <strong>dans</strong> <strong>les</strong> rapports par pays. Presque nulle au Togo, cette couverture dépasse légèrement<br />

100 millions d'hectares au Zaïre. En termes re<strong>la</strong>tifs, <strong>la</strong> couverture <strong>de</strong>s FTH varie <strong>de</strong> presque 0% du<br />

territoire national au Togo à moins <strong>de</strong> 10% en Côte d'Ivoire et au Ghana, plus <strong>de</strong> 40% au<br />

Cameroun et au Zaïre, 65% au Congo et 86% au Gabon.<br />

Il reste <strong>de</strong>s FTH <strong>dans</strong> <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s régions où <strong>la</strong> diversité <strong>biologique</strong> est très élevée, mais<br />

confrontée à divers <strong>de</strong>grés <strong>de</strong> menaces. D'après <strong>la</strong> théorie <strong>de</strong>s "refuges forestiers", on dénombre<br />

trois "points chauds" en matière <strong>de</strong> biodiversité <strong>dans</strong> <strong>les</strong> pays examinés. Tout d'abord, le sud <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />

Côte d'Ivoire et du Ghana, où <strong>la</strong> biodiversité a diminué <strong>de</strong>puis que <strong>les</strong> <strong>de</strong>rnières FTH ont été<br />

fragmentées par l'empiétement <strong>de</strong> l'agriculture et dégradées par l'exploitation forestière.<br />

Deuxièmement, <strong>la</strong> partie occi<strong>de</strong>ntale du Cameroun, du Gabon et du Congo, où <strong>la</strong> biodiversité est<br />

menacée. Le Cameroun est confronté à <strong>de</strong>s problèmes semb<strong>la</strong>b<strong>les</strong> à ceux qui affectent <strong>la</strong> Côte<br />

d'Ivoire et le Ghana. Au Gabon et au Congo, <strong>la</strong> pression exercée par l'agriculture et l'impact <strong>de</strong><br />

l'exploitation forestière restent faib<strong>les</strong>. Troisièmement, <strong>la</strong> bordure orientale <strong>de</strong> <strong>la</strong> zone forestière<br />

<strong>de</strong>nse du Zaïre, où <strong>la</strong> biodiversité est menacée en raison <strong>de</strong> routes reliant <strong>la</strong> "dorsale du Kivu" au<br />

fleuve Zaïre, <strong>de</strong> l'exploitation minière et forestière et <strong>de</strong> l'agriculture.<br />

Statut <strong>de</strong>s aires protégées<br />

Un effort louable a été entrepris par <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s pays examinés pour établir <strong>de</strong>s aires protégées au<br />

sein <strong>de</strong>s FTH. Toutefois, <strong>les</strong> systèmes existants d'aires protégées ne sont pas suffisamment<br />

étendus et sont souvent mal gérés. Les aires protégées sont toutes c<strong>la</strong>ssées comme <strong>de</strong>s forêts<br />

domania<strong>les</strong> mais leur statut légal est très variable et el<strong>les</strong> bénéficient en fait <strong>de</strong> différents niveaux <strong>de</strong><br />

protection. On répartira ces aires en <strong>de</strong>ux principaux groupes: <strong>les</strong> aires totalement protégées et <strong>les</strong><br />

réserves fauniques. On examinera ci-après <strong>les</strong> caractéristiques <strong>de</strong> chaque groupe puis <strong>les</strong> problèmes<br />

communs en matière <strong>de</strong> <strong>conservation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité.<br />

Aires totalement protégées (ATP): <strong>La</strong> légis<strong>la</strong>tion re<strong>la</strong>tive aux ATP leur assure une protection<br />

totale, et il est vrai que, sur le terrain, ce sont <strong>les</strong> ATP qui sont le mieux protégées. Ces aires<br />

semblent donc présenter <strong>la</strong> meilleure sécurité contre l'empiétement <strong>de</strong>s popu<strong>la</strong>tions avoisinantes.<br />

On note cependant <strong>de</strong>s différences d'une aire à l'autre. On recense seize ATP <strong>dans</strong> <strong>les</strong> FTH <strong>de</strong>s<br />

pays examinés, dont neuf parcs nationaux (Korup au Cameroun, Azagny et Marahoué en Côte<br />

d'Ivoire, Nini-Suhien et Bia au Ghana, Kahuzi-Biega, Maiko, Salonga et Virunga au Zaïre), trois<br />

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