La conservation de la diversité biologique dans les forêts ... - IUCN
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Statut <strong>de</strong>s forêts situées en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s aires protégées<br />
On ne fait pour ainsi dire rien <strong>dans</strong> <strong>les</strong> forêts situées en <strong>de</strong>hors <strong>de</strong>s aires protégées pour favoriser <strong>la</strong><br />
<strong>conservation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité. Dans <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s pays, le domaine forestier permanent <strong>de</strong>stiné à<br />
<strong>de</strong>s utilisations multip<strong>les</strong> (c'est-à-dire <strong>les</strong> forêts domania<strong>les</strong> c<strong>la</strong>ssées autres que <strong>les</strong> ATP et <strong>les</strong> RF)<br />
reste limité et n'est même pas réellement géré pour <strong>la</strong> production <strong>de</strong> bois d'oeuvre; ce n'est que<br />
récemment que l'on y a accordé une attention à <strong>la</strong> biodiversité. <strong>La</strong> plupart <strong>de</strong>s FTH font toujours<br />
partie <strong>de</strong> ce que l'on appelle le "domaine protégé", qui n'est pas c<strong>la</strong>ssé et n'est en fait ni protégé ni<br />
géré. L'impact <strong>de</strong>s activités d'exploitation forestière sur <strong>la</strong> biodiversité dépend <strong>de</strong> l'intensité <strong>de</strong>s<br />
systèmes d'exploitation. L'impact <strong>de</strong> <strong>la</strong> chasse pour <strong>la</strong> vian<strong>de</strong> <strong>de</strong> brousse dépend <strong>de</strong>s <strong>de</strong>nsités <strong>de</strong><br />
popu<strong>la</strong>tion humaine. On examinera ci-après <strong>les</strong> caractéristiques <strong>de</strong>s forêts c<strong>la</strong>ssées <strong>de</strong>stinées à <strong>de</strong>s<br />
utilisations multip<strong>les</strong> et du domaine protégé, ainsi que <strong>de</strong>s considérations plus généra<strong>les</strong> sur<br />
l'impact <strong>de</strong> l'exploitation forestière sur <strong>les</strong> FTH.<br />
Forêts c<strong>la</strong>ssées (FC): Ce sont <strong>les</strong> forêts c<strong>la</strong>ssées autres que <strong>les</strong> aires protégées. El<strong>les</strong> ont été<br />
établies au sein <strong>de</strong>s FTH <strong>dans</strong> tous <strong>les</strong> pays examinés. Le statut légal <strong>de</strong> ces FC stipule qu'el<strong>les</strong><br />
sont inaliénab<strong>les</strong>, que <strong>les</strong> droits et utilisations traditionnels sont réglementés et que l'agriculture n'y<br />
est pas autorisée. Il y a toutefois <strong>de</strong>s exceptions à ces règ<strong>les</strong>, variab<strong>les</strong> d'un pays à l'autre.<br />
L'exploitation forestière relève directement <strong>de</strong> <strong>la</strong> responsabilité <strong>de</strong> l'administration forestière au<br />
Cameroun, au Congo, au Gabon et au Zaïre. En Côte d'Ivoire et au Ghana, ce sont <strong>de</strong>s<br />
concessionnaires privés qui exploitent <strong>les</strong> forêts.<br />
Ces FC ne couvrent une surface importante (au total près <strong>de</strong> 5 millions d'hectares) que <strong>dans</strong> <strong>les</strong><br />
pays où <strong>les</strong> FTH ont été (Côte d'Ivoire et Ghana) ou sont (Cameroun) réduites <strong>de</strong> manière<br />
dramatique par <strong>la</strong> déforestation. Les FC représentent 85% <strong>de</strong>s FTH restantes au Ghana. En Côte<br />
d'Ivoire, 60% <strong>de</strong>s FTH restantes sont situées <strong>dans</strong> <strong>de</strong>s FC. A quelques exceptions près, <strong>les</strong> FC du<br />
Cameroun n'occupent que <strong>de</strong> petites superficies et beaucoup d'entre el<strong>les</strong> sont soumises à un<br />
important empiétement. Ces FC sont essentiellement <strong>de</strong>s forêts <strong>de</strong> production. Hormis au Ghana,<br />
le critère <strong>de</strong> protection <strong>de</strong>s sols et <strong>de</strong>s ressources en eau a rarement été pris en considération lors du<br />
c<strong>la</strong>ssement <strong>de</strong> ces forêts.<br />
On pourrait citer quelques exemp<strong>les</strong> d'ATP (notamment Tai en Côte d'Ivoire et Korup au<br />
Cameroun) entourées <strong>de</strong> vastes FC servant <strong>de</strong> zones tampons. Toutefois, ces forêts n'ont<br />
généralement pas été c<strong>la</strong>ssées spécifiquement pour compléter et renforcer le rôle <strong>de</strong>s ATP et <strong>de</strong>s RF<br />
en matière <strong>de</strong> préservation <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité.<br />
Les FC ont une importance marginale au Congo, au Gabon et au Zaïre (où el<strong>les</strong> couvrent au total<br />
une superficie d'environ 0,5 million d'hectares). Des FC établies autrefois au Congo à <strong>de</strong>s fins <strong>de</strong><br />
protection ont été déc<strong>la</strong>ssées à <strong>la</strong> fin <strong>de</strong>s années soixante-dix. Au Gabon, <strong>les</strong> FC sont limitées à <strong>de</strong>s<br />
p<strong>la</strong>ntations artificiel<strong>les</strong>, et il semble que beaucoup parmi <strong>les</strong> FC établies au Zaïre n'existent que sur<br />
le papier.<br />
D'après <strong>les</strong> légis<strong>la</strong>tions en vigueur, <strong>de</strong>s inventaires <strong>de</strong>vraient être effectués <strong>dans</strong> <strong>les</strong> FC et <strong>de</strong>s p<strong>la</strong>ns<br />
<strong>de</strong> gestion mis en p<strong>la</strong>ce, obligations qui n'ont pour ainsi dire pas été satisfaites <strong>dans</strong> <strong>la</strong> plupart <strong>de</strong>s<br />
pays examinés. Des p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s FC sont en préparation au Ghana, sur <strong>la</strong> base<br />
d'inventaires forestiers traditionnels. S'ils ont pour objectif une production durable <strong>de</strong> bois<br />
d'oeuvre et d'autres produits, ils tiennent également compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> nécessité <strong>de</strong> protéger <strong>les</strong> sols et<br />
<strong>les</strong> ressources en eau. On n'a cependant pas réellement cherché à tenir compte <strong>de</strong>s valeurs<br />
<strong>biologique</strong>s <strong>de</strong>s forêts ni <strong>de</strong> l'importance <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>conservation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité. Dans le cadre <strong>de</strong> son<br />
récent programme pour le secteur forestier, <strong>la</strong> Côte d'Ivoire va très bientôt mettre en oeuvre <strong>de</strong>s<br />
p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong> gestion <strong>de</strong>s FC qui tiendront compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>conservation</strong> <strong>de</strong> <strong>la</strong> biodiversité. Des p<strong>la</strong>ns <strong>de</strong><br />
gestion efficaces ont été mis au point au Cameroun pour quelques FC (par exemple Deng-Deng),<br />
mais aucun d'entre eux n'a été approuvé et adopté. Ils ne tenaient pas compte <strong>de</strong> <strong>la</strong> <strong>conservation</strong> <strong>de</strong><br />
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