Quel management pour la societe de demain - Philosophie ...
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II.<br />
Proposition du bicaméralisme économique<br />
La thèse que je vous propose – et vous l’avez alimenté à profusion même s’il reste <strong>de</strong>s<br />
éléments sujets à controverse – est <strong>la</strong> suivante : <strong>la</strong> rationalité instrumentale ne suffit pas et<br />
sans cette secon<strong>de</strong> rationalité, l’entreprise fonctionne mal. Et si elle fonctionne quand même,<br />
elle est révé<strong>la</strong>trice <strong>de</strong> pathologies graves <strong>pour</strong> l’individu et <strong>pour</strong> le projet démocratique <strong>de</strong> <strong>la</strong><br />
société.<br />
Avec une formule pas tout à fait heureuse (car elle porte en elle <strong>de</strong> multiples significations),<br />
cette secon<strong>de</strong> rationalité, une rationalité politique (en référence à <strong>la</strong> nature politique du<br />
travail). La rationalité politique est animée par tous ceux qui engagent leur personne dans<br />
l’entreprise (et pas uniquement leur capital). Si l’on regar<strong>de</strong> les entreprises qui vont mal, on<br />
verra que <strong>la</strong> rationalité politique est niée, n’existe pas. Les sociétés qui se portent mieux ont<br />
pris en compte cette rationalité politique mais <strong>de</strong> manière informelle ou ponctuelle.<br />
Dans ma proposition, il s’agit d’instituer ceux Chambres <strong>pour</strong> gouverner conjointement<br />
l’entreprise : <strong>la</strong> Chambre du Capital (l’actuel C.A.) et <strong>la</strong> Chambre du Travail.<br />
L’enjeu est double : voir l’entreprise comme une institution et transformer notre conception.<br />
En combinant ces <strong>de</strong>ux Chambres, on <strong>pour</strong>ra avoir un gouvernement <strong>de</strong> l’entreprise digne<br />
<strong>de</strong> ce nom.<br />
A l’image <strong>de</strong> ce qui se fait dans <strong>la</strong> Chambre du Capital, l’assemblée générale <strong>de</strong>s travailleurs<br />
élit ses représentants à <strong>la</strong> Chambre du Travail. Un vote <strong>de</strong> confiance est effectué <strong>de</strong>s <strong>de</strong>ux<br />
côtés <strong>pour</strong> former le Comité exécutif. Celui-ci est responsable, a <strong>de</strong>s comptes à rendre<br />
<strong>de</strong>vant les <strong>de</strong>ux Chambres. Le top <strong>management</strong> ne doit plus seulement veiller aux intérêts<br />
<strong>de</strong>s actionnaires mais, aussi, à ceux <strong>de</strong>s travailleurs. Pour l’approbation d’une décision, une<br />
majorité dans les <strong>de</strong>ux Chambres est exigée. C’est une contrainte mais pas une anarchie<br />
<strong>pour</strong> autant (ce n‘est pas une démocratie participative) dans le sens où tout le mon<strong>de</strong><br />
déci<strong>de</strong>rait <strong>de</strong> tout à chaque instant et où le blocage permanent serait pratiqué.<br />
www.philosophie-<strong>management</strong>.com 115