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Quel management pour la societe de demain - Philosophie ...

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Celui qui m’a mis sur <strong>la</strong> piste <strong>de</strong> cette idée est l’ancien patron <strong>de</strong> TF1, Le Lay, qui a déc<strong>la</strong>ré,<br />

en substance : « Notre métier c’est <strong>de</strong> vendre aux annonceurs <strong>de</strong>s cerveaux ramollis et<br />

disponibles 38 . » En termes techniques, formels, c’est génial. Vous imaginez le choc par<br />

rapport à ce qu’on aurait pu attendre (« mon métier, c’est donner <strong>de</strong> l’information, <strong>de</strong><br />

produire <strong>de</strong>s programmes <strong>de</strong> qualité <strong>pour</strong> divertir, voire instruire les téléspectateurs ».) C’est<br />

un changement total <strong>de</strong> perspective.<br />

J’ai travaillé chez Veolia Eau. Je leur ai <strong>de</strong>mandé <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> leur métier mais sans utiliser<br />

les mots « eau », « distribution », « compteurs », etc. Par le plus grand <strong>de</strong>s hasards, j’avais<br />

dans l’assemblée, le petit-fils <strong>de</strong> Lacan. Il a annoncé : « La stratégie <strong>de</strong> Veolia dans 10 ans,<br />

c’est <strong>de</strong> libérer <strong>la</strong> femme dans le tiers-mon<strong>de</strong>. » Il ajoute : « Des millions <strong>de</strong> femmes passent<br />

beaucoup d’heures simplement à aller chercher <strong>de</strong> l’eau… Si l’on veut vraiment vendre et<br />

distribuer plus d’eau que jamais, on doit se tourner vers ce but. » Dans le groupe s’est créé<br />

une dynamique.<br />

<strong>Quel</strong>qu’un d’autre a dit « Oui et [le « oui et » est une clé <strong>de</strong> <strong>la</strong> créativité] », il paraît que dans<br />

beaucoup d’écoles du tiers-mon<strong>de</strong>, les filles ne s’y ren<strong>de</strong>nt plus parce qu’il n’y a plus <strong>de</strong><br />

toilettes. ». Une autre personne ajoute : « Les Talibans accélèrent <strong>la</strong> construction <strong>de</strong>s<br />

canalisations d’eau en Afghanistan <strong>pour</strong> empêcher les femmes d’aller à <strong>la</strong> fontaine. » Tout<br />

ça <strong>pour</strong> vous dire qu’il y a <strong>de</strong>s millions <strong>de</strong> regards possibles sur les choses et que quand on<br />

commence avec <strong>de</strong>s failles, que l’on gère bien <strong>la</strong> secon<strong>de</strong> partie, il peut se passer <strong>de</strong> belles<br />

choses.<br />

XIV. Conclusion : cadre <strong>de</strong> pensée et critères<br />

Il y a, en gros, <strong>de</strong>ux mo<strong>de</strong>s <strong>de</strong> pensée :<br />

- <strong>la</strong> divergence (c’est <strong>la</strong> déc<strong>la</strong>ration du petit-fils <strong>de</strong> Lacan). Elle ne respecte aucune règle,<br />

elle n’est même pas quantifiable. Elle est originale et en rupture.<br />

- La convergence. On prend les règles en conséquence.<br />

Je pose comme principe <strong>de</strong> <strong>la</strong> créativité que dans <strong>la</strong> divergence, tout est permis, y compris<br />

<strong>de</strong> trop penser. Mais <strong>la</strong> divergence n’est que <strong>la</strong> première partie. Dans mon <strong>de</strong>ssin <strong>de</strong>s<br />

marches, il y a <strong>de</strong>ux étapes :<br />

- J’ai une première partie du métier où l’on cherche l’originalité, le nouveau cadre. On<br />

pense à tout, <strong>la</strong> quantité est recommandée.<br />

- J’ai une <strong>de</strong>uxième partie où l’on passe <strong>de</strong> l’idée nouvelle à l’idée bonne.<br />

Idée bonne<br />

Idée nouvelle<br />

Idée ancienne<br />

38 La citation exacte est « Il y a beaucoup <strong>de</strong> façons <strong>de</strong> parler <strong>de</strong> <strong>la</strong> télévision. Mais dans une<br />

perspective ”business”, soyons réaliste : à <strong>la</strong> base, le métier <strong>de</strong> TF1, c’est d’ai<strong>de</strong>r Coca-Co<strong>la</strong>, par<br />

exemple, à vendre son produit (...). Or <strong>pour</strong> qu’un message publicitaire soit perçu, il faut que le<br />

cerveau du téléspectateur soit disponible. Nos émissions ont <strong>pour</strong> vocation <strong>de</strong> le rendre disponible :<br />

c’est-à-dire <strong>de</strong> le divertir, <strong>de</strong> le détendre <strong>pour</strong> le préparer entre <strong>de</strong>ux messages. Ce que nous vendons<br />

à Coca-Co<strong>la</strong>, c’est du temps <strong>de</strong> cerveau humain disponible (...). » Dépêche AFP du 9 juillet 04, reprise<br />

notamment par Libération (10-11/07/04) : " Patrick Le Lay, décerveleur ”<br />

www.philosophie-<strong>management</strong>.com 195

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