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Le monde de la recherche comprend encore aujourd’hui des représentants qui sont méfiants, voire<br />

défiants, à l’égard de l’Observatoire. Toute critique est bonne à prendre et, bien entendu, nous devons y<br />

porter une attention particulière.<br />

À partir de l’exemp<strong>le</strong> de l’artic<strong>le</strong> du Canard enchaîné du 13 juil<strong>le</strong>t 2011, on peut illustrer en quoi une<br />

critique peut manquer de bases. Il y est dit que l’Observatoire a été plus que discret sur la question du<br />

changement de mode d’enregistrement des plaintes pour escroqueries à la carte bancaire à tel point que<br />

<strong>le</strong> journal a cru bon de <strong>le</strong> qualifier d’« aveug<strong>le</strong> ». Or, depuis février 2010, tous <strong>le</strong>s bul<strong>le</strong>tins mensuels ont vu<br />

<strong>le</strong>ur contenu bou<strong>le</strong>versé par cette rupture statistique révélée en premier par l’Observatoire....<br />

Ces documents publics ont fait l’objet d’artic<strong>le</strong>s de presse explicites à la fois sur la rupture et sur<br />

l’organisme qui la relate. On peut renvoyer <strong>le</strong> <strong>le</strong>cteur, et <strong>le</strong>s journalistes, vers un artic<strong>le</strong> de septembre<br />

2010 du site « Rue 89 » qui précise que : « Un organisme public, l’Observatoire national de la délinquance et des réponses<br />

péna<strong>le</strong>s (ONDRP), signa<strong>le</strong> cette pratique depuis plus de six mois dans ses rapports mensuels. Celui de septembre 2010 évoque<br />

ainsi « un problème de continuité des règ<strong>le</strong>s d’enregistrement » 1 . Puis, en janvier 2011, lors de la conférence de<br />

presse sur <strong>le</strong>s crimes et délits enregistrés en 2010, l’ONDRP a rappelé, devant un parterre de journalistes,<br />

qu’il était impossib<strong>le</strong> de commenter l’évolution des escroqueries du fait, justement, de cette rupture dans<br />

<strong>le</strong>s pratiques d’enregistrement.<br />

On trouvera d’ail<strong>le</strong>urs dans <strong>le</strong> présent bul<strong>le</strong>tin de nouvel<strong>le</strong>s informations au sujet de l’enregistrement<br />

des plaintes pour escroquerie à la carte bancaire puisque l’Observatoire a pris connaissance de récents<br />

documents officiels transmis au cours de l’été aux juridictions péna<strong>le</strong>s, aux policiers et aux gendarmes qui<br />

reviennent, à nouveau, sur <strong>le</strong>s principes à appliquer face à une personne victime souhaitant déposer plainte.<br />

Il semb<strong>le</strong> donc uti<strong>le</strong>, à partir de trois exemp<strong>le</strong>s extraits du contenu du bul<strong>le</strong>tin mensuel (s’ajoutant à celui<br />

évoqué supra), de rappe<strong>le</strong>r en quoi l’action de l’Observatoire s’inscrit dans une démarche de statistique<br />

publique indépendante.<br />

1. Depuis janvier 2007, l’ONDRP et l’INSEE ont lancé ensemb<strong>le</strong> un dispositif d’enquêtes annuel<strong>le</strong>s de<br />

victimation, <strong>le</strong>s enquêtes « Cadre de vie et sécurité ». En novembre 2010, alors que l’Observatoire<br />

disposait des résultats de quatre enquêtes annuel<strong>le</strong>s, il a effectué dans son rapport annuel et pour<br />

<strong>le</strong>s atteintes <strong>le</strong> permettant, des comparaisons en tendance entre <strong>le</strong>s faits constatés par la police et la<br />

gendarmerie et <strong>le</strong>s déclarations de l’échantillon de ménages et de personnes interrogés par l’INSEE.<br />

Le contenu du bul<strong>le</strong>tin mensuel a été modifié début 2011 afin d’intégrer une synthèse des résultats<br />

des enquêtes de victimation publiés en novembre dernier (voir chapitre « comparaison en tendances des<br />

résultats des enquêtes “Cadre de vie et sécurité” et des statistiques sur <strong>le</strong>s faits constatés par la police et la gendarmerie<br />

sur la période 2006-2009 »).<br />

On trouve aussi un tab<strong>le</strong>au, <strong>le</strong> premier du bul<strong>le</strong>tin, qui comprend, pour <strong>le</strong>s atteintes abordées dans<br />

<strong>le</strong>s enquêtes « Cadre de vie et sécurité », l’estimation du taux de plainte, c’est-à-dire de la proportion<br />

de victimes qui portent plainte à la suite des atteintes subies.<br />

Ces taux précèdent <strong>le</strong>s statistiques sur <strong>le</strong>s faits constatés afin de rappe<strong>le</strong>r la caractéristique<br />

principa<strong>le</strong> des infractions avec victime : el<strong>le</strong>s concernent <strong>le</strong>s faits portés à la connaissance de la police<br />

et de la gendarmerie (par des plaintes), et ne doivent en aucun cas être confondues avec <strong>le</strong>s faits<br />

commis (l’ensemb<strong>le</strong> des atteintes subies par <strong>le</strong>s victimes). Pour certains types de vols ou de vio<strong>le</strong>nces<br />

moins de 20 % ou de 10 % des victimes déposent une plainte.<br />

2. La présentation des statistiques sur <strong>le</strong>s faits constatés s’effectue depuis 2004 selon une gril<strong>le</strong> d’analyse<br />

inédite à l’époque et qui a été validée unanimement par <strong>le</strong> Conseil d’orientation de l’Observatoire.<br />

El<strong>le</strong> est constituée d’indicateurs indépendants. Il s’agit de regroupements d’index d’infractions relatifs<br />

à différents phénomènes de délinquance dont <strong>le</strong>s variations dans <strong>le</strong> temps s’étudient séparément.<br />

L’ONDRP, dès sa création, a toujours considéré <strong>le</strong> total des faits constatés comme un indicateur<br />

statistique non pertinent. Il est composé de plaintes, mais aussi d’infractions révélées par <strong>le</strong>s<br />

services dont <strong>le</strong>s variations s’interprètent différemment. Ce choix permet aisément de distinguer la<br />

communication institutionnel<strong>le</strong> sur <strong>le</strong>s faits constatés (voir <strong>le</strong> document sur l’« évolution de l’activité des services<br />

de police et de gendarmerie » établi par <strong>le</strong> service d’information et de communication de la police nationa<strong>le</strong>, <strong>le</strong> SICOP) de<br />

<strong>le</strong>ur diffusion dans <strong>le</strong> cadre de la statistique publique.<br />

En février 2010, <strong>le</strong> ministère de l’Intérieur s’était d’ail<strong>le</strong>urs rangé à l’avis de l’ONDRP en publiant une<br />

circulaire généra<strong>le</strong> sur la nécessité d’appréhender <strong>le</strong>s crimes et délits enregistrés, non plus à travers<br />

un chiffre unique mais en utilisant des indicateurs distincts.<br />

On peut, de plus, évoquer une décision récente portant sur l’abandon de l’usage du total des faits<br />

constatés dans <strong>le</strong>s futures publications de la commission européenne sur la délinquance enregistrée<br />

par la police (et la gendarmerie) dans <strong>le</strong>s états membres. Cela montre que, dans ses choix,<br />

(1) Voir http://www.rue89.com/2010/09/20/carte-b<strong>le</strong>ue-<strong>le</strong>s-arnaques-en-hausse-<strong>le</strong>s-chiffres-en-baisse-167124<br />

© ONDRP – Criminalité et délinquance – Septembre 2011 2

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