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La contrefaçon des produits de luxe
Elisabeth PONSOLLE DES PORTES
Counterfeit luxury goods
L’expansionduphénomènedelacontrefaçondansle
monde atteint de manière spécifique l’industrie luxe.
Les marques françaises figurent parmi les marques les
pluscontrefaitesdansl’Unioneuropéenneenmatièrede
parfums, cosmétiques, de vêtements et d’accessoires.
Premièrevictimedelacontrefaçon, le secteurduluxea
mis en place une stratégiequiprivilégielaveile
législative, la co laboration avec les pouvoirs publics et
les acteurs économiques ainsi que la sensibilisation du
grandpublic. DanslecadredesaCommissionPouvoirs
Publics, le Comité Colbert gère plusieurs dossiers dont
celuideladéfensedelapropriété intelectuele. La lu te
contre la contrefaçon constitue l’un de ses objectifs
principaux.
Theglobalexpansionofthephenomenonofcounterfeitproducts, fake imitationsandcopies has particularly
a fectedtheluxurygoodsmarket. In EuropeanUnion, Frenchbrandsofperfumes, cosmetics, clothesand
accessoriesareamongsthosecopiedthemost. Theluxurygoodsindustryhas, therefore, reactedtothissituation
by adoptingastrategy whichprivilegeslegislativemonitoring, colaboratingwiththeauthoritiesandeconomic
actorsinvolved, andmakingthegeneralpublicawareoftheproblem. ThroughitsPublicAuthoritiesCommission
theColbertCommiteeisresponsibleforanumberofprojects, oneofwhichisprotectingIntelectualProperty
Rights. One of its main objects is thefight against counterfeiting, fake imitations and copies.
Photo Julio Pia ti
© Comite Colbert
ElisabethPonso le des Portes
Depuis2003, ElisabethPonso le desPortes estDéléguéegénéraleduComité Colbert, une associationcréée par
Jean-JacquesGuerlainquirassembleaujourd’hui75maisonsdeluxe. De 1986 à 1998, e a été Secrétaire
généraledel’ICOM (InternationalCouncilofMuseums). Entre1998et2003, e le futnomméeDirectricegénérale
del’UniondesFabricants, organisationdelobbyingindustrielutantpourladéfensedelapropriétéintelectuele.
E le y a crééleGlobalAntiCounterfeitingGroup (GACG) qu’e le présidait jusqu’en 2002.
La contrefaçon entre concurrence
et délinquance
Bertrand WARUSFEL
= ?
+
Certaines notions ont la particularité d'être approchées
de manière très différenciée, voire contrastée, par
plusieurs disciplines La contrefaçon est de ce les-là Vue
par les juristes comme une catégorie générique
regroupant les différentes atteintes aux droits de
propriété inte lectue le, e le est surtout étudiée par les
économistes comme l'une des variables impactant les
résultats commerciaux ou la propension à l'innovation
des entreprises, tandis qu'e le a fait depuis dix ans
une entrée remarquée dans le vocabulaire et les
préoccupations des criminologues, au titre des nouve les
formes de criminalité
Counterfeiting, fake imitations, copying: competition or crime
Certain notions have the particularity of being looked at in di ferent, even contrasted ways by di ferent disciplines.
Counterfeiting is one such example. The legal profession see it as a generic category, grouping together a whole
range of violations of inte lectual property rights. On the other hand economists see counterfeiting as one of the
important variables which have a negative impact on sales and the propensity for companies to innovate.
Furthermore, over the last ten years counterfeiting has occupied an ever larger place in the vocabulary and
preoccupations of criminologists, as a new form of crime.
Bertrand Warusfel
© Bibanesi -
Professeur à la faculté des sciences juridiques et politiques de l'Université de Li le 2. Ses travaux portent notamment
sur le droit de l'information et la propriété inte lectue le, la protection du secret et le cadre juridique du renseignement
et de l'inte ligence économique. Membre du comité de rédaction des Cahiers de la sécurité, il est également
avocat au ba reau de Paris.
Introduction à la sécurité économique
Gérard PARDINI
L
a sécuritééconomiqueconstitue
Enfin, livre témoigned’une
un conceptetunepratiquequi
préoccupationspécifiquepourles
ont connudenombreuses
PME. Ces dernières, qui ne bénéficient
difficultéspourémerger
ni moyensnidesrelaisd’in-
fluencedesgrandsgroupes, réclament
danslechampdespréoccupationsde
l’État.
une approcheciblée, la plus économe
possible et surtout extrêmement
Le méritedel’ouvrage de Gérard
pédagogique pour évitertoutrejet.
Pardini est de se nourrir de ce
Ainsiquel’écritGérardPardini, « les
constat sans pour autant s’y arrêter.
actionscolectives axées sur la sécurité
économiqueetadaptéesaux
élément primordial mais trop
PME nécessitent un important
Tout au contraire, il rappele un
souventoccultédansl’ensembledes
travail préparatoire d’expression des
discourssurlasécuritéglobaledes
besoins pour être acceptées et porter
organisations, qu’e le soient publiques
des fruits ».
ou privées. L’argument en question
est le suivant : la sécuritése situe au
Prenantactequelapremièreri-
chesse l’entreprise est l’information,
fondement même l’efficacité, de
la performancedelachaînede
laque le permetseulelaproductionde
valeur, en particulierdeceledes
connaissanceauprofitdel’innova-
et, donc, du développement, de
entreprises. Cette idée se révèle égalementextrêmementpertinentepourpoint
sur protection des secteurs la croissanceetdel’emploi, cet
En outre, l’auteurfaitégalementletion les pôlesdecompétitivité. Plus loin, sensiblesvialecontrôledesinvestis-
sements, dimensionessentieledeforcequelasécuritéd’unefirme
permetd’intégrerdifférentespréoc-toutepolitiqueindustrielerénovéeconditionneaujourd’huisapérennité
cupationspubliques, créer dans laqueles’inscritl’idéeprécé-etsacompétitivitéfaceàuneconcur-
synergiesréelesetdescolaborationsdemmentévoquée, à savoir rence mondialedeplusenplus
public/privé, bref donnerdusens
compétitivitédesentreprise s’indexe diversifiée et offensive.
ouvrage montreclairementetavec
l’approche « sécuritééconomique »
et une orientationstratégiqueau
aussisurlasécuritéetnonseulement
développement local.
sur coûts salariaux.
Angélique LAFONT
1 6 0
2009, Lavoisier,
122 p., 45 €
INHESJ,
Adjointe au ChefduDépartement
SécuritéÉconomique
Sécurité privée en France : réflexion
sur un secteur en pleine expansion
Jean-Jacques KONADJE
D
ans toute société démocratiquement organisée, de différents domaines et prend en compte la survei lance,
la sécurité a pendant longtemps fait partie le gardiennage, la protection, les vigiles, les maîtres-chiens,
des fonctions régaliennes de l’État. E le les gardes du corps, les convoyeurs armés, les opérateurs
apparaît comme le fondement de l’harmonie vidéo, les personnels de sûreté des aéroports ou des
galeries commerciales, les agents assurant la sécurité aux
abords des stades, des tribunaux, etc. Ces acteurs et
domaines peuvent être regroupés en deux types de biens.
D’un côté, il y a les biens dits substituables comme les
missions de survei lance et de prévention et de l’autre
côté, les biens dits complémentaires comme la survei lance
privée électronique et le transport de fonds.
permettant à chaque citoyen de s’épanouir, et
constitue le catalyseur du progrès co lectif et du
bonheur individuel. De Hobbes à Locke en passant par
Rousseau, la sécurité a toujours été perçue comme un
domaine exclusivement réservé à l’État qui en est le garant.
En France, depuis plus de deux décennies, face à l’émergence
du secteur de la sécurité privée, l’État change peu à peu
de stratégie tout en délégant progressivement désormais
une partie de ses pouvoirs de sécurité au privé. Dans le
cadre de la réorganisation de l’architecture générale de la
sécurité, Paris entend impliquer la sécurité privée dan sa
mission de sécurité co lective. La création d’une délégation
interministérie le à la sécurité privée et la récente nomination
du préfet hors cadre, Jean-Louis Blanchou, à la
tête de cette structure, traduisent la volonté manifeste de
l’État français de coopérer avec le secteur de la sécurité
privée. De te les initiatives ne vont pas sans susciter des
controverses, des débats et des inquiétudes dans l’opinion
publique française. Le présent articl est une réflexion sur
cette profession qui ne connaît pas la cris et avec laque le
l’État français doit désormais composer.
Un secteur hétérogène,
disparate et multiforme
En France, la sécurité privée est considérée comme un
secteur stratégique et sensible. Il regroupe différents acteurs
Le paysage de la sécurité privée en France se compose
de trois types d’entreprises. Nous avons d’abord les
grosses entreprises qui sont au nombre de 170. E les
représentent 3,5 % des entreprises, emploient 80 % des
effectifs et réalisent 75 % du chiffre d’affaires, avec une
très forte croissance. Chacune de ces grosses entreprises a
plus de 100 employés, et même plus de 500 pour 30 d’entre
e les. 1 Nous avons également les moyennes entreprises
qui sont environ 300 et représentent 6,6 % du marché de
la sécurité privée. E les ont entre 20 et 100 salariés et se
partagent 12,5 % du chiffre d’affaires du secteur de la
sécurité privée. Enfin, les entreprises privées estimées à
4 230 représentent 90 % du marché et emploient moins de
20 salariés. Parmi e les, plus de 60 % sont des travai leurs et
30 % ont entre 1 et 4 salariés, si bien que ces 90 % des
entreprises ne correspondent pas à 10 % des agents du
secteur. Selon L. Tournyol du Clos, « la stratégie de ces
petites entreprises est clairement ce le du moindre coût. A l’image
des « discounters » de grande distribution, l’o fre de sécurité y est
proposée au plus bas prix, en contrepartie d’une moindre qualité,
du faible salaire des agents, d’une prise de risques profe sionnels
importante, et d’un grand turn-over de ces entreprises ». 2
(1) Lo raine Tournyol du Clos, « Évolutions de l’o fre de la sécurité privé en France : une approche économique » in Revue
(2) Ibid.
internationale de criminologie et de police technique et scientifique, avril, 2006, N° 59:1, PP. 48-57.
4 6
9
Repères
Un nouveau paradigme pour l’étude des crises et de la résilience sociétale - Paul THÉRON ............. 141
Sécurité privée en France : réflexion sur un secteur en pleine expansion
Jean-Jacques KONADJE ...................................................................................................................................... 155
Se protéger sur Internet,
Conseils pour la vie en ligne
C
Xavier TANNIER
réé à la fin des années
le web est susceptibled’êtreutilisé
1960, Internet était à
par un moteurderecherche », une
l’origine un réseau
photographie ou un commentaire
reliantdesuniversités
que l’on préférait enfouiàjamais
américainesentreles.
peut se retrouver dans les premières
Depuislemilieudesannées1990
pages de résultatsd’unerecherche
lorsqu’ilfutrenduaccessibleau
lancéeparnotre (potentiel) employeur
grandpublic, Internetestdevenuun
par exemple. Une fois posté(e) sur le
formidable outil de communication
web, touteimageouécritestrelayé(e)
et d’accèsàlaconnaisance. Véritable
par d’innombrables canaux et sauvegardé(e)
pour un temps indéfini.
espace de liberté où chacunpeut
s’exprimer et naviguer à sa guise, il
S’il est doncaisédeseconstituerune
o fre égalementàtoutepersonne
mauvaiseréputation, il est en revanche
connectée, manière rapid et gratuite,
la po sibilité s’informer via
lorsqu’eleaétéécornée. Conserverle
les moteursderechercheetdese
2010, Eyroles,
contrôle notre vie privée et tout
très di ficile de rétablir son image
créer d’étendresonréseausocial
218 p., 16,90 €
particulièrementceledenosenfants
par le biais me sagerieélectro-
niqueouencoredesitestelFacebook.
des paramètres de confidentialité et
est alorsvivementconseilé : choix
Internet fait ainsi aujourd’hui partie électroniques(s), adre se IP,…) et cul-
(goûtsculturels, habitudede
(en accès et vente libre…) sur la toile
du contenuquel’onsouhaitemetre
aussibiendelavieprofessionneleturele que privée, rendant même consommation,…) en e fet notamment. D’autantplusquese
souventlafrontièreentrelesdeuxrecherchéesàdesfinspublicitaires.
créer des problèmespersonnelsou
imprécise. À ce titre, l’usagequel’on
Véritables mannes financières, nombre
ces donnéesconstituantnotreIl convient de réfléchir à deux fois
profe sionnelsn’estpasleseuldanger.
en fait doit être réfléchi à bien des
égards et « contrôler sa vi ligne, profilsontainsirevenduesentouteavantdepubliersurleNetafin
cela s’apprend ».
discrétion, par Googlenotamment,
d’éviter, particulier, d’être poursuivi
aux entreprisesquipeuventainsienjusticepourateinteàlavie privée
La multitude d’informations personnelesdiséminéesunpeupartoutInternetofreégalementaux
usurpa-
plagiatouencorepourincitationà
sur la toile a permisàcertainsdeteursd’identitésetpluslargementla commi sion d’activités i licites, et
mieux cibler leur publicité. Mais
à l’image, di famationouinjure,
s’enrichirlégalementouilégalement.
aux criminelsl’opportunitéd’arriverpluslargementdecauserunpréju-
plupart de nos faits et gestessurle
espions, la techniquedel’hame-
Web tracés et nos informations çonnage (phishing) encorelemon-
La se d’informations circulant
En e fet, l’auteurnousavertitquelaàleursfins. Deslogicielsmalveilantsdiceàautrui.
personnelescolectées. Reconstituer tage d’arnaques perme tent ainsi de sur web depuissesdébutsetla
la vie de quelqu’unestaujourd’huivoler des informations personne les diversitédesauteurs (institutions, en-
personnesprivées,…) doivent
facile les entreprisesl’ontbienqui serontrevenduesouutiliséesàtreprises, compris. Cesdiférentesdonnéesfontmauvaisescient.
égalementconduireàgarderune
ainsil’objetd’échangescommerciaux.
certainedistancequantàlaperti-
tives de nos identités administrative d’avoir consciencequ’InternetaLescontenusauvegardésurlesites
(nom, prénom, date de naissance, « unemémoired’éléphant ». Comme institutionnels, forums, blogs,
Les diversescaractéristiquesconstitu-
Il est en outreégalementimportantnenceetlavéracitédecesinformations.
adre se, sexe,…), numériques (adre se(s) « tout ce qui est en accèspublicsur
sagesélectroniquesouencore
1 6 2
L
Un nouveau paradigme pour l’étude
des crises et de la résilience sociétale
Paul THÉRON
a résilience sociétale… Le sujet est d’actualité : épisode Cet article présente le paradigme d’étude des crises et
neigeux du 8 décembre 2010, crise financière des deux de la résilience qui a émergé ces dernières années au cours
dernières années, canicule de 2003, révolution tunisienne
du 14 janvier 2011, puis égyptienne, lieu, il dre se un rapide panorama critique de quelques
de mon travail avec mes équipes et étudiants. En premier
inondations au Queensland,… Autant d’événements
qui ont précipité des communauté sociales et des crises. Ensuite, il présente deux cas – parmi d’autres – sur
approches méthodologiques utilisées pour étudier les
nations au bord du gou fre, quand ce ne fut pas… dedans. la base desquels le paradigme de la dynamique des crises
a été élaboré. Il présente dans un troisième temps les
La notion de résilience – sociétale qui plus est – reste définitions et le modèle de la dynamique des crises et de
confuse. Si tout le monde s’accorde désormai sur le fait la résilience qui ont résulté de ces études. Il en discute
que parler de résilience n’a de sens qu’en cas de choc ensuite les implications. Enfin, il propose une démarche
extrême, de crise, le concept est récent, surtout dans le d’analyse rétrospective (de retour d’expérience si l’on veut)
domaine de sciences politiques, de sciences du danger qui en a été extrapolée pour me tre à jour les mécanismes
et de sciences des organisations. Qu’est-ce qu’une crise ? de la cris et les re sorts de la résilience sociétale.
Quand est-on en crise ? Comment se développe-t-e le et
s’éteint-e le ? Quels sont ses e fets, et sur quoi et qui ?
Comment réagit-on aux crises ? Qui concourt à les surmonter
? En agi sant comment et sur quoi ? Avec quels
moyens ? Au débo té ou bien au terme d’une préparation
minutieuse ? Etre résilient, est-ce surmonter les événements
au moment de leur survenance ou bien est-ce se reconstruire
une fois l’orage pa sé ?…
Pou répondre à ces questions, et d’autres encore, nous
manquons d’abord de définitions claires. Et nous manquons
au si d’études approfondie sur la dynamique des crises et
de la réponse des acteurs, du citoyen, que la loi Bachelot
Quelques approches de l’étude
des crises et de la résilience
de 2004 place au centre de la réponse aux crises, et des
communautés sociales auxque les il appartient, à l’État
dans ses prérogatives, en passant par les co lectivités
territoriales, axées bien qu’insu fisamment encore, sur les
plans communaux de sauvegarde et les entreprises, les
opérateurs de services vitaux et les PME.
Il est donc nécessaire de mener de te les études
aujourd’hui pour mieux déterminer, dès demain, les meil-
a sez régulièrement fau ses et bien souven tendancieuses,
rarement scientifiques. L’opinion ainsi formatée pour la
ma se est dépourvue de perspective, nous livrant seulement
à l’ivre se immédiate, vite pa sée, a-historicisante.
Bachelard, dans la Formation de l’esprit scientifique,
présente la notion d’opinion comme un « presque pas pensé »,
un « tout juste perçu », une « intuition », subreptice et
poétique tout au mieux, qu’il oppose au jugement, c’està-dire
au fruit d’un travail procédant des connai sances
leures façons d’optimiser le rôle de l’État, d’impliquer
co lectivités territoriales et entreprises, et de préparer nos et du raisonnement.
concitoyens à l’éventualité de crises majeures aux e fets
potentie lement paralysants et dévastateurs pour notre pays, S’en tenir à l’opinion de tel ou tel commentateur ne
voire pour les pays voisins et nos partenaires extérieurs. su fit pas pour comprendre. Mais comment analyser ce
Les crise sont devenues l’un des objets favoris des médias,
et pour une bonne raison : e les sont une actualité peu
coûteuse, e les font directement écho à nos pa sions et
sont créatrices d’un certain plaisir, et beaucoup de gens
peuvent aisément s’en emparer pour faire valoir, quand
ce n’est leur personne, leurs croyances ou interprétations,
1 4 1
Notes de lecture
Introduction à la sécurité économique - Angelique LAFONT............................................................................ 160
La police scientifique et technique - Elsa GAUSSIN ............................................................................................ 161
Se protéger sur Internet - Angelique LE MAZOU .............................................................................................. 162
Garantir que le crime ne paie pas - Jocelyne KAN ............................................................................................. 163
retour
L’évaluation et la réparation
du préjudicenédesactesdecontrefaçon
et ses évolutions depuis la loi de 2007
Corinne CHAMPAGNER KATZ
Le préjudiceconstitueledommagecauséàautruipar
des actes, qu’ils soient volontaires ou involontaires.
S’ils recouvrent des situations très variées, les actes de
contrefaçonpeuventsedéfinirdemanièregénérale
comme toute utilisationd’undroitdepropriété
intelectuele (droitd’auteur, droitsdesartistes-interprètes,
marques, brevets, dessinsetmodèles, obtentionsvégétales,
etc.) nonautoriséeparletitulairedecedroit.
Par l’atteinte qu’ils portent droit propriété du
titulaire, les actesdecontrefaçoncausentnécessairement
un préjudice, dont la victimeestfondéeàdemander
réparationensolicitantnotammentdesdommageset
intérêts 1 .
© laurenthamels-Fotolia.com
Evaluatingandrepairingthedamagecausedbycounterfeiting
and its development since Law of 2007
Prejudicemeanstheharmorinjurythatresultsormayresultfromsomeaction, whethervoluntaryorinvoluntary.
Eventhoughcounterfeitingcancoverawiderangeofactivities, generalitcanbeconsideredasaclassicexample
of the non-authoriseduseofintelectualpropertyrights (copyright, performancerights, brands, trademarks,
patents, designs, models, plantvariety protections, etc.).
Counterfeit acts violate therightful owner's rights. They, therefore, causeprejudice. Consequentlythe
victimisjustifiedindemandingreparationandsolicitingdamages.
Corinne Champagner Katz
(1) « La réparationdupréjudiceenmatièredecontrefaçon », articlecoécritparCorinneChampagnerKatzetCharloteGalichet, Le tre
juridiqueduportaildespme, le 18 mai2010.
1 0 6
AvocatauBarreaudeParis. Spécialisteendroitdelapropriétéintelectuele. Consultanteeninteligence
économique. Auditricedela16 e sessionàl’InstitutNationaldesHautesÉtudesdeSécurité. LieutenantColonelde
la Réserve Citoyenne Gendarmerie Nationale.
La sécurité du produit
Nicolas KERBELLEC
© liusa - Fotolia.com
L’émergence de nouveaux acteurs importants pour
l’économie mondiale et l’arrivée en puissance du
commerce en ligne n’ont fait qu’accroitre la volonté et le
besoin de protectionnisme des entreprises Ce besoin
regroupe diverses problématiques qui ne sont pas toutes
dissociées les unes des autres La sécurité d’un produit, la
lutte contre les contrefaçons, la traçabilité, tous ces
qualificatifs très proches ne facilitent pas la vie des
entreprises qui souhaiteraient travai ler le sujet
Product security
New, important actors have emerged in the world economy. Internet commerce has arrived in force. These
factors have only increased the need, and desire for corporate protectionism. This situation reflects a number
of problems which are not a l dissociated from one another. Product security, the fight against counterfeiting and
traceability, are a l closely linked, essential activities, but they also create a growing burden for a responsible
company.
Nicolas Kerbellec
Docteur en chimie diplômé de l'INSA de RENNES, Nicolas Kerbe lec est le Président de la société OLNICA,
société spécialisée dans le marquage anti-contrefaçon des matériaux et produits
1 3 1
Réalités et perspectives du traitement
judiciaire de la contrefaçon
Alain GIRARDET
© Olivier Le Moal - Fotolia.com
1 6
La justicen'apasuntraitementunifiédelacontrefaçon.
Cela est notammentdûaufaitquecetermerecouvre
une grande diversité de situations. Les droits propriété
intelectueleencausepeuventêtretrèsdifférents
(marques, droitsd'auteur, modèles, brevets). Par ai leurs,
il fautdistinguerlacontrefaçon "crapuleuse", où l'atteinte
manifesteauxdroitsd'untiers vise à réaliserdesprofits
rapides et utilise souvent des voies clandestines, la
contrefaçon « concurrentie le » qui émerge entre entreprises
concurrentes qui opèrent sur le même marché et
qui se suivent "d'un peu trop près".
The realities and perspectives of judiciary towards counterfeiting
Thecourtsdonottreatcounterfeitinguniformly. Thisispredominantlybecausetheterm counterfeitingcovers
a wholerangeofactivities. Forexample, theintelectualpropertyrightsaffectedbycounterfeiting, involvesbrand
names, trademarks, copyrights, prototypes, modelsandpatents. It important, however, to distinguishbetween
«criminal» counterfeiting, orfakeimitationswherethemanifestinfringementofathirdparty'srightsistomakemoney
quickly, usualybyilicitmeans, andcounterfeitingorcopyingwhichcanbequalifiedmoreas «competitive». This
latterusualyinvolvesaconflictofinterestbetweentwocompaniesvyingfor thesameparticularmarket.
© Gi les Martin
Alain Girardet
Président de chambre à la Cour d'appel de Paris. Professeur associé à l'Université Paris 12.
Contrefaçon : un crime invisible
Mickaël R. ROUDAUT
Source : Le Figaro/Paul Delort
La contrefaçon, marché criminel sous-reporté et mal
évalué, poursuit sa mutation vers les produits de
consommation courante A mesure que le faux cible des
produits de tous les jours, il cherche à pénétrer le marché
licite de distribution Là, réside l'avenir de la lutte contre
le phénomène De fait, un véritable partenariat publicprivé
(cogestion) s'impose avec évidence
Counterfeiting: an invisible crime
Counterfeiting is a criminal activity which is underestimated and hardly reported in the media. Today it is in the
process of mutating towards the daily consumables sector. If such fake imitations are now targeting everyday
products, it means that they are looking to penetrate the legitimate distribution market. If this is the case,
however, it wi l provide us with an ideal opportunity to further the combat agains this phenomenon. To this end,
it is obvious that some form of joint, public-private partnership is required to succeed.
Mickaël R. Roudaut
Administrateur à la Direction Générale Affaires Intérieures de la Commission européenne Diplômé en droit
public, droit communautaire et en criminologie Chargé de cours à l'école des officiers de la Gendarmerie
nationale Conférencier aux Universités de Paris I Panthéon-Assas, d'Auvergne et de Strasbourg Notamment
auteur de « Marchés criminels – Un acteur global », PUF, mai 2010
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