Evaluation du Projet «Appui àla prévention et àla prise en charge ...
Evaluation du Projet «Appui àla prévention et àla prise en charge ...
Evaluation du Projet «Appui àla prévention et àla prise en charge ...
Create successful ePaper yourself
Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.
les coûts eux connaiss<strong>en</strong>t des hausses. Il égalem<strong>en</strong>t important d’insister ici sur le fait qu’il<br />
n’existe, à ce jour, aucune aide organisée <strong>et</strong> concertée aux femmes porteuses de fistules<br />
obstétricales, même si, certaines d’<strong>en</strong>tre elles ont pu bénéficier d’une aide ponctuelle de <strong>la</strong> part<br />
des organismes ou part<strong>en</strong>aires au développem<strong>en</strong>t tels que HCR, ASAPSU, ou <strong>en</strong>core<br />
d’organisations caritatives, le plus souv<strong>en</strong>t dans des contextes bi<strong>en</strong> particuliers.<br />
III.8) Stratégies d’actions pour une interv<strong>en</strong>tion <strong>en</strong> direction des femmes<br />
porteuses de fistules obstétricales<br />
Pour id<strong>en</strong>tifier les actions visant à lutter contre les fistules obstétricales, il a été demandé aux<br />
informateurs lors des discussions de groupes <strong>et</strong> des <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s indivi<strong>du</strong>els, de se prononcer sur<br />
les questions suivantes : (i) Pour éviter d’attraper c<strong>et</strong>te ma<strong>la</strong>die que devrait-on faire selon vous ?<br />
(ii) Que doit-on faire lorsque <strong>la</strong> femme est déjà atteinte de fistules (iii) De toutes ces actions,<br />
pouvez-vous établir un ordre de priorité ? Les réponses à ces questions ont été c<strong>la</strong>ssées par ordre<br />
d’importance :<br />
Action 1 : Actions accrues de s<strong>en</strong>sibilisation<br />
Il ressort globalem<strong>en</strong>t de l’analyse de toutes les discussions re<strong>la</strong>tives à c<strong>et</strong>te question que les<br />
stratégies à m<strong>et</strong>tre <strong>en</strong> œuvre se rapport<strong>en</strong>t d’abord à l’information, l’é<strong>du</strong>cation <strong>et</strong> à <strong>la</strong><br />
communication. En eff<strong>et</strong>, de façon récurr<strong>en</strong>te, les informateurs quels que soi<strong>en</strong>t le sexe, <strong>la</strong> zone<br />
d’<strong>en</strong>quête <strong>et</strong> <strong>la</strong> catégorie socioprofessionnelle (exciseuses, accoucheuses traditionnelles, leaders<br />
communautaires, tradipratici<strong>en</strong>s <strong>et</strong> prestataires de santé), sont unanimes sur le fait que les<br />
fistules obstétricales sont une pathologie méconnue des popu<strong>la</strong>tions <strong>en</strong> particulier celles <strong>du</strong><br />
milieu rural. De ce fait, elles doiv<strong>en</strong>t faire l’obj<strong>et</strong> d’information, d’é<strong>du</strong>cation <strong>et</strong> de<br />
s<strong>en</strong>sibilisation à grande échelle, à l’image de ce qui est fait dans le cas <strong>du</strong> VIH/SIDA. En eff<strong>et</strong>,<br />
<strong>la</strong> plupart des membres de <strong>la</strong> communauté (hommes <strong>et</strong> femmes), notamm<strong>en</strong>t les ex-exciseuses,<br />
les accoucheuses traditionnelles n’établiss<strong>en</strong>t pas de re<strong>la</strong>tion <strong>en</strong>tre les difficultés de<br />
l’accouchem<strong>en</strong>t <strong>et</strong> <strong>la</strong> surv<strong>en</strong>ue de <strong>la</strong> fistule. Par ailleurs, les informateurs p<strong>en</strong>s<strong>en</strong>t qu’il faudrait<br />
que lors des campagnes de s<strong>en</strong>sibilisation, l’acc<strong>en</strong>t soit mis sur les manifestations, les conditions<br />
de surv<strong>en</strong>ue de <strong>la</strong> ma<strong>la</strong>die <strong>et</strong> ses moy<strong>en</strong>s de prév<strong>en</strong>tion ou de guérison. C<strong>et</strong>te s<strong>en</strong>sibilisation doit<br />
viser aussi bi<strong>en</strong> les femmes que les hommes, part<strong>en</strong>aires des femmes <strong>et</strong> reconnus comme cibles<br />
secondaires. Ceci pourrait am<strong>en</strong>er ceux-ci à être tolérants vis-à-vis de leurs part<strong>en</strong>aires <strong>et</strong> à<br />
partager leur souffrance. Des propos recueillis dans quelques groupes focalisés <strong>et</strong> <strong>en</strong>tr<strong>et</strong>i<strong>en</strong>s<br />
indivi<strong>du</strong>els m<strong>et</strong>t<strong>en</strong>t c<strong>la</strong>irem<strong>en</strong>t <strong>en</strong> exergue ces préoccupations :<br />
« Il faut faire <strong>la</strong> s<strong>en</strong>sibilisation, il faut dire à tout le monde » (EI, accoucheuses traditionnelle,<br />
Ab<strong>en</strong>gourou).<br />
« Moi, je p<strong>en</strong>se que c’est <strong>la</strong> s<strong>en</strong>sibilisation. Je p<strong>en</strong>se qu’il faut s<strong>en</strong>sibiliser nos par<strong>en</strong>ts qui sont<br />
surtout dans les contrées loin de l’hôpital, <strong>du</strong> moins pour qu’ils vi<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t très tôt à l’hôpital »<br />
(EI, Médecin, Bouaké)<br />
« Il faut une s<strong>en</strong>sibilisation parce qu’il y a beaucoup d’ignorants sur c<strong>et</strong>te ma<strong>la</strong>die. On ne <strong>la</strong><br />
connaît pas. Si les femmes appr<strong>en</strong>n<strong>en</strong>t le danger, elles sauront qu’il faut aller à l’hôpital »<br />
(FGD, femmes, Abidjan).<br />
La s<strong>en</strong>sibilisation se prés<strong>en</strong>te alors comme <strong>la</strong> meilleure manière de faire connaître les fistules<br />
obstétricales par toutes les couches sociales, <strong>en</strong> particulier les femmes qui sont les premières<br />
33