18.11.2014 Views

Cytotoxiques : utilisation pratique - 3ème édition (2Mo) - CNHIM

Cytotoxiques : utilisation pratique - 3ème édition (2Mo) - CNHIM

Cytotoxiques : utilisation pratique - 3ème édition (2Mo) - CNHIM

SHOW MORE
SHOW LESS

Create successful ePaper yourself

Turn your PDF publications into a flip-book with our unique Google optimized e-Paper software.

Évaluation thérapeutique<br />

2. Origine des infections<br />

Les infections liées aux abords veineux centraux résultent<br />

le plus souvent de leur colonisation le long du trajet<br />

sous–cutané par la flore saprophyte au niveau de l'émergence<br />

cutanée. La colonisation du cathéter par sa lumière<br />

interne, depuis les sites de branchement, est également fréquente.<br />

Les bactéries viennent s'agréger à la surface du matériel<br />

d'autant plus facilement que certaines (staphylocoques coagulase<br />

négative) entraînent, à la surface interne, la formation<br />

d'une substance polysaccharidique (glycolyx ou slime).<br />

3. Diagnostic des infections<br />

Le diagnostic clinique des infections liées aux abords veineux<br />

centraux n'est pas aisé en l'absence de suppuration<br />

franche au point d'émergence cutanée. Il repose sur l'existence<br />

d'une inflammation douloureuse du trajet sous-cutané<br />

et/ou l'existence d'un syndrome fébrile inexpliqué par<br />

ailleurs et confirmé éventuellement par la découverte, à<br />

l'hémoculture, d'une bactériémie.<br />

L'affirmation de cette infection n'est obtenue qu'après mise<br />

en culture de l'extrémité du cathéter. Différentes techniques<br />

existent (Maki, Cleri, Scherertz...).<br />

Cette <strong>pratique</strong> nécessite l'ablation du cathéter qui, dans bien<br />

des cas, aurait pu être laissé en place puisque non infecté<br />

d'où l'intérêt de développer des techniques comme les<br />

hémocultures semi-quantitatives sur cathéter.<br />

4. Épidémiologie bactérienne<br />

Actuellement il semble que la majorité des infections documentées,<br />

liées aux abords veineux centraux sont dues aux<br />

Staphylocoques coagulase négatif (S. epidermidis surtout<br />

puis saprophyticus, hominis et hæmolyticus) qui peuvent<br />

être responsables de septicémies.<br />

Les autres germes les plus fréquemment rencontrés sont<br />

Staphylococcus aureus, les bactéries à Gram négatif en particulier<br />

: bacille pyocyanique et Acinetobacter, les Candida<br />

(species, tropicalis, krusei...). Il convient de remarquer également<br />

l'incidence et la gravité croissante des infections à<br />

Bacillus species et des infections polymicrobiennes.<br />

5. Attitudes thérapeutiques<br />

Dès qu'une infection liée au système d'administration centrale<br />

est suspectée, deux attitudes sont de règle :<br />

- instituer une antibiothérapie systématique empirique,<br />

- rechercher le germe et le foyer infectieux.<br />

<strong>Cytotoxiques</strong> : <strong>utilisation</strong> <strong>pratique</strong> 3 ème éd.<br />

Les autres gestes dépendent de la gravité de l'infection et<br />

amènent le médecin à s'interroger sur la nécessité du retrait<br />

du dispositif central. Le retrait du cathéter ne doit pas être<br />

systématique.<br />

En cas de choc septique, et en dehors de toute autre origine<br />

vraisemblable, le retrait du cathéter ne se discute pas. Il est<br />

accompagné d'une recherche bactériologique comme précédemment<br />

exposé et d'une mise sous antibiothérapie, particulièrement<br />

si le malade est aplasique.<br />

En dehors du choc septique, il est possible d'adopter la<br />

même attitude. Mais il peut être envisagé de changer le<br />

cathéter ou de le laisser en place sous contrôle d'une antibiothérapie<br />

systématique à large spectre. Cette attitude doit<br />

être réévaluée après 48 à 72 heures en fonction de l'état clinique<br />

du malade et des résultats bactériologiques.<br />

Si l'état infectieux s'améliore et si les cultures sont négatives,<br />

le cathéter peut être laissé en place, mais l'antibiothérapie<br />

doit être maintenue jusqu'à disparition de la fièvre et<br />

retour des neutrophiles à des chiffres acceptables.<br />

En cas de staphylocoque coagulase négatif, le retrait du<br />

cathéter ne se justifie que si l'état infectieux persiste malgré<br />

l'introduction d'une antibiothérapie adaptée associant, selon<br />

des combinaisons empiriques, différents antistaphylococciques<br />

(glycopeptides, rifampicine, fosfomycine, acide<br />

fusidique, fluoroquinolones...) et éventuellement des bêtalactamines<br />

à large spectre, voire des aminosides.<br />

Lorsque les infections sont causées par d'autres germes<br />

notamment Pseudomonas, levures, Bacillus, l'ablation est<br />

considérée comme l'attitude la plus sage associée à une<br />

antibiothérapie poursuivie 15 à 30 jours.<br />

Dans le cas où le dispositif d'administration central est<br />

maintenu en place, la technique du "verrou antibiotique" est<br />

souvent préconisée. Elle consiste à placer chaque jour dans<br />

la lumière du cathéter 2 ml de chlorure de sodium isotonique<br />

mélangé à un antibiotique aminosidique ou glycopeptidique<br />

à concentration suffisante (ex : 3 à 5 mg d'amikacine).<br />

Dans le cas des cathéters multilumières, le verrou<br />

doit être réalisé dans chacune d'entre elles.<br />

Malgré quelques complications toujours possibles, la technologie<br />

actuelle permet de dispenser aux malades leur chimiothérapie<br />

anticancéreuse à domicile ou en hospitalisation<br />

de jour sans les priver ou les éloigner trop longtemps de leur<br />

environnement familial, affectif ou professionnel, mais en<br />

les éloignant des germes hospitaliers sélectionnés et multirésistants.<br />

Le respect d’une technique appropriée d'injection doit permettre<br />

de prévenir le risque d’extravasation.<br />

Dossier 1998, XIX, 2-3<br />

36

Hooray! Your file is uploaded and ready to be published.

Saved successfully!

Ooh no, something went wrong!