Cytotoxiques : utilisation pratique - 3ème édition (2Mo) - CNHIM
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Évaluation thérapeutique<br />
* Cas particuliers<br />
— Leucémies aiguës myéloïdes<br />
L’<strong>utilisation</strong> des FCH dans cette indication n’est pas recommandée<br />
dans le cadre de l’AMM car l’administration de ces<br />
facteurs exposerait à un risque théorique de stimulation des<br />
clones leucémiques exprimant des récepteurs aux FCH.<br />
Depuis, plusieurs études randomisées ont été menées, montrant<br />
une diminution significative de la durée de la neutropénie<br />
lors de l’administration primaire de FCH après chimiothérapie<br />
d’induction.<br />
— Syndromes mélodysplasiques<br />
L’<strong>utilisation</strong> transitoire des FCH semble intéressante en cas<br />
de neutropénie profonde avec infections graves et/ou récurrentes.<br />
<strong>Cytotoxiques</strong> : <strong>utilisation</strong> <strong>pratique</strong> 3 ème éd.<br />
— Pédiatrie : les recommandations d’<strong>utilisation</strong> semblent<br />
être applicables aux enfants.<br />
* Recommandations <strong>pratique</strong>s<br />
— Les flacons de FCH sont à conserver entre + 2°C et<br />
+ 8°C, sans les congeler.<br />
— Ne pas agiter les flacons (risque de formation de mousse).<br />
— Ne pas conserver un flacon ouvert.<br />
MYÉLOTOXICITÉ (29)<br />
La toxicité hématologique est la plus précoce et la plus fréquente<br />
des toxicités aiguës des médicaments cytotoxiques.<br />
Son mécanisme en est univoque : destruction des cellules<br />
souches hématopoïétiques en voie de différenciation, alors<br />
que les cellules souches autorenouvelables sont épargnées.<br />
Cette toxicité sera donc le plus souvent réversible, non<br />
cumulative et dose-dépendante ; sauf pour les nitroso-urées<br />
(carmustine, lomustine, fotémustine), la mitomycine C, le<br />
busulfan et le carboplatine qui présentent des toxicités<br />
cumulatives, retardées et durables. L'association de plusieurs<br />
substances myélotoxiques majore la toxicité hématologique.<br />
Anémie<br />
L'atteinte de la lignée érythrocytaire est inconstante. Des<br />
signes de dysérythropoïèse, notamment une macrocytose<br />
sont souvent associées.<br />
Elle est définie par un taux d'hémoglobine pondérale inférieure<br />
à 11 g/dl chez la femme et 12 g/dl chez l'homme. Un<br />
taux de 10 g/dl doit le plus souvent être maintenu par transfusion<br />
de concentrés érythrocytaires ou de culots globulaires.<br />
Une transfusion de 2 culots globulaires (200-250 ml pour<br />
les unités adultes, 100-125 ml pour les enfants) par 24<br />
heures est entreprise dès que le taux d'hémoglobine devient<br />
inférieur à 8 g/dl. Elle devra suivre les règles de sécurité<br />
transfusionnelle : vérification du groupe sanguin au chevet<br />
du malade, surveillance tensionnelle, thermique, clinique<br />
stricte tout au long de la transfusion, une numération de<br />
contrôle sera effectuée en fin de transfusion afin de vérifier<br />
son efficacité.<br />
Dossier 1998, XIX, 2-3<br />
50<br />
Certains concentrés peuvent avoir des caractéristiques particulières<br />
en fonction d'indications spécifiques : appauvris<br />
en leucocytes, déleucocytés, déplasmatisés, phénotypés,<br />
irradiés et/ou ayant subi une recherche de Cytomégalovirus.<br />
L'anémie apparaît le plus souvent tardivement après plusieurs<br />
semaines de traitement. Elle est d'installation progressive<br />
et souvent bien supportée.<br />
Des anémies causées par une hémolyse aiguë sont plus<br />
rares et témoignent d'une toxicité spécifique de 2 agents<br />
anticancéreux :<br />
- l’elliptinium responsable de l’apparition d'anticorps antielliptinium.<br />
Toxicité fréquente (40 %) en cas de schéma<br />
d'administration hebdomadaire,<br />
- la mitomycine C responsable de micro-angiopathie<br />
thrombotique après administration systémique, et d’une<br />
hémolyse intravasculaire apparaissant à des doses cumulatives<br />
de 60 mg/m 2 .<br />
Les sels de platine peuvent, par leur toxicité rénale, provoquer<br />
une anémie. Le traitement préventif ou curatif par un<br />
facteur de croissance de la lignée érythrocytaire, l’érythropoïétine<br />
(EPREX®, RECORMON®), est possible.<br />
Il doit être administré dès le début de la chimiothérapie, si<br />
le taux d’hémoglobine est inférieur à 11 g/dl, à la dose initiale<br />
de 450 UI/kg/semaine (en 3 à 7 injections par semaine<br />
par voie SC), jusqu’à 3 semaines après l’arrêt des cures.<br />
Une adaptation posologique est possible :<br />
- si la réponse est majeure (augmentation du taux d’hémoglobine<br />
> 2 g/dl), la posologie sera diminuée de moitié,<br />
- si le taux d’hémoglobine atteint 14 g/dl, il faut arrêter le<br />
traitement et ne le reprendre à demi dose qu’à partir de 12 g/dl.