1uldQeY

Le Tamil Nadu
Dossier
diversité de sa population d’un point de
vue ethnique, linguistique, et culturel.
Les populations tribales d’origine
(répertoriées comme scheduled
tribes), réparties en dix-neuf groupes
ethniques, constituent aujourd’hui
environ 31% de la population. La
majorité des tribus est constituée de
Tripuris. Les autres tribus aborigènes
sont les Reang, Jamatia, Noatia, Lusai,
Uchai, Chaimal, Halam, Kukis, Garos,
Mog et Chakma. D’autres tribus, les Bill,
Munda, Orang, Santal, Lepcha, Khasia,
Bhutias sont arrivées plus tard pour des
raisons économiques, notamment au
début du XXe siècle pour travailler dans
les plantations de thé.
La langue principale des tribus est
le kokborok (ou kakbarak), ou tripuri.
Elle appartient à la branche Bodo
des langues tibéto-birmanes. Huit
communautés sur les 19 la parlent,
ou des langues apparentées. D’autres
communautés continuent de parler
leur propre langue.
Tout comme les Bengalis, la
plupart des tribus du Tripura pratique
l’hindouisme, mais d’autres tribus
observent d’autres religions. Ainsi
les Lusai-Kukis sont principalement
chrétiens, et les Chakmas et les
Mogs pratiquent le bouddhisme.
Ces derniers, venus des collines de
Chittagong, au Bangladesh, ont gardé
leur langue (du même nom) et leur
culture très spécifiques. Les tribus
vénèrent plusieurs dieux de la fertilité,
comme Lam-Pra (la double déité du
ciel et de la mer), Mailu-ma (la déesse
du maïs, identifiée à Lakshmi), Khuluma
(la déesse du coton), et Burha-cha
(le dieu de la guérison).
Les habitants n’appartenant pas
à des tribus sont principalement des
Bengalis de religion hindoue.
Les différentes communautés ont
souvent adopté les fêtes les unes des
autres, au-delà des barrières de la
langue et de l’héritage culturel. Ainsi
les Bengalis se sont appropriés le
festival Chaturdash Debta, célébré par
les tribus au mois de juillet, alors que
ces derniers participent joyeusement
aux fêtes associées à la Durga Puja
hindoue.
Le mélange des cultures et religions
se retrouve au niveau de l’artisanat,
principalement les confections en
bambou et les tissages, reconnus pour
leur grande qualité.
Alphabétisation et éducation
Une des particularités du Tripura
est son exceptionnelle réussite au
niveau de l’alphabétisation. Au
dernier recensement de 2011 son
pourcentage était de 87,8 %, ce qui le
place en troisième position au niveau
national (la moyenne est de 74%),
derrière le Mizoram voisin. L’année
dernière, une étude a relevé le chiffre,
annonçant un taux de 94,6%, ce
qui le met en tête au niveau indien,
passant cette fois devant le Kerala
Le Palais sur l’eau de Neermahal
(93,9%). Ceci est dû à des initiatives
administratives et politiques veillant
à ce qu’aucun enfant ne soit laissé
en dehors du système éducatif. Le
gouvernement a également amélioré
l’infrastructure de l’éducation. Il
souhaite à présent tirer parti de cette
réussite pour développer le secteur
des technologies de l’information (IT).
Il est d’ores et déjà considéré comme
la seconde meilleure destination au
niveau de l’IT dans le nord-est après
Guwahati (Assam). Un succès dû
à son bon réseau d’établissements
d’enseignement sup-érieur, qui ont
permis d’augmenter considérablement
sa main-d’oeuvre formée. Un Software
Technology Park est par ailleurs en
cours de développement à Agartala.
Attirer les investissements
Très désireux d’attirer les
investissements indiens et étrangers,
l’Etat développe les infrastructures. Il
est pour l’instant connecté au reste
de l’Inde par une route principale,
qui passe par l’Assam, le Meghalaya,
de nouveau l’Assam, pour rejoindre
le nord du Bengale occidental et
Kolkata. Dans sa zone industrielle
de Bodhjungnagar, dans la banlieue
d’Agartala, de nouveaux parcs
industriels consacrés à l’alimentation,
ou encore au bambou sont parmi les
derniers projets en cours. n
Gaëlle Gicquel
Nouvelles De L’Inde
juillet-août 2014
23