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audit du genre dans les politiques et programmes energetiques

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S’agissant de la consommation en gaz butane au Sénégal, celle-ci a connu une évolution plus<br />

que satisfaisante. En eff<strong>et</strong>, toutes <strong>les</strong> enquêtes de consommation montrent que le gaz butane<br />

est le combustible-roi des ménages sénégalais (plus particulièrement <strong>les</strong> populations urbaines<br />

<strong>et</strong> même <strong>les</strong> ruraux souhaitent se m<strong>et</strong>tre au gaz butane). Ainsi, on peut constater que depuis<br />

1974, date d’initialisation de la politique de généralisation de l’utilisation <strong>du</strong> gaz butane<br />

comme combustible de cuisson que ce pro<strong>du</strong>it est utilisé en lieu <strong>et</strong> place ou en complément au<br />

charbon de bois <strong>et</strong> au bois de chauffe.<br />

Conçue au départ comme une stratégie destinée à ré<strong>du</strong>ire sensiblement la pression sur <strong>les</strong><br />

ressources ligneuses en agissant sur la demande en charbon de bois, la politique de<br />

« butanisation » visait en premier <strong>les</strong> citadins gros consommateurs de charbon de bois. Toutes<br />

<strong>les</strong> enquêtes confirment que le gaz butane est essentiellement un fait urbain. Ainsi donc, c<strong>et</strong>te<br />

politique ne concernait ni directement ni véritablement <strong>les</strong> populations vivant en milieu rural<br />

recourant au bois de chauffe pour leurs besoins en cuisson.<br />

De 1986 date d’institutionnalisation de la subvention à 1996, la part des zones rura<strong>les</strong> <strong>dans</strong> la<br />

consommation de butane n’a cessé de diminuer (de 14% à 7%). C’est ainsi qu’on peut noter<br />

que « le gaz butane n’a pas pénétré le monde rural ».<br />

C<strong>et</strong>te faible proportion des zones rura<strong>les</strong> <strong>dans</strong> la consommation nationale en gaz butane<br />

s’explique d’une part par le faible pouvoir d’achat des ménages ruraux <strong>et</strong> d’autre part par le<br />

prix élevé <strong>du</strong> gaz (depuis la dévaluation en 1994 où le prix <strong>du</strong> gaz subventionné passe de 120<br />

F CFA à 158 F CFA/kg jusqu’à nos jours où le kg de gaz subventionné est de 417)<br />

contrairement à ses concurrents (bois de chauffe collecté aux alentours des champs <strong>et</strong> des<br />

villages ou <strong>dans</strong> <strong>les</strong> forêts avoisinantes) qui ne nécessitent qu’une modique mobilisation<br />

financière.<br />

Une des contraintes à laquelle sont confrontées <strong>les</strong> populations rura<strong>les</strong> pour l’« abonnement »<br />

au gaz butane comme énergie de cuisson est l’importance de la somme à mobiliser pour,<br />

d’une part acquérir le premier équipement (condition sine qua none) <strong>et</strong> d’autre part la<br />

consistance <strong>du</strong> prix de la recharge de gaz. En juill<strong>et</strong> 2007, la recharge de 6 kg en milieu rural<br />

se situait aux alentours de 3 400 F CFA tandis qu’avec 2 500 F CFA à Dakar le citadin peut<br />

avoir la même recharge.<br />

L’analyse des différentes <strong>politiques</strong> énergétiques montre que cel<strong>les</strong>-ci se sont souvent<br />

adaptées à des situations conjoncturel<strong>les</strong> pour répondre aux besoins immédiats<br />

d’approvisionnement <strong>et</strong> d’offre sans tenir compte de considérations spécifiques sur <strong>les</strong> besoins<br />

des groupes sociaux. En d’autres termes, <strong>les</strong> <strong>politiques</strong> énergétiques conçues <strong>et</strong> mises en<br />

œuvre ont plus ou moins été aveug<strong>les</strong> en <strong>genre</strong>, même si certains <strong>programmes</strong> ou proj<strong>et</strong>s ont<br />

eu des impacts positifs sur <strong>les</strong> femmes, notamment la butanisation <strong>et</strong> la diffusion de foyers<br />

améliorés aussi bien en milieu urbain qu’en milieu rural.<br />

Ainsi, <strong>les</strong> besoins énergétiques des femmes sont encore sous la dépendance d’un certain<br />

nombre de facteurs qui expliquent encore l’usage restrictif <strong>du</strong> gaz butane, le manque d’accès à<br />

des services énergétiques appropriés, l’implication encore faible <strong>dans</strong> <strong>les</strong> secteurs créateurs de<br />

richesse <strong>et</strong> <strong>dans</strong> <strong>les</strong> instances de décision.<br />

Cependant, avec la dimension <strong>genre</strong> qui est de plus en plus pensée au niveau des autorités<br />

<strong>politiques</strong> <strong>et</strong> l’élaboration en cours d’une nouvelle L<strong>et</strong>tre de Politique Energétique, l’on ose<br />

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