audit du genre dans les politiques et programmes energetiques

iv. Maintien du rythme de la demande en gaz malgré la dévaluation qui a entraîné une
hausse de plus de 31% du prix ;
v. Avec les premières baisses de la subvention (donc hausse du prix) et les mesures de
blocage du prix, le rythme d’évolution s’infléchit mais les ventes sont toujours en
progression.
Malgré ces performances du gaz butane, on constate que plus de 80% de sa consommation est
le fait des ménages urbains de Dakar et Thiès essentiellement.
La consommation de gaz butane : un fait essentiellement urbain
Conçue au départ comme une stratégie destinée réduire sensiblement la pression sur les
ressources ligneuses en agissant sur la demande en charbon de bois, la politique de
« butanisation » visait en premier les citadins gros consommateurs de charbon de bois. Toutes
les enquêtes confirment que le gaz butane est essentiellement un fait urbain. Ainsi donc, cette
politique ne concernait ni directement ni véritablement les populations vivant en milieu rural
recourrant au bois de chauffe pour leurs besoins en cuisson.
Tableau 1 : Consommation de gaz butane selon la résidence
Consommation de gaz butane selon la résidence (urbaine et rurale)
Zones / Enquêtes ESMAP 1987 DE/ABF 1992 DE/SEMIS 1996
tonnes % tonnes % tonnes %
Dakar 9 400 65 25 000 62 54 734 80
Grandes villes 2 100 15 5 300 13 6 714 10
Villes secondaires 900 6 4 200 10 2 127 3
Zones rurales 2 000 14 6 000 15 4 844 7
Sénégal 14 400 100 40 500 100 68 420 100
compilations des résultats des enquêtes Esmap, ABF/DE et Semis/DE
Ce tableau confirme de façon incontestable que la consommation de butane est un fait urbain
très prononcé. En effet, de 1986 date d’institutionnalisation de la subvention à 1996, la part
des zones rurales dans la consommation de butane n’a cessé de diminuer (de 14% à 7%).
C’est ainsi qu’on peut noter que « le gaz butane n’a pas pénétré le monde rural » 7 .
Cette faible proportion des zones rurales dans la consommation nationale en gaz butane
s’explique d’une part par le faible pouvoir d’achat des ménages ruraux et d’autre part par le
prix élevé du gaz (depuis la dévaluation en 1994 où le prix du gaz subventionné passe de 120
F CFA à 158 F CFA/kg jusqu’à nos jours où le kg de gaz subventionné est de 417 F CFA)
contrairement à ses concurrents (bois de chauffe collecté aux alentours des champs et des
villages ou dans les forêts avoisinantes) qui ne nécessitent qu’une modique mobilisation
financière.
La principale contrainte à laquelle sont confrontées les populations rurales pour l’
« abonnement » au gaz butane comme énergie de cuisson est l’importance de la somme à
7 Document préparatoire à la réunion sectorielle sur l’énergie – Rapport principal – Octobre 1991, page
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