audit du genre dans les politiques et programmes energetiques

ainsi que les différences qui en résultent au niveau des contraintes, besoins et priorités
serviront de principe d’orientation à toutes les composantes des stratégies retenues ».
2.2. Energie et activités de production des femmes
La faiblesse des revenus des femmes est aussi le résultat des disparités à l’accès au travail
rémunéré et à l’emploi, mais aussi d’une plus faible productivité des femmes car, leurs rôles
et responsabilités sociales leurs laissent peu de temps à consacrer aux activités rémunérées.
Les activités productives non rémunérées (soins, travail domestique et travail communautaire)
occupent une partie importante du budget temps des femmes. Faute d’une prise en compte
correcte des activités des femmes, il existe peu ou pas d’investissements dans les secteurs où
elles se trouvent, et l’absence de progrès qui s’ensuit constitue un obstacle à la réduction de la
pauvreté.
L’énergie constitue une dimension importante du développement, en tant que facteur de
production qui affecte directement le travail des hommes et des femmes et leur productivité.
Dans le diagnostic de la pauvreté, il est mis en évidence que la pauvreté en milieu rural est
fortement corrélée au déficit en services énergétiques, car l’approvisionnement en eau, la
mouture de céréales pour l’alimentation, la recherche du bois de chauffe pour la cuisson, qui
sont autant de tâches dévolues aux femmes, s’exécutent encore à l’aide de la force physique
sur la base d’instruments rudimentaires. Ces exercices constituent autant de contraintes
physiques et de pertes de temps, maintenant, d’un côté, les jeunes filles hors des circuits
d’éducation et de l’autre, la femme rurale dans une trajectoire de pauvreté absolue.
En effet, faute de services énergétiques adéquats, les femmes sont occupées durant de longues
heures à l’exécution de tâches harassantes à grande consommation d’énergie métabolique 10
(décorticage, pilage, transport de produits, etc.) au détriment de tâches plus productives
pouvant être comptabilisés et influant positivement sur l’évolution de la croissance
économique nationale.
En somme, il apparaît que l’énergie est un secteur stratégique qui tire beaucoup de secteurs de
l’économie nationale (agriculture, élevage, pêche, infrastructures, etc.) et contribue également
à l’amélioration de la qualité des services sociaux.
Le secteur agricole
Au Sénégal, les femmes ne détiennent que 13,4% des parcelles mais elles sont confrontées à
des problèmes d’accès aux facteurs de production et aux intrants. Pour exemple, elles ne sont
que 11% à avoir accès aux adductions d’eau contre 88,2% chez les hommes.
Les femmes n’ont pas accès au même titre que les hommes à la terre ou au matériel agricole
ou de pêche, ainsi qu’aux conseils des agents d’agriculture qui ne s’adressent qu’aux hommes
et non au producteur et/ou à la productrice. En outre, l’essentiel des activités agricoles repose
sur les femmes qui les exécutent de manière rudimentaire, faute d’énergie et d’équipements
appropriées.
10 Energie métabolique est également appelée énergie humaine car fournie la force physique
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