audit du genre dans les politiques et programmes energetiques

espérer que les besoins énergétiques différentiés des différents groupes socio-professionnels
seront désormais considérés et pris en charge.
Le diagnostic des disparités et inégalités de genre pour l’accès à l’énergie dans les
différents secteurs. Il est établi de manière évidente par le diagnostic de la stratégie de
réduction de la pauvreté (DSRP-II) que les contraintes des femmes naissent du déficit en
services énergétiques, en particulier dans les zones rurales où la corrélation entre le genre,
l’énergie et la pauvreté est dûment établie.
Les femmes passent l’essentiel de leur temps à réaliser des activités domestiques ou de
production sans pour autant disposer de services énergétiques libérateurs. Du fait des
inégalités de genre, la décision de l’utilisation d’une énergie libératrice pour les femmes au
sein de ménages et d’équipements adéquats dépend souvent de l’époux, avec comme
conséquence une faible capacité de production, de création de richesse et par conséquent de
revenus suffisants des femmes pour faire face aux besoins de leurs familles.
Au Sénégal, 89,10% des ménages en zone rurale utilisent le bois de chauffe et les femmes
parcourent en moyenne 4 km par jour pour la collecte d’un fagot de 20 kg utilisable en 3
jours.
La non disponibilité de services énergétiques et d’équipements adéquats en zone rurale affecte
aussi l’éducation des filles et la santé des mères. Au niveau de l’éducation, la sortie précoce
des filles de l’école en zone rurale est liée à la surcharge de travail des mères qui sont obligées
d’avoir recours à elles notamment pour les travaux domestiques. Ainsi, dans l’enseignement
moyen l’écart entre garçons et filles est de 11% ; et dans le secondaire les garçons sont le
double des filles.
Au niveau de la santé, le taux d’électrification des infrastructures de santé demeure encore
faible, il est de 46,2% au niveau national. Ceci n’est pas sans effet sur le taux de mortalité
maternelle qui reste encore élevé avec 410 décès pour 100.000 naissances vivantes (EDS IV)
ainsi que le taux de mortalité des enfants de moins de 5 ans (121/1000) et infantile (61/1000).
Les ruptures dans la chaîne de froid faute d’électricité ont des conséquences sur la mortalité
infantile et l’absence d’éclairage de qualité limite la qualité des services offerts la nuit. En ce
qui concerne la santé de la reproduction, les femmes ne sont pas informées, faute de temps
pour assister aux séances de sensibilisation. La disponibilité de l’éclairage permettrait de
poursuivre les activités en début de soirée au moment où elles sont le plus disponibles.
Le manque d’accès à l’énergie et l’absence d’une technologie appropriée induisent une chaîne
de causalités qu’une prise en charge effective pourrait contribuer à résoudre, c’est pour quoi il
y a lieu d’interroger les politiques publiques.
Même s’il y a une progression dans la représentation aux instances de décision, les femmes ne
sont pas encore suffisamment nombreuses pour influencer ces publiques. Elles ne sont que
22% à l’Assemblée nationale et viennent de seulement passer de 13% à 30% au
gouvernement en septembre 2007. Et du fait de cette faible représentation aussi bien au
niveau de l’Exécutif où se définissent les politiques que du Parlement où se vote le budget, les
besoins des femmes ne sont pas suffisamment pris en compte dans les secteurs où elles se
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