audit du genre dans les politiques et programmes energetiques

VII. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
L’exercice d’audit du genre dans les politiques et programmes énergétiques est riche
d’enseignements sur la situation actuelle de prise en compte du genre. Il en ressort que la
volonté politique est et reste un facteur déterminant d’autant que ce sont les politiques qui
dans leur conception et leurs orientations tracent les lignes directrices du secteur de l’énergie.
La prise en compte du genre dès la conception, la définition de stratégies claires et planifiées
ainsi que la définition de lignes budgétaires appropriées constituent autant de facteurs pouvant
répondre aux attentes d’une intégration du genre dans les politiques et programmes
énergétiques.
L’élaboration des politiques énergétiques n’était pas jusqu’ici motivée par des spécificités de
groupe comme la prise en compte des besoins en énergie des femmes. Il était sous entendu
que les programmes ou projets d’énergie bénéficiaient indistinctement aux hommes et aux
femmes Cependant, quelques projets et programmes ont eu à mettre en pratique l’approche
genre, mais la durée de vie parfois courte de ces projets, ne permet pas de les inscrire dans
une dynamique de changement. Malgré tout, des programmes d’envergure sont parvenus
aujourd’hui à imposer le genre dans la ligne de conduite de leurs activités, ce qui a ouvert aux
femmes d’autres possibilités et stimulé les politiques.
La population sénégalaise vit en majorité dans les zones rurales où subsistent des conditions
de précarité qui limitent l’accès à des opportunités de sortie de crise. L’accès à l’énergie et
aux services énergétiques reste encore très circonscrit ou sous utilisé, notamment en ce qui
concerne les femmes qui ont un calendrier chargé d’activités réalisées manuellement par
absence d’une énergie libératrice.
L’agriculture est le principal secteur pourvoyeur d’emplois en milieu rural, où interviennent
particulièrement les femmes. Le secteur agricole contribue à la sécurité alimentaire dans des
conditions où les facteurs de production sont disponibles et accessibles autant aux hommes
qu’aux femmes et dans la mesure où il génère des revenus pour la population rurale.
L’électrification rurale constitue une très bonne opportunité pour l’autonomisation des
femmes et la création de richesses, ce qui au-delà d’une sécurité alimentaire garantie, permet
d’atteindre rapidement l’objectif de réduire de moitié l’extrême pauvreté et la faim.
Le Sénégal est en train de mettre à jour sa Lettre de Politique de Développement du Secteur
de l’Energie, qui constitue le cadre idéal de prise en compte effective du genre. L’élaboration
de la nouvelle lettre du secteur coïncide avec un contexte favorable avec la sensibilisation et
la formation des acteurs clés et surtout avec l’exercice d’audit du genre. Malgré tout,
l’effectivité du genre dans les politiques et programmes sur l’énergie dépendra autant de la
volonté politique que de l’exploitation des atouts dont le Sénégal dispose en termes de cadres
d’initiatives et de formulation d’approches.
Des recommandation ont été formulées afin d’atteindre rapidement les objectifs attendus en
termes d’intégration du genre dans les politiques et programmes énergétiques.
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